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Performance littéraire de haut vol, Pondichéry ou le rivage des ombres est pourtant le premier roman signé Anne Vantal. Il faut tout de même préciser que celle-ci a déjà fait ses preuves dans la littérature jeunesse et dans de nombreux autres domaines de la culture.
Dès que je lis Pondichéry dans le titre de ce pavé de près de six cents pages, je ne peux m'empêcher de penser à la chanson délicieuse et coquine de Guy Béart : « Chandernagor ». Malicieusement, il cite ces fameux Comptoirs français de l'Inde résultats d'une colonisation amorcée au XVIIe siècle. Karikal, Yanaon, Mahé, Chandernagor et, bien sûr, Pondichéry sont un peu oubliés parce que ces Comptoirs ont été transférés à l'Inde dès 1954 pour une fusion définitive en 1963.
Revenons donc à ce « Pondichéry facile » et ce « Pondichéry accueillant » grâce à Anne Vantal qui rafraîchit judicieusement nos mémoires ou, tout simplement nous apprend une Histoire délaissée au travers de trois destins de femmes, à trois époques différentes.
Je trouve vite la lecture de Pondichéry ou le rivage des ombres très agréable grâce à l'écriture fluide d'Anne Vantal et aux détails savoureux dont elle émaille son récit, un récit vivant et rythmé par le passage du début des années 1930 au début des années 1950 et enfin à 2012.
C'est d'abord Alice qui capte mon attention. Cette talentueuse pianiste vogue vers l'Inde où elle doit rejoindre Jules de Rouvray, son mari, un médecin, qui l'attend à Bombay, avant de rejoindre son poste, à Pondichéry.
Oriane, le 19 janvier 1950, retrouve Pondichéry, sa ville natale. Son parcours est un peu en retrait pour l'instant. Il va se révéler décisif par la suite.
Quant à Céline, troisième personnage principal de l'histoire, elle est sage-femme dans une maternité de Pondichéry et elle nous permet d'aborder notre époque, en 2012.
Les passages de Céline à Oriane ou Alice sont parfaitement datés avec jour, mois, année, ce qui facilité la lecture. Je me doute bien que les liens existent entre ces trois femmes mais Anne Vantal est très forte, ménageant le suspense jusqu'au bout, lâchant au compte-gouttes les révélations.
Au travers du parcours des trois héroïnes, l'autrice permet d'appréhender tous les problèmes de ce pays immense où l'on parle différentes langues – le tamoul à Pondichéry - et surtout où la population est soigneusement divisée en castes.
Anne Vantal excelle pour décrire la nature exubérante de ce pays qui subit régulièrement les ravages de la mousson. Elle décrit aussi les habitations, les jardins, de manière si vivante que ce n'est jamais ennuyeux. Je peux même qualifier son écriture de visuelle et ses portraits si réussis, que je m'attache à chaque personnage, les lâchant avec regret pour changer d'époque et en retrouver d'autres.
Si je suis étonné de découvrir l'indigoterie, l'usine textile de Charles Gréault où l'on teinte les tissus de cette fameuse couleur bleue, voilà que le Mahatma Gandhi fait parler de lui en 1930. Il pousse le peuple à se révolter pacifiquement contre l'occupant anglais en refusant de payer la taxe sur le sel.
Habilement, Anne Vantal insère dans sa fiction des personnages historiques essentiels pour l'avenir de l'Inde. Elle réussit aussi à faire comprendre la religiosité du peuple pour ses dieux et pour ceux qui attisent cela dans l'ashram de Pondichéry, par exemple.
Drames familiaux, relations Pondichéry – France par lettre ou par courriel, extraits de presse, tout cela pousse la lecture au plus profond de la psychologie d'Alice, d'Oriane et de Céline tout en éclairant la mentalité de ces Français déchirés entre leur attachement au Comptoir de Pondichéry et leur désir de rentrer en France.
Au cours de ma lecture, j'ai beaucoup apprécié cette histoire en marche sans négliger les parcours familiaux parfois compliqués. J'ai aussi pensé souvent à l'essai que j'avais lu il y a peu : Dans la tête de Narendra Modi, de Sophie Landrin et Guillaume Delacroix.
Enfin, je reste vraiment admiratif pour ce roman d'Anne Vantal et le travail que cela a dû représenter pour notre plus grand plaisir. Cette lecture m'a régalé et j'en remercie d'autant plus Babelio et les éditions Buchet/Chastel qui m'ont permis ce captivant voyage.

