N'hésitez surtout pas, entrez dans la petite bibliothèque du centre social d'Hatori, à Tokyo. La porte est grande ouverte. Adressez-vous à la bibliothécaire, tout au fond de la pièce, près du paravent. Elle vous posera une seule question. Elle saura trouver l'ouvrage que vous recherchez, et même celui que vous n'attendez pas. Cerise sur le gâteau, elle vous offrira un mini-objet en laine cardée de sa création, qu'elle appelle « le petit plus ».
Ces cinq visiteurs que nous présente
Michiko Aoyama, dans
La bibliothèque des rêves secrets, ont un point commun – ils sont arrivés à un moment-charnière de leur vie. Mais que faire, lorsqu'on est englué dans un quotidien gris qui ne vous laisse aucun de répit ? Et surtout pas de temps, ou d'énergie, pour imaginer un nouveau départ ? Natsumi, jeune mère de famille, a été écartée de son poste à responsabilités dans un magazine dès son retour de congé maternité ; épuisée, elle court après le temps, partagée entre la crèche, son nouveau poste, et des charges ménagères. Tomoka, la jeune vendeuse, vivote au rayon vêtements du supermarché Eden. Elle sait que ce travail qui lui assure la sécurité financière ne lui offre pourtant aucune possibilité d'avancement. Ryô a toujours aimé les antiquités et est comptable chez un fabricant de meubles. Les antiquités, il ne les voit que lorsqu'il peut parcourir des brocantes avec son ami Hina. Hiroya, spécialiste des mangas, très doué en dessin, n'a pas trouvé d'emploi et, à trente ans, vit toujours chez sa mère. Quant à Masao, tout juste retraité, il s'aperçoit, à soixante-cinq ans, que sa vie a toujours été celle d'un salaryman, obsédé par son travail ; il doit faire vite pour se ressaisir et trouver de quoi s'occuper : son mariage est en jeu.
Cinq visiteurs qui se cherchent : partis à la recherche d'ouvrages bien précis, on va leur offrir, en plus d'un petit objet fait main, un ouvrage totalement différent. C'est ainsi que Tomoka va apprendre à se servir d'Excel, mais elle relira aussi un livre pour enfants, Guri et Gura, l'histoire de deux souris... Masao, apprendra bien le jeu de go, mais lui, retrouvera le plaisir de lire des poèmes... Cinq personnages qui, outre un livre, une nouvelle respiration, vont découvrir qu'ils ne sont pas seuls, et que tout devient possible.
Méfiez-vous si vous vous rendez dans la bibliothèque du centre social Hanuri. Sayuri Komachi, la bibliothécaire cachée derrière son paravent, semble connaître déjà la réponse, lorsqu'elle s'adresse à vous et vous demande, « qu'est-ce que tu cherches » ou « qu'est-ce que vous cherchez ».
Interrogée sur ses méthodes, Sayuri Komachi joue les modestes. Elle sait peut-être d'expérience et d'instinct ce qui va convenir au lecteur ou à la lectrice qui la consulte. Elle sait aussi qu'un petit cadeau fait main fait plaisir. Mais elle prétend que chacun associe le livre à sa propre vie, et en retire quelque chose de personnel.
J'ai découvert
La bibliothèque des rêves secrets par hasard – enfin peut-être pas, j'étais surtout venue chercher des renseignements sur l'origami, et je suis repartie avec tout autre chose….
Ce roman montre bien les difficultés de la vie au Japon et combien il est facile de renoncer. J'ai beaucoup aimé cette lecture à la fois légère et grave, mais surtout positive. le brin de magie de la bibliothécaire peut faire beaucoup.
Une lecture faite alors que j'avais vu le film « La famille Asada », de Nakano Ryôta, quelques jours auparavant. Un bel accord, selon moi.