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EAN : 9782352045342
235 pages
Les Arènes (01/04/2016)
3.86/5   59 notes
Résumé :
Il y a deux amérique. Celle du mythe, de la liberté, de la musique, de la chance offerte à chacun. De la Silicon Valley, de Manhattan, de Google, de Facebook, de Wall Street et d'Hollywood. Et l'autre amérique? Un pays qui consacre la moitié de son budget à l'armée, en perdant toutes ses guerres. Où un enfant sur quatre mange à la soupe populaire. Où l'on compte, proportionnellement, plus de prisonniers qu'en Chine ou en Corée du Nord. Où des vieillards paralytiques... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce livre ne donne pas vraiment envie de s'installer aux Etats-Unis!
Michel Floquet, qui a été correspondant de TF1 à Washington de 2011 à 2016, nous dresse un tableau plutôt inquiétant de ce grand pays longtemps allié de l'Europe.
Un pays qui consacre la moitié de son budget à l'armée mais qui a connu des revers notables depuis la fin de la dernière guerre mondiale: Corée, Vietnam, guerre du Golfe, Afghanistan, Irak. Et une grande responsabilité dans la formation de l'Etat Islamique, les nombreux soldats irakiens renvoyés sans solde par les Américains ont fourni en effet le gros des troupes de cette formation.
Des prisons surpeuplées, une police surarmée et aux méthodes parfois expéditives, une population noire sur-représentée dans les prisons, pas de mixité sociale ni raciale, des journalistes régulièrement surveillés pour identifier leurs sources gouvernementales, une réforme de la santé nécessaire mais que Barack Obama n'a pu mener à bien, le constat est lourd.
L'Amérique s'éloignerait-elle de nous? C'est la question qui se pose à la lecture de ce livre.
L'auteur nous montre une Amérique au quotidien, parfois surprenante, une éducation à la dérive avec des élèves surévalués en permanence par une école qui ne leur dit jamais s'ils font mal ou s'ils ont tort.
Le mode de vie nous paraît parfois décalé avec par exemple ces exurbs qui se multiplient (la banlieue de la banlieue, qui implique des déplacements très longs).
Et puis des chiffres accablants:
- Un prisonnier sur quatre, dans le monde, est américain,
- 50 millions d'Américains vivent en dessous du seuil de pauvreté,
- un Américain sur 10 est diabétique.
Le livre est accablant. Nous sommes loin du rêve américain tant présent à nos esprits.
Lecture passionnante mais qui rend plutôt pessimiste...
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Un de mes collègues, après avoir été effaré par sa lecture, m'avait confié ce livre-document pour les vacances, en vue de le commenter, dès la rentrée. le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y aura matière à discussion.

L'auteur, Michel Floquet, est un journaliste qui a été correspondant pour les chaînes TF1 et LCI, aux Etats-Unis, de 2011 à 2016. Dans son ouvrage, il nous livre une vision profondément pessimiste du pays, à l'aune de l'image donnée dans les médias comme le cinéma ou les séries télévisées. Pour lui, l'American dream est un modèle dépassé, voire même enterré. La société apparaît aujourd'hui sclérosée à cause de :

- du manque de connaissance et d'intérêt pour l'histoire de la nation : non seulement cela ne constitue pas un terreau commun entre toutes les communautés mais certains évènements sont passés sous silence voire instrumentalisés (massacre des Indiens de Wounded Knee par des soldats américains, en 1890). Certaines communautés étaient mêmes considérées comme des citoyens de seconde zone.

- son système étudiant défaillant et réservé exclusivement aux riches. Il ne joue donc plus son rôle d'ascenseur social.

- le racisme latent enferme chaque communauté dans sa sphère sociale et géographique (la mixité sociale n'existe quasiment pas aux Etats-Unis) tandis qu'elle dirige certains vers la délinquance et la violence.

- un État qui possède comme principale ligne de conduite une politique sécuritaire et répressive, au détriment de d'autres domaines (éducation, développement et/ou réparation des infrastructures, etc...) : l'essentiel du budget va à la constitution d'une armée et des guerres (Irak, Afghanistan, etc...), la toute puissance d'une police intérieure parfois violente et raciste, une justice à deux vitesses, le développement d'immenses centres pénitentiaires, le lobby des armes, etc...