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Trois femmes , à des époques différentes, vont rejoindre Pondichéry, l'ancienne capitale de l'Inde française.
En 1930, Alice, une pianiste, jeune mariée part retrouver son mari médecin dirigeant une léproserie.
En 1950, Oriane repart sur les lieux de son enfance. Elle n'a que des souvenirs très flous de cette époque.
En 2012, Céline, une sage-femme ayant vécu un drame dans sa vie privée, fait également le voyage.
On découvre en même temps les évènements historiques liés à ces différentes périodes, la vie des coloniaux et de la population indigène ainsi que leur évolution, leurs castes.
Malgré un passage rapide d'une femme à l'autre, les liens s'effectuent assez aisément. On y retrouve les mêmes problèmes liés à la vie de femme, de mère aussi bien en 1930 qu'en 2012.
J'ai apprécié que l'auteure fasse revivre les éléments liés à Gandhi. D'autres éléments m'étaient inconnus comme l'importance du port de Pondichéry, l'industrie du coton...
Il m'a manqué un langage plus humain, moins journalistique mais c'est un avis tout à fait personnel de goût de lecture.
C'est vraiment une opinion personnelle.

Je remercie l'équipe Babelio et les éditions Buchet - Chastel pour m'avoir permis de découvrir Anne Vantal et son roman sur Pondichéry vu par trois femmes de 1930 à 2012.
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Alice qui n'a vu la mer que deux fois dans sa jeune existence va voyager seule et personne ne peut trouver à y redire. Elle rejoint son mari à Pondichéry en Inde. On est en 1930. Elle a hâte de le retrouver et de connaître ce pays où elle va vivre. Il y fait déjà très chaud. Alice est une artiste, une virtuose du piano. Elle pourra donner des cours et organiser des réceptions. Jules, son mari est médecin. Il travaille à la Léproserie. Ils vont vivre dans la ville blanche, quartier résidentiel.

Oriane, jeune femme célibataire arrive à Pondichéry en 1950. Elle vient confronter ses souvenirs à la réalité. Elle est née dans cette ville mais son père l'a envoyé en France quand sa femme et mère d''Oriane est décédée. Elle avait cinq ans, confiée aux boins soins de sa tante Charlotte auprès de qui elle va grandir. Oriane s'est sentie abandonnée et garde des rapports distants avec son père Gabriel. Elle va passer quelques semaines en Inde, du moins le pense-t-elle, et va être hébergée par Madeleine, une femme austère qui offre des repas aux nécessiteux de la ville. Elle va tenir les comptes et faire les courses.

Céline est sage-femme à Pondichéry, en 2012. Elle a fui un drame familial et pense rester longtemps si son contrat de travail est renouvelé. Elle est confrontée aux drames de ces femmes qui accouche de filles; et de ce fait, font le malheur de la famille.

Ces femmes aux destins entremêlés, sont les personnages principaux de ce roman mais il y a cette ville incroyable et ses habitants. La misère, les croyances, les castes, la chaleur, la mousson, rien ne change ou presque.

L'autrice adapte son style aux différentes époques, facilitant le passage de l'une à l'autre. Les descriptions de la vie des indiens, les faits historiques, le climat, tout est passionnant. Je suis admirative du travail de recherche que ce roman représente.

Je remercie Babelio et les éditions Buchet Chastel pour ce captivant voyage.
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1930, tandis qu'Alice va rejoindre Jules son mari, médecin dans une léproserie à Pondichéry, Gandhi entame sa longue marche non violente contre l'occupation anglaise. Les conséquences de la crise américaine de 1929 commencent à se faire ressentir en Europe.
1950, Oriane revient dans le pays qui l'a vue naître pour retrouver ses racines, L'inde a accédé à l'indépendance depuis 3 ans, Gandhi a été assassiné il y a deux ans. La France va perdre ses derniers comptoirs en Inde, elle va aussi perdre l'Indochine.
2012 Céline est sage-femme dans un hôpital, en ce début du XXIe siècle en Inde, la naissance d'une fille fait toujours figure de malheur, deux millions de fillettes âgées de dix ou 11 ans sont vendues à des mères maquerelles.

