L'individu véritablement bon et libre n'aspire pas à commander et ne veut pas obéir non plus : de même qu'il n'accepte pas l'humiliation de reconnaître des maîtres et des seigneurs, il rejette l'injustice de posséder des esclaves et des serfs.
Toute la science militaire s'est toujours réduite à l'art d'abrutir et d'ensauvager les hommes : vouloir civiliser avec un sabre revient, par conséquent, au même qu'enlever une tache avec de la suie ou éteindre un incendie avec de l'essence.
Quand la majorité s'engourdit dans le travail quotidien, devenant incapable de contribuer à la marche progressive des siècles, surgissent des individus organisés pour se rebeller contre les idées admises et provoquer des tempêtes.
L'individu s'est avili au point de se transformer en corps sans âme, inconditionnellement soumis à la force de l'Etat ; c'est pour celui-ci qu'il transpire et s'épuise à la mine, sur le lopin de terre et à l'usine ; pour lui qu'il combat et meurt sur les champs de bataille.
"Etes-vous républicain ?
- Non ; moi, je ne suis pas républicain.
- Etes-vous démocrate ?
- Non ; moi, je ne suis pas démocrate.
- Alors… ?
- Je suis de l'opposition ; toujours contre le gouvernement."