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Un roman intime, touchant.

Cette fois pas de suspense, de meurtres, de sang mais un bel hommage aux personnes qui nous ont été chères.
Ma 8ème lecture de l'autrice avec celui-ci.

📚 C'est l'histoire d' Elsa, mère de Tristan 15 ans mais également fille de Jean-Michel. Comment surmonter la perte d'un proche, en l'occurrence ici le père d' Elsa ?
Du mieux possible, en revisitant les souvenirs, les anecdotes, en apprivoisant le manque progressivement, l'absence irrémédiable.
C'est aussi l'histoire de Vincent, cet écrivain célèbre qui aurait tout pour être heureux, il souffre non seulement du syndrome de l'imposteur mais saboté également ses relations amoureuses. Un vide immense l'habite.
Ces deux âmes en peine vont parcourir un bout de chemin auprès du Dr Chaumet, psychiatre et avare de mots.
Ils vont se rencontrer en salle d'attente.

📙 Autant de personnes, autant de manière de vivre un deuil.
Le temps ici est un allié précieux, le temps de vivre son deuil, le temps d'être prêt à laisser à nouveau une place à l'autre.
Une introspection de part et d'autres des personnages, le lecteur assiste "à la réparation" de ces deux protagonistes.
On ressent le vécu de l'autrice dans le deuil et en tant qu'auteur peut-être également 😉.
Quelques longueurs pour moi dans l'engluement de la tristesse heureusement ponctuée par des expressions drôles à souhait.
Peut être plus difficilement "partageable" au vue du côté très personnel du vécu du deuil.

📗 "Plus grand que le ciel" ce titre ma d'emblée fait penser à une expression enfantine que l'on utilise pour dire combien on aime "énormément" une personne, cet amour à ce père. Mais en lisant les notes de l'autrice également ce rêve de petite fille d'écrire qui a été rendu encore "plus grand que le ciel" grâce au soutien des lecteurs.
Un très bon moment de lecture.
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Retour sur la lecture du 10e roman de Virginie Grimaldi. Je n'ai pas été embarqué par cette lecture. le sujet est sérieux bien traité entrecoupé de moments d'humour ce qui est agréable vu la l'importance du thème aborder : le deuil. Cependant j'ai eu l'impression de lire les mêmes choses raconter de différentes manières surtout pour la partie d'Elsa beaucoup de souvenirs avec son père mais pratiquement la même chose à chaque chapitre. Quand à Vincent quel suspense... il a fallu attendre les trois quarts du livre pour connaître son terrible secret bien trop de longueur sur ce point-là. A mi lecture je me suis vraiment demandée où voulait nous emmener l'auteur et malheureusement il n'y a pas beaucoup de surprise. À la fin avec le mot de l'auteur on comprend que c'est un livre très personnel pour elle mais pour lequel je n'ai pas été embarqué.
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Depuis trois ans, je ne manque pas le rendez-vous annuel avec les nouveaux romans de Virginie Grimaldi. Et celui-ci ne fait pas exception.

Le livre parle du deuil, mais pas uniquement. Il s'agit aussi d'amour, d'amitié, d'acceptation et de reconstruction.

J'ai apprécié suivre ces personnages, mais j'aurais souhaité que l'histoire soit un peu plus longue et approfondie pour ressentir plus d'émotion et d'attachement envers eux. Même si ça ne m'a pas empêché de me reconnaître un peu en chacun d'eux.

Ce qui m'a le plus plu, c'est l'humour présent tout au long du roman. Elsa et Vincent sont très drôles, pleins de piquants et d'autodérision, malgré ce qu'ils endurent tous les deux.

En résumé, c'est un roman agréable, pas inoubliable, mais j'ai passé un bon moment de lecture et surtout, j'ai bien ri. J'attends le prochain avec impatience.
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Que d'émotions ressenties lors de la lecture de ce nouveau livre de Virginie Grimaldi Plus Grand Que le Ciel, des rires aux larmes.

La plume pleine de tendresse et d'humour de l'auteure a encore su toucher mon coeur.

J'ai bien ressenti à quel point ce 10ème roman lui est très personnel.

Elle y évoque le deuil de son père et son métier d'écrivaine à travers de ses 2 personnages principaux :
- Elsa qui travaille dans les pompes funèbres et vient de perdre son père et n'arrive pas à faire son deuil;
- Vincent Privat, auteur à succès, en pleine déprime depuis des années et qui n'arrive plus à s'attacher à personne.