Trois époques, trois femmes, dans ce roman Anne Vantal nous entraîne à Pondichéry, elle nous raconte l'histoire de ce comptoir français qui se mélange à l'Histoire du monde.
À travers ces trois destinées, l'auteure nous décrit la pauvreté, la saleté, les castes dont celle des intouchables, considérées comme des sous-hommes, la chaleur moite, les odeurs, la force destructrice des cyclones. L'inde avec sa foi, ses fièvres, son dénuement et sa cohorte de laissés-pour-compte, les traditions y sont solides et l'étranger y est souvent méprisé.
C'est à un voyage agréable auquel nous convie l'auteure, un roman très bien écrit, un dépaysement total.
Je remercie Babelio et les éditions Buchet Chastel de leur confiance.
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Trois femmes, trois époques et Pondichéry

Pour son premier roman, Anne Vantal a laissé courir sa plume pour raconter Pondichéry à travers trois périodes, les années 1930, 1950 et en 2012 à travers trois portraits de femmes. Alice, Oriane et Céline vont nous faire découvrir cette ancienne colonie française avec leur regard curieux.

Ce n'est pas un premier roman que nous offre Anne Vantal mais plutôt trois romans en un, racontant les vies à Pondichéry d'Alice, Oriane et Céline. Au fil des chapitres qui passent successivement d'une histoire à l'autre, on va voir se dessiner une traversée du siècle à travers les destins de ces trois femmes.
Chronologiquement, c'est d'abord Alice qui entre en scène. Nous sommes en 1930, au moment où Gandhi entame la marche du sel, action non-violente mais aussi démonstration de la puissance et de la détermination de cet homme qui entend redonner son indépendance à son pays.
Si les autorités françaises regardent d'un oeil curieux cette poussée de fièvre, ils ne s'inquiètent pas vraiment de leurs confettis de territoires formant l'Inde française, mais songent plutôt à développer leurs possessions coloniales. La crise qui frappe les Etats-Unis est bien plus préoccupante à leurs yeux.
Quand Alice débarque pour rejoindre son mari médecin, il lui présente les projets d'agrandissement de l'hôpital et la construction d'une léproserie dont il aura la charge. La jeune femme, pianiste virtuose, s'est liée d'amitié durant le voyage avec Mabel, une Britannique installée à Bombay. Grâce à cette dernière, elle réussira un peu à tromper son ennui en donnant quelques concerts et à être informée des soubresauts du pays.
Pour Oriane, c'est un retour au pays, en 1950. Après un événement tragique, dont elle ignore presque tout, la décision avait été prise de rentrer en France alors qu'elle n'était qu'une enfant. Profitant d'un stage au sein d'une association humanitaire, elle va pouvoir partir à la recherche de ses racines et tenter de percer les secrets de famille. Lorsque sa route croise un témoin très proche de ses parents, elle va entamer une quête qui la mènera jusqu'à retrouver son ancienne nounou et découvrir ce qui l'attache à ce pays désormais indépendant. Côté français, Chandernagor est rendue à l'Inde et les autres comptoirs ne vont, on s'en doute de plus en plus, pas tarder à connaître le même sort. de quoi nourrir les conversations et échauffer les esprits.
Enfin, on fait la connaissance de Céline, qui arrive en 2012 dans l'ex-comptoir français. La sage-femme, qui découvre une ville en pleine mutation, va tomber sous le charme suranné du lieu, se découvrir en Sandrine bien plus qu'une collègue et trouver dans un hydrologue allemand un compagnon qui va au fil des jours, réussir à transformer leur liaison en un amour grandissant. Alors qu'elle songe à prolonger son séjour, elle découvre dans la cuisine de la maison qu'elle loue de vieilles photos qui vont l'intriguer. Avec l'aide de Sandrine, elle va tenter d'en savoir plus sur ces visages et sur leur vie à Pondichéry. Leur enquête va permettre, on s'en doute, de boucler la boucle de ce roman ambitieux.
Anne Vantal s'est beaucoup documentée pour nous offrir un panorama de près d'un siècle sur ce bout de France coloniale dont le nom, avouons-le, continue à faire rêver. Mais rassurez-vous, le romanesque prend ici le pas sur L Histoire et la politique. Intrigues familiales, relations entre colons et autochtones, drames et catastrophes naturelles forment les ingrédients de cette riche saga.
Mais, comme le suggère le titre, Pondichéry ou le rivage des ombres, est aussi un roman de la transmission. «Car il ne faut jamais chercher à effacer les morts, (…) on doit les laisser partager nos vies, car ils y ont leur place, s'ils savent se tenir bien, juste au bord de nous, sans nous envahir, sans nous jeter à tout instant dans un chagrin mortel. Nos disparus nous accompagnent silencieusement, nous guidant la main et éclairant notre chemin : à nous d'accueillir, avec respect et indulgence, la cohorte de ces ombres qui nous lient au passé et reviennent à nos côtés jouer avec la lumière.»
Ajoutons, pour ceux qui s'intéressent à Pondichéry, une bibliographie succincte. Je vous conseille tout d'abord le roman de Dominique Marny intitulé du côté de Pondichéry et qui traite de présence française sous le Second Empire. Sur les dernières années de la Pondichéry française, Terminus Pondichéry de Hubert Huertas montre bien le drame vécu par les populations. Enfin La dernière fois à Pondichéry de Catherine Brai propose, derrière le personnage d'une prof de français, un bel aperçu du choc des cultures.
NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu'ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre et en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.



