Troisième opus des aventures du chat et de son maître le rabbin qui, cette fois, vont visiter Paris.
La fille du rabbin algérien a épousé un Français. Elle va donc en voyage de noces à Paris pour rencontrer sa belle-famille. le rabbin a décidé de les accompagner, mais il ronchonne continuellement sur les travers de la ville. le chat est aussi du voyage et il n'hésite pas à commenter les contradictions des moeurs humaines.
Une BD pleine d'humour et de critique sociale dans un contexte religieux de la première partie du vingtième siècle.
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Ce tome 3 des aventures du Chat du Rabbin est toujours aussi intéressant et très instructif. Il questionne sur les religions, leurs contraintes, leurs contradictions, le fait de les pratiquer ou non. Très agréable à lire.
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- Les Champs-Elysées ! c'est quelque chose, tout de même, hein.
- Ah oui, ça, c'est grand. Mais qu'est-ce que tu veux mon fils, c'est triste.
Quoi? Tu crois qu'ils mettraient, est-ce que je sais des palmiers ? quelque chose pour égayer ?
C'est-à-dire les pauvres, heureusement qu'ils sont tout le temps occupés parce que dans cette ville, si tu as deux minutes pour t'asseoir et regarder le ciel, tu pleures tellement c'est gris.
Le reste de la journée a été occupé à trouver une darboukah et à laver le chien.
(Le marchand : )
- celle-là est superbe, voyez, il y a de la nacre, là, et si vous retirez la peau, ça fait un vase très original.
Le maître a opté pour un instrument plus modeste mais avec un joli son. Les marchands avaient énormément de mal à