Tous les 2 sont incités par leur entourage à suivre une thérapie.

Elsa arrive en retard dans la salle d'attente du psy, peu de temps après Vincent arrive, lui très en avance. Elle n'a pas envie de partager la salle d'attente, s'ensuit une 1ère rencontre explosive, puis d'autres.

Petit à petit, ils s'apprivoisent et leurs douleurs les rapproches à grands coup d'éclats de rire ou de larmes.

Une lecture qui fait un bien fou.

Merci Virginie !
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.
J'ai lu et aimé :
Plus Grand Que le Ciel
de @virginiegrimaldi .
@flammarionlivres .

[ Elsa et Vincent se croisent chaque mercredi dans la salle d'attente de leur psy . Elle est écorchée, mordante. Il est rêveur, intranquille . Elle est conseillère funéraire . Il est romancier . Elle vient de perdre son père . Il cache sa plus grande blessure . Elle est en retard . Il est avance . Ils ont pourtant rendez vous. ]

Elsa et Vincent . Vincent et Elsa . Des âmes en peine . Des coeurs écorchés . Tout en fêlures . Il est spectateur de sa vie . Elle ne supporte que la solitude . Il pense être un parfait connard . Elle est engluée dans le deuil, avec une douleur infranchissable .

[ j'ai tout pour être heureux, je le sais, pourtant je me sens vide ]

Les larmes qui débordent, abondantes . Les morceaux de chagrin, coincés dans la poitrine . La tristesse, à tenir en distance . le chagrin, qui s'agrippe, tenace .

[ Un rempart s'est dressé entre le monde et moi, je suis devenue insensible à la tristesse, à la douleur des autres, j'ai déjà trop à faire avec la mienne .]

Une lecture d'amour et de lumière . Souriante et bienveillante . Qui fait du bien , gavée de tendresse . Un roman intime et émouvant . La vie, sensible et précieuse, tout simplement .

[ Ça ne fait pas moins mal avec le temps, ça fait mal moins souvent ]

Avant j'achetais les romans de Virginie Grimaldi pour les offrir à maman . Et l'an passé j'ai adoré #unebellevie qui vient de sortir en poche .

Vous l'avez lu ?
Envie de le lire …
Besoin de douceur …

#plusgrandqueleciel #virginiegrimaldi #editionsflammarion #lire #lirelirelire #lirepourleplaisir #lireetpuiscesttout #lireetlireencore #passionlecture #instalecture #bookstagram #livre #book
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Un roman intime et personnel très émouvant.

« L'engouement pour ce genre de littérature, si l'on pouvait l'appeler ainsi, la dépassait. Certains arguaient que ces histoires faciles, pleines de bons sentiments, permettaient au grand public d'entrer dans la lecture, mais, à ses yeux, il ne s'agissait ni plus ni moins que d'un nivellement de la culture par le bas. »

C'est un des multiples bonheurs de la lecture : choisir son livre, opter pour un thème très léger ou plus introspectif, passer de la philosophie au feel good, de la litière de Sénèque au cabinet d'un psy. J'anticipe les futurs commentaires : J'assume. Il en faut pour tous les goûts et surtout, cela permet à tout le monde de trouver son bonheur, d'avoir un livre entre les mains et de lire. Nivellement de la culture par le bas ? Et si le plus important demeurait que chacun se cultive ? le plus important n'est-il pas de lire et d'apprendre par soi-même et non en s'abrutissant devant les télévisions ou autres publications des réseaux sociaux ?

« Pendant longtemps, il a cherché sa place en vain, emprunté aux autres style, langage, idées, blagues, attitude. Il avait étouffé son encombrante sensibilité pour être accepté. Dans ses livres, il ne se cachait plus. On le trouvé éparpillé dans les personnages, dans les anecdotes, dans les pensées. Quand il entendait tous ces gens lui raconter l'écho que ses mots rencontraient dans leur vie, il se sentait moins seul. Parfois, il avait même le sentiment que tous les humains, sous leurs apparentes différences, étaient liés par des émotions communes. »

J'ai rencontré Virginie Grimaldi il y a quelques années. Je ne l'avais jamais lu. Je n'ignorais pourtant pas son immense succès. Alors je m'y suis mis… et depuis je suis fidèle chaque année, à chaque opus que j'ai la chance depuis 2 ans de pouvoir lire en numérique en amont.
Je retrouve dans la citation ci-dessus Virginie : humaine, sensible, disponible. Qui ne l'a jamais rencontrée en salon ne pourra comprendre cela.