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Voici mon retour de lecture sur le roman Pondichéry ou le rivage des ombres d'Anne Vantal, reçu dans le cadre d'une masse critique privilégiée. Je remercie Buchet-Chastel et Babelio pour la découverte.
A des époques différentes, trois femmes sont amenées à quitter la France pour Pondichéry, en Inde.
Alice, en 1930, rejoint son mari médecin chargé de diriger la léproserie ; Oriane, en 1950, veut revisiter les lieux d'une petite enfance dont elle ne conserve que de vagues souvenirs ; Céline, enfin, en 2012, a fui une situation familiale dramatique.
Ce séjour dans un ancien comptoir français va bouleverser leur vie.
Pondichéry ou le rivage des ombres est un premier roman qui nous emmène en Inde, plus précisément à Pondichéry ; à trois époques différentes : en 1930, en 1950 et en 2012 avec trois femmes : Alice, Oriane, Céline.
Il est intéressant de voir l'évolution de l'Inde, dont Pondichéry était un comptoir français en 1930 et 1950 ; mais pas en 2012. D'ailleurs, dans les années 50 la situation était compliquée car le comptoir a cessé d'être français à cette époque là, il y a donc des tensions avant que la décision ne soit prise.
J'aime lire des ouvrages sur l'Inde, sur Pondichéry, sur Auroville (évoqué ici) car je sais que jamais je n'irais. En effet, mon mari est catégorique : cela ne le tente pas du tout, trop de monde, de bruit, de saleté.. Alors, je lis :)
Pondichéry ou le rivage des ombres est un très joli roman, qui m'a charmé de la première à la dernière page.
Bravo à l'autrice pour tout le travail de documentation, on sent qu'elle sait où elle nous emmène. La plume est fluide.
Alice, Oriane et Céline sont toutes trois différentes autant de part l'époque à laquelle elles vivent que part leurs caractères, leurs façons de voir les choses.
J'ai trouvé plaisant de les suivre toutes les trois tour à tour.
Il est important de bien suivre car leurs trois vies s'entremêlent.
Toutefois, comme on sait où et à quelle année nous sommes, il est impossible de se perdre.
J'avoue que je n'ai pas réellement de préférence entre Alice, Oriane ou Céline. Toutes trois m'ont plu même si leurs vies sont différentes. Alice est femme au foyer, Oriane est venue sur les traces de son enfance, alors que Céline est sage-femme,
Il est passionnant de découvrir comment Pondichéry a évolué au fil des années.
Il y a évidemment un lien entre elles à un moment ou un autre, mais pour le découvrir il faut lire ce roman :)
Pondichéry ou le rivage des ombres est une réussite, je suis ravie d'avoir pris le temps de le lire tranquillement ; un petit peu chaque jour ; sans me presser.
J'ai terminé ma lecture il y a deux jours et j'avoue qu'elles me manquent toutes les trois.
Je vous invite à découvrir vous aussi le destin de ces trois femmes.
Ma note : cinq étoiles.
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Pondichery comme Chandernagor sont des mots qui me font rêver de séjours exotiques d'un autre siècle dans des villas luxueuses entourées de jardins exubérants , réservés, il faut bien le dire à un cercle restreint de nantis ...