- le développement de l'individualisme et de la domination de l'argent, au travers de la surconsommation, le déni des évolutions écologique et environnemental dus au mode de vie trop dispendieux des pays industrialisés, la nourriture de mauvaise qualité, etc...

- et enfin, l'alternance et la domination de deux uniques partis républicain et démocrate qui s'alternent mais qui sont bien éloignés des préoccupations de l'américain moyen et des couches sociales les plus basses.

Les Etats-Unis apparaissent donc comme un pays qui n'évolue plus : le fossé entre les plus riches et les plus pauvres se creusent, l'ascenseur social est arrêté, la communication entre les communautés inexistantes (ce qui entraînent une incompréhension et une montée des violences et du racisme), un repli sur soi, la montée de l'individualisme, etc...

Le discours de Michel Floquet est fluide et toujours agrémenté d'exemples, ce qui montre qu'il possède une vision accrue de son sujet. En revanche, j'aurais quelques reproches à lui faire. Certes, aucun pays n'est parfait mais son discours se veut profondément pessimiste et alarmiste. Je pense qu'il aurait été nécessaire qu'il nuance un peu plus son propos et qu'il développe aussi quelques points positifs. Pourtant, il l'a fait dans une Interview de Geopolis et dans laquelle il admet que les Etats-Unis sont aussi une terre d'optimisme, (surtout après des catastrophes naturelles, les gens vont prendre par eux-mêmes des initiatives) et une terre de créativité et d'audace (il existe aussi des opportunités pour ceux qui possèdent des idées nouvelles).

En conclusion, Triste Amérique est un ouvrage très intéressant et bien documenté qui m'a, tout comme mon collègue, beaucoup effaré. En revanche, je pense qu'il aurait mérité d'être aussi plus nuancé afin d'en faire ressortir quelques aspects plus positifs.
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En 1976 un essai du français Emmanuel Todd (La chute Finale) avait prévu la chute de l'Union Soviétique avec l'augmentation de la mortalité infantile. Avec Triste Amérique de Michel Floquet ce pays les États-Unis va connaitre le même sort selon moi, dans quelque temps. Un pays bâti sur le génocide (Indiens) sur l'esclavage (Les Noirs) et la guerre, j'emprunte les mots de l'auteur un pays ou la richesse est une vertu et la pauvreté une faute que dire de plus. 3000 morts et 128,000 hospitalisations par année à cause de l'intoxication alimentaire, 30 meurtres par jour, 50 millions de pauvre absolu et presque autant de ceux qui travaille qui dorme dans leur auto faute de moyen pour se loger. Leur système agro-alimentaire qui ravage les sols, l'industrie du pétrole de schiste qui crée des tremblements de terre. La justice que pour les riches ainsi que la santé, le racisme omniprésent, un état policier qui surveille ses citoyens le pays Big Brother et aussi incroyable le Sioniste Chrétien qui nous mène vers l'apocalypse finale. La moitié du budget passe pour l'armée presque rien pour l'économie sociale donc ce pays est en guerre permanente et Wall-Street s'en réjoui. le pays de la démesure qui ne gagne pas ses guerres et trouve le moyen de dicter sa loi. Pour vous donner une idée des États-Unis le film Patton sortie en 1970 ou on voit George C. Scott dans la peau du général Patton au début de ce film prononcé un discours a ses troupes, une pièce d'anthologie qui résume assez bien la pensée des élites de ce pays.
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Evidemment pour moi il était impératif de lire ce livre puisque je vis aux USA. On est bien loin du rêve américain, mais c'est ça l'Amérique, un taux de pauvreté ahurissant mais qui s'en émeut puisque se sont la plupart du temps les noirs et les latinos qui sont les plus touchés. Des gens perturbés dans la rue on en croise tous les jours, sans soins se sont des SDF.
Mais il manque un coté positif à ce livre. Tout n'est pas rose mais il y aussi des choses bien ici on n'a le droit a une deuxième chance, tout n'est pas qu'une question de diplôme ou d'école, beaucoup plus qu'en France en tout cas. Les gens sont plus positifs, et de ce fait moins râleurs.
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« Mais dans un pays où être riche est une vertu, être pauvre est plus qu'un inconvénient, c'est une faute. »