« On ne s'habitue pas à l'absence. On la tolère, on la supporte. Qu'est-ce qu'on pourrait faire d'autre ? Il n'y a pas de courage dans cette affaire. de la résignation, oui. de la capitulation, peut-être. Ça ne fait pas moins mal avec le temps. Ça fait mal moins souvent. »

Plus grand que le ciel aborde un sujet qui me touche particulièrement et que j'ai la tristesse comme d'autres de partager avec Virginie. 19 ans après, cela fait toujours aussi mal. 19 ans après je n'ai rien oublié, ni totalement accepté. 19 ans après, à travers Elsa, j'ai revécu des moments douloureux. J'ai certes grincé des dents et parfois pesté au fil de la lecture vis-à-vis de l'écriture. L'emploi de certains termes « faciles », l'abus de langage oral, la pauvreté de certaines constructions… J'ai poursuivi, je me suis mis à la place de l'héroïne : à ce moment-là de ma vie, je m'en foutais aussi d'être le meilleur des orateurs. Je m'exprimais au plus rapide. J'ai beaucoup merdé dans la vie et je merderai encore assurément, je suis lucide.

Beaucoup de situations ont résonné. J'ai énormément ri, j'ai également pleuré.
Plus grand que le ciel est un roman très touchant, c'est le roman de la vie. Pensez-en ce que vous voulez, j'ai apprécié suivre Elsa et Vincent, j'ai aimé leur rencontre, leur humour potache, leur résilience, leur histoire tout simplement. J'ai retrouvé indéniablement la patte unique de Virginie Grimaldi à embarquer son lecteur, à l'installer confortablement dans son canapé, à le bousculer pour qu'il reste en éveil et à l'écoute, à lui faire passer un bon moment de lecture.

Merci Virginie, vraiment. Pour tes écrits, pour ta gentillesse et ta disponibilité.

Plus grand que le ciel sort aujourd'hui (autre incongruité de notre cher monde littéraire…) A retrouver dès demain dans votre librairie indépendante préférée.
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Coup de foudre!!
10ème roman pour Virginie Grimaldi qui sort demain, le 1er mai. En 10ans, elle est devenue une des romancières françaises les plus célèbres. On ne la présente plus, elle a su se faire une place au sein de nos bibliothèques.
Son talent de l'écriture est un don qui lui permet de nous chuchoter de jolies histoires pleines d'espoir et d'optimisme.

Plus grand que le ciel est selon moi le plus réussi (j'ai l'impression de dire ça à chacune de ses nouvelles sorties ^^) et il suffit de voir le nombre de post it sur la tranche de mon livre pour comprendre la multitude d'émotions que j'ai eu. Virginie Grimaldi est certainement la seule romancière à me faire rire tout en abordant des sujets graves.

Je ne reviendrai pas sur l'histoire car je suis convaincue qu'un roman de Virginie s'achète les yeux fermés, on ne peut pas être déçus, on ne peut que l'apprécier.
Un vrai roman doudou qui vient réconforter, envelopper, enlacer par la plume délicate et tendre. Un roman intimiste (où tout se joue dans une salle d'attente d'un psychologue ^^). Je suis encore une fois conquise par cette sensibilité, cette pudeur, cette urgence d'écrire comme une libération affective, être aidé, écouté et entendu dans sa souffrance comme un effet cathartique!!
Je reprendrai les mots de @alice_au_pauys_des_livres : "Virginie est la romancière qui murmure à l'oreille de ses lecteurs". On se retrouve tous dans ses romans.

Merci à vous Virginie de nous faire autant de bien à travers vos romans. C'est à regret que je laisse partir Elsa et Vincent. Ils vont beaucoup me manquer...
Ma fille dirait "je t'aime plus fort que tous les coeurs roses pailletés", je dirai que j'aime ce roman plus grand que le ciel encore.
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J'ai cette voix dans ma tête (j'espère que vous l'avez aussi) qui m'a lu le dernier roman de @virginiegrimaldi à voix basse, comme si elle ne voulait pas perturber la fragilité des personnages et prendre trop de place.
J'ai cru reconnaître quelques fragments de l'autrice à travers ses personnages écorchés, et je comprends pourquoi ce roman est l'un de ceux qui a été le plus dur à raconter.