Anne Vantal nous entraine dans cet ancien comptoir français des Indes à travers la vision de trois femmes , chacune à une époque différente.

1930, Alice débarque en Inde pour rejoindre à Pondichery, son mari, Jules de Rouvray un médecin qui a décidé de travailler dans une léproserie .
Ils viennent de se marier et Alice , pianiste , espère pouvoir continuer à donner quelques concerts.

1950 , Oriane revient sur les traces de son enfance .
Elle est née ici et a quitté l'Inde lorsque sa mère Marguerite a perdu la vie .
Elle désire connaitre un peu mieux les lieux qu'a fréquenté sa mère et peut-être les personnes qui l'ont connue.

2012, Cécile , après le décès de son frère , a accepté un contrat de sage-femme à la maternité de Pondichery .

Les histoires se succèdent, s'entrelacent pour se rejoindre à la toute fin du roman comme on peut s'en douter.

Les événements politiques avec le mouvement pour l'indépendance mené par Gandhi au début des années 1920 puis la marche du sel en 1930 au moment où débute ce roman sont commentés dans les milieux anglais et français que fréquentent les de Rouvray .

En 1950, l'indépendance de l'Inde a été proclamée mais restent encore quelques comptoirs français dont les jours sont comptés bien que certains européens installés depuis longtemps se bercent encore d'illusions, la guerre d'Indochine est d'ailleurs bien voisine ...

Pas de violence dans ce récit, l'extrême misère, les épidémies, le système des castes sont évoqués mais cela n'est qu'ébauché sans s'appesantir.

Ce livre est une lecture plaisante n'ayant pas déclenché pour moi un véritable engouement .
Je l'ai trouvé un peu long, l'alternance entre les périodes souvent beaucoup trop rapide ce qui m'a occasionné parfois un mélange entre les histoires des jeunes femmes .
La plongée dans l'Inde véritable n'est, comme je l'ai déjà dit , qu'ébauchée .

Pour moi, c'est une lecture d'été, sans prise de tête et c'est déjà très bien .

Je remercie Masse crique privilégiée et les Éditions Buchet-Chastel
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Un coup de coeur !
J'avoue avoir été littéralement dépaysée avec ces histoires entremêlées qui nous embarquent De Marseille à Pondichéry. Ce sont trois époques différentes au cours desquelles nous suivons trois femmes, Alice, Oriane et Céline. Trois femmes de vie bien différente avec un lien : l'Inde. C'est certain. Mais se pourrait-il qu'elles soient liées par une autre lien ?
Je ne dévoile rien, car se livre se découvre au fil des pages, il se savoure, se délecte.... j'ai adoré !
Merci Anne Vantal, pour un premier roman (adulte) c'est une très belle réussite !
#Pondichéryoulerivagedesombres #NetGalleyFrance

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Alice en 1930,
Oriane en 1950,
Céline en 2012…
Trois femmes, trois périodes, trois destins dans le contexte social et politique du sous-continent indien sur une centaine d'années, et en particulier de Pondichéry, comptoir commercial français rétrocédé à l'Inde en 1962.

Ce gros roman joue sans complexe la carte du romanesque policé, avec une écriture généreuse, dense de détails du quotidien, de mentalités associées à chaque époque et chaque population. Dans cette fiction sur fond historique, l'auteur ne peut échapper à une certaine forme didactique, mais toujours avec aisance, évoquant le contexte géopolitique de l'Inde et le parcours de cette colonie au travers de ses habitants, fonctionnaires, coloniaux et indigènes mêlés.

Sans surprise, la narration en chapitres courts et dynamiques alterne le devenir de chaque héroïne, une façon de mettre en perspective un statut féminin différent dans leur histoire individuelle. Par-delà les décennies, un fil commun se tisse peu à peu, sorte d'enquête familiale en généalogie.
Se photographient en décor exotique des images sépia de ce petit bout de France, enclave coloniale à la fin programmée, où nos concitoyens ont eu plaisir à vivre, à prospérer, à cultiver un esprit d'opportunité, d'entreprise et d'assistance.