Alors que les deux mandats de Barak Obama s'achèvent, et que se profilent les élections américaines, Michel Floquet, journaliste fort de son immersion de 5 ans aux Etats-Unis, tente de nous expliquer pourquoi les américains ne sont sans doute pas loin de confier les clés de la première puissance du monde à un "rigolo".

« Donald Trump parle à l'Amérique. Pas à toute l'Amérique bien sûr, mais ils sont nombreux à se reconnaître en lui, à le prendre au sérieux, et cela nous dit quelque chose de l'état du pays. »

L'état du pays…justement ; tel est l'objet de ce livre. A partir d'exemples et de faits, Michel Floquet passe en revue les maux d'un pays, ses errances, ses ratés, ses drames et ses contradictions. Les mythes, les réussites, les forces, ce qui depuis toujours attirent par milliers sur son sol en quête d'une vie meilleure, ou d'un nouveau départ, fait bien pâle figure devant des statistiques implacables ; celles des morts par armes à feux, celles du coût exorbitant des études endettant pour une vie un étudiant lambda, celle d'un pays en guerre permanente, celle d'un pays venu à bout de sa population originelle …

L'auteur, fait un bilan des huit années de présidence d'Obama. « Huit ans pour rien ? »

« le Président Obama a battu pendant son second mandant le record d'impopularité d'un président américain. Il n'a pourtant certainement pas été le plus mauvais des présidents, mais aura-t-il été, finalement, autre chose que le président noir ? »

Les USA n'échappent pas à l'instar de plus en plus de pays européens, à la méfiance des citoyens à l'égard de leur classe politique conventionnelle. La candidate démocrate ne fait pas rêver. Face à elle un électron libre…..

« Trump incarne avant tout l'homme de la rue fatigué de voir son pays en difficulté. Il aboli le politiquement correct qui étouffe l'Amérique depuis des décennies »

Ouvrage grand public, ce livre pourra, sans doute, laisser le lecteur connaisseur et exigeant sur sa faim. Mais, pour d'autres, il aura le mérite de remettre quelques vérités à leur place, de reposer quelques bases, et finalement, nous (re)donner quelques clés pour mieux comprendre les enjeux de l'élection à venir.





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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Nous sommes le 29 décembre 1890. Il fait un froid terrible. A l'emplacement du parking et des étals, le camp des Sioux. Ils sont 350 environ, dont une centaine d'hommes, pas davantage. Leur chef s'appelle Big Foot. La région est troublée depuis plusieurs mois. Même si Big Foot et sa bande n'ont rien de particulier à se reprocher, la veille, le 28, ils ont reçu l'ordre du major Whitside du 7è de cavalerie d'établir leur campement à cet endroit. Le 29, la centaine de guerriers doit remettre ses armes aux soldats.
Big Foot a accepté. Il sait, en vieux chef résigné, que le vent de l'histoire souffle désormais contre son peuple. Il a fait hisser un drapeau blanc au centre du campement.
Dès les premières heures du jour, la remise des armes commence. Des vieux fusils. On ne peut exclure que les Indiens essayent d'en dissimuler quelques-uns. L'affaire ne va pas assez vite au goût des militaires qui s'énervent, fouillent les tentes, les renversent, saccagent tout ce qui s'y trouve. L'exaspération monte chez les Indiens et l'un deux, un jeune homme isolé dont l'histoire n'a pas retenu le nom, sort un revolver et abat un soldat.
La suite, chacun la connaît. Là où aujourd'hui se dressent une église et son cimetière, le colonel Forsyth, qui commande les opérations, a placé quatre mitrailleuses Hotchkiss.
C'est le carnage. Le campement est haché menu. Des hommes, des femmes, des enfants et quelques soldats aussi, qui tombent sous les balles de leurs camarades. Ce pourrait n'être qu'un immense gâchis, un de plus. Mais ce jour-là, la fureur va plus loin. Aveuglés par la haine et la peur, les soldats poursuivent les survivants. On retrouvera leurs corps, des femmes et des enfants, dans un rayon d'un mile, un kilomètre et demi. Extirpés des fourrés où ils s'étaient cachés pour être achevés.
Sur la colline d'où les mitrailleuses ont tiré, l'armée creuse une fosse commune et jette là environ 350 corps - personne ne sait exactement combien.
Aujourd'hui, le site est à vendre. Son propriétaire, un visage pâle, en réclame plusieurs millions de dollars, trois ou quatre, pour quelques dizaines d'hectares. Il est convaincu qu'il y a là de quoi réaliser un projet touristique très profitable. Il a peu de succès car, à la vérité, tout le monde s'en moque.
Quelques semaines après le massacre, en 1891, le gouvernement fédéral proclamera officiellement la fin de la "frontière". La conquête est achevée. C'en est fini d'une certaine Amérique, des grands espaces et des dernières populations indiennes libres.