J'ai fais la rencontre de Vincent et Elsa qui se croisent chaque mercredi dans la salle d'attente de leur psychiatre. J'ai fais la rencontre de deux personnages qui m'ont ému. J'aurais aimé pouvoir les prendre dans mes bras.
J'ai ris, parce que Virginie Grimaldi c'est ça. C'est raconter le deuil et la douleur, et quelques lignes plus loin, immiscer une petite histoire de pets. Je me suis presque excusée de rire, et puis non. Parce que la magie Grimaldi, c'est de nous faire passer du rire aux larmes, et puis des larmes aux rires. C'est nous prouver que derrière la peine et le chagrin, se cache aussi un sourire, une main tendue, le temps qui passe et qui répare, un peu.
Il existe une citation qui raconte que dans la vie il n'y a pas de hasard, que des rendez-vous Et si je devais résumer ce roman avec une phrase, je pense que ce serait celle-ci.

Mon rendez-vous annuel à moi, le tant attendu, est déjà terminé. Et comme chaque année, je dirais :
Vivement le prochain.
Merci Virginie pour ce roman rempli de douceur, écrit avec beaucoup de pudeur.
Merci aux éditions @flammarions qui m'ont permis de lire ce roman en avant-première. Je me rends compte de cette chance inouïe que de lire l'une de ses autrices préférées en avance.
Rendez-vous le 1er mai pour que vous puissiez rencontrer à votre tour Vincent et Elsa, que j'ai tant aimé et qui me manquent déjà ❤
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Coup de ❤️
J'ai trop aimé le personnage de Vincent, cet auteur qui n'aime que les mots.
« Il n'aimait rien tant qu'écrire, entendre l'idée germer, les personnages lui parler. (…)
Autant se relire était une torture. Comme se voir sur une affiche ou s'entendre à la radio. »
Des mots que j'aurais pu écrire. Et le personnage d'Elsa, tellement vraie, tellement touchante. J'ai adoré ce roman qui m'a remuée les entrailles, peut être parce que cette douleur d'avoir perdu un papa, je l'ai connue, tout comme cette sensation d'avoir touché le fond, et de m'être relevée. Des mots magiques qui permettent de s'évader. Un excellent roman.
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Avant de commencer cette chronique de « Plus grand que le ciel », le dernier roman paru de Virginie Grimaldi, je voudrais faire un petit aparté sur l'humour. L'humour sauve de presque tout, de soi-même, des autres, et des aléas de la vie qui tantôt nous apportent de la joie (merci) et tantôt une immense tristesse. Virginie Grimaldi est semblable à nous tous, elle navigue dans la vie au gré des vents, parfois doux, parfois violents. Mais toujours, elle garde l'humour comme arme de création/riposte massive. Création pour ses romans, riposte pour ses détracteurs. Il n'y a qu'à la suivre sur les réseaux pour se rendre compte de sa capacité à tourner toute réflexion négative en drôlerie, et toute attaque en mots pour rire et faire rire. Elle possède aussi un pouvoir assez rare : celui de susciter fous rires et pleurs dans le même livre. La romancière la plus lue des Français a un phrasé singulier et une vraie propension à émouvoir. Qu'est-ce que la littérature sans émotion ? Sans passion ? Sans ébullition ? Ce n'est certainement pas parce qu'on aborde des sujets douloureux qu'on ne peut pas être drôle.

« Voilà, ça fait deux mois que mon père est mort, et c'est la première fois que je parviens à prononcer cette phrase. Vous pensez pouvoir m'aider ? », Elsa, dans le cabinet du psy. « J'ai beau le vouloir, l'espérer, ma batterie est à plat. C'est plus fort que moi, j'ai le coeur en hiver. », Vincent, dans le cabinet du même psy. « Plus grand que le ciel » raconte le chemin de vie de deux êtres qui se tiennent à l'écart de leur existence et la regardent passer. La première a perdu son père et ne parvient plus à vivre. le second est un écrivain à succès qui juge ses romans affligeants et se perd dans une impasse artistique. C'est dans la salle d'attente du docteur Chaumet qu'ils se croisent par accident. Puisqu'ils viennent ouvrir leurs coeurs et décharger leurs émotions, ils n'ont aucune envie de faire connaissance. Ils ne sont pas là pour ça. Ils s'irritent réciproquement de trouver l'autre là, cet autre qui vient déranger leur douleur.