Très jolie lecture. Je me suis régalée !
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📸 Chronique📸

Ma chère Pondichéry,

Tu me manques déjà. Rassure-toi, je ne vais certainement pas t'oublier, mais avec cette lettre, qui j'espère te parviendra assez vite, je tenais à te dire merci. Merci pour ce voyage, merci pour ce temps précieux à rêver, merci pour les promenades entre tes ruelles. Je t'écris peut-être pas si loin du port De Marseille -tu vois, il n'y a pas de coïncidences juste des évidences- mais je voulais te dire que mon esprit est encore avec toi. Entrer en ton coeur, c'est connaître une distorsion temporelle. Je crois même sentir la chaleur, une vibration, quelque chose de particulier qui nous unit, sans que je puisse en comprendre la raison, pour le moment, du moins. Mais ce n'est pas grave, j'ai encore le temps de le découvrir tout comme l'on fait aussi, Céline, Alice, ou Oriane. J'ai le temps, parce que je sais que ces histoires nous sont communes. La France et toi avait partagé un bout de chemin ensemble, et ce n'est pas sans conséquences. Bien sûr que le mélange tient quelques secrets, tout comme celui de l'indigo, mais ne tombons-nous pas amoureux du bleu, parfois?
Je sais que la référence te plairait, puisque sur tes rives arrivent aussi les plus grands écrivains…Tu aimeras sans doute Maggie…
Sache que ton Histoire me passionne. le charme de l'Inde, la lumière, les couleurs, la musique, sans doute, fonctionne au-delà des frontières. J'ai toujours rêvé de voir, Auroville, mais maintenant, j'ai la passion de toi, j'entends bien aussi étendre mes connaissances sur Gandhi, je veux comprendre les castes et ces religions qui bouillonnent dans tes rues. J'aime que l'on me parle de toi, de tes paysages, de tes odeurs, de tes particularités qui font que, tous, tombent sous ton charme. J'entends bien que la mousson, la chaleur, ou la pauvreté peuvent être pénible, mais tous ceux qui sont venus chez toi, tous, racontent, en revanche, un attachement profond à ta douceur de vivre. Il n'y a pas de fumée sans feu. Je sais que j'adorerai, comme eux, habiter chez toi, pour un temps déterminé ou infini, peu importe, je crois bien que je m'habituerai vite à cette idée de petit paradis…
Je veux bien croire par contre, que tu es effectivement un rivage des ombres. Comment pourrait-il en être autrement, puisque nous vivons tous avec des fantômes? Des fantômes traumatiques, des défunts dans nos valises, des spectres douloureux. Et je crois qu'ils reprennent forme, -vie?!-, dans cette langueur qui t'est propre. Alors bien sûr, que l'histoire de ces trois femmes, qui essaient de remplir leurs rôles d'épouses, de mères, d'amies, de soeurs, de soignantes, est venue me chuchoter leurs ombres dans ta lumière. Il est évident que la vie dans ses aléas, ébranle leurs têtes, leurs corps, leurs coeurs et les nôtres, quand nous les découvrons. Même à des époques différentes, même dans leurs destins singuliers, Oriane, Céline et Alice m'ont appris leurs blessures, leurs joies, leurs victoires et leurs façons d'être femme. Femme accomplie, femme aimante, femme indépendante. Un lien sororal les lie, nous lie, elles et moi, et c'est grâce à toi, chère Pondichéry. La magie du lieu, la transmission, ou la vie elle-même parle à travers tes pages: ces instants figés dans le temps, ces gestes d'amour et de bienveillance traversent l'espace et les âges car ils portent en eux, une vérité bien plus grande qui nous dépasse, nous touche, nous ramène à bon port…
Pondichéry ou le rivage des ombres, tu as été une lecture très dense, absorbante, bouleversante. Tu as été un voyage, une destination de rêve, un point d'espoir. Tu as été féminine, charmante, douloureuse. Tu es une atmosphère et un enchantement. Tu as été trois histoires dans une Histoire, et il est encore temps de faire résonner ce roman choral dans les battements de vos coeurs…De mémoire, un très belle évasion qui prendra sa marque dans cette promesse de réconciliation…
Je t'embrasse avec beaucoup d'affection, ma chère Pondichéry, et au plaisir de voir toutes tes rives, toutes tes couleurs, toutes tes beautés de mes propres yeux, un jour…

Stelphique ✨🧚🏻‍♀️
Lien : https://fairystelphique.word..
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