Le massacre de Wounded Knee.
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L'Amérique est une société décomplexée vis-à-vis de l'argent. Dans ce pays, on est fier de son salaire, s'il est bon bien sûr. On le divulgue, on en parle aux voisins, aux amis, à la famille. On compare. On donne le prix de tout, de sa voiture, de ses vacances, de sa maison ou de son divorce. C'est à qui alignera les plus gros chiffres. Il y a quelques mois, la banque Morgan Stanley a demandé à ses épargnants ce qu'ils voulaient privilégier dans leurs investissements, du profit ou de l'impact social. A 55%, c'est le profit et lui seul; 35% veulent tenter d'équilibrer, de partager, entre profit et impact social. Bref, de mettre un peu de morale dans la finance.
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"A partir du recensement de 2010, le New York Times publie début 2015 une enquête sidérante. Elle s'intitule "1,5 Million missing Black Men", il manque 1,5 million d'hommes noirs. On y découvre que pour 100 femmes noires non emprisonnées, il n'a que 83 hommes noirs en liberté. Dans la population blanche, la proportion est de 99 hommes pour 100 femmes. En extrapolant ce chiffre, le journal en conclut qu'il "manque" chaque jour dans la vie quotidienne, 1,5 millions d'hommes noirs. Où sont-ils? En prison, ou morts prématurément, par homicide la plupart du temps." (P. 126-127)
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Vivre dans une exurb, c'est vivre en voiture. Les maisons y ont couramment trois ou quatre garages. Le propre de l'exurb, c'est qu'il n'y a pratiquement rien autour. Pas d'école, pas de magasin, pas de travail.
D'une certaine façon, pas de voisins non plus. Ou plutôt seulement les voisins qu'on s'est choisis. Chaque lotissement est un cul-de-sac.
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Dans une récente enquête, le Pew Institute demandait aux Européens et aux Américains ce qui pour eux était le plus important: la liberté de poursuivre ses propres objectifs dans la vie sans interférence de l'Etat ou bien l'assurance que l'Etat ne laisserait personne dans le besoin. Aux Etats-Unis 58% des sondés ont choisi la liberté et 35% la lutte contre la misère. En France, 62% des personnes interrogées ont opté pour le combat contre la pauvreté.
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Vidéo de Michel Floquet
Fin du rêve américain : "Obama a été la coqueluche de l'Europe mais pas des États-Unis". Le rêve américain n'est-il désormais qu'un «slogan vide de sens»? C'est en tout cas ce qu'affirme Michel Floquet auteur de "Triste Amérique", un ouvrage dans lequel il dépeint un pays «incapable de se réinventer». Invité du Figaro TV, l'ancien correspondant de TF1 à Washington explique, par exemple, que l'élection de Barack Obama est un «un grand malentendu». Selon lui, sous les deux mandats du président américain, la condition des Noirs «s'est dégradée» et «Obama n'y a rien changé». Entretien.
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