Et pourtant, l'écrivaine nous a habitués à tous « Les possibles ». Au coeur d'une brûlure qui dévore les âmes, dotés d'un humour parfois noir, parfois grinçant, parfois décalé, Elsa et Vincent vont faire connaissance et laisser progressivement s'échapper les lésions de leur vie. « Avant, je gardais toujours mes émotions à l'intérieur, je les séquestrais, elles n'avaient jamais vu la lumière du jour. » Ils se hument, ils s'intriguent, ils se provoquent et s'étudient. Deux personnages qui, plongés dans l'obscurité de leurs pensées âcres, vont refaire surface dans le monde des vivants. Elsa, « Elle essaya de penser à autre chose, elle était devenue experte dans l'art du détournement de pensée, son cerveau était parsemé d'itinéraires bis, d'issues de secours, d'échappatoires. » Vincent, « Je suis un introverti, mon monde intérieur est vaste et peuplé. Je peux rester des heures, immobile, à laisser penser que je ne fous rien alors que je vis intensément. »

« Plus grand que le ciel » offre un regard honnête sur soi, chacun est libre d'accepter l'image que lui renvoie son miroir et d'aller chercher quelques vérités à l'intérieur de soi-même. Vincent, « écrivain en panne » ne manque pas d'intégrité lorsqu'il pose un regard critique sur ses romans. « (…) à vous je peux le confesser : sur mes sept romans, quatre sont nés sur les chiottes. » ou encore « On dit que j'écris des histoires pleines d'humanité, mais je ne crois plus en l'humain. Je nous trouve agressifs, lâches, cruels. Décevants. » Elsa a cessé d'exister à la mort de son père. Elle est en colère, elle déborde. Cette crue permanente l'empêche d'avancer, tant elle en veut à la vie et au monde entier. Si elle se retrouve dans le cabinet du docteur Chaumet, c'est qu'elle en a bien conscience.

Ces deux personnages, bloqués entre « Quand nos souvenirs viendront danser » et « Il nous restera ça » n'en sont finalement qu'un seul, une savante combinaison, de Virginie et de Grimaldi. Un peu de celle qui vient de perdre son père, et un peu de celle qui écrit. « Plus grand que le ciel » met en lumière l'opacité du deuil et l'abattement qui entrave la vie. « C'est d'une cruauté sans nom de voir s'éteindre quelqu'un qu'on aime, de pouvoir encore toucher ses mains, caresser sa peau, entendre sa voix, voir sa poitrine se soulever, sentir son souffle, recevoir son regard, de pouvoir s'en repaître, s'en gaver, en sachant que ce sera bientôt fini et que ce bientôt ne nous appartient pas. Il rejoindra le monde des souvenirs, le monde des absents. C'est d'une cruauté sans nom d'avoir rendez-vous avec la mort. de la savoir en chemin. de l'attendre. » Virginie-agonie, Virginie au tapis.

Mais « Plus grand que le ciel » est aussi une formidable occasion de parler de son parcours de romancière, la préférée des Français, celle qui a eu le cran de quitter sa maison d'édition pour manifester sa désapprobation, sans plan B (donc sans nouvel éditeur), mais avec le panache qui la caractérise « Je pense passer une annonce sur le bon coin », affirmait-elle alors. À travers Vincent, elle décortique le mythe de l'écrivain, « Les gens ont une image très romantique des écrivains, ils nous imaginent écrire à la plume, tard dans la nuit, parler en vers et boire du whisky, débarrassés de tout vil tracas du quotidien. Ma réalité est plus terre à terre et sans alexandrins. », l'hypocrisie de l'entre-soi et d'un milieu où il vaut mieux être publié dans la fameuse collection blanche et être encensé par une certaine presse spécialisée, que d'écrire des textes qui parlent aux gens. Grimadi-ironie, Grimaldi grandie.

Chaque année, je prends ma dose de douceur et de rires. Entre les pages, s'éveille toujours une mélodie qui me parle intimement tout en dédramatisant les côtés obscurs du quotidien. Grâce à l'humour, « Il est (toujours) temps de rallumer les étoiles » ! Ce que je viens chercher dans les romans de Virginie, et le trésor que j'y trouve n'appartiennent qu'à moi. Dans « Plus grand que le ciel », j'ai ressenti la délicieuse sensation de mieux connaître Virginie ET Grimaldi. « L'âme humaine était ainsi faite qu'on pouvait être un connard tout autant qu'un saint, selon l'angle du reflet dans le miroir. » Ne pas se prendre au sérieux est un art délicat. L'humour guérit vraiment de tout…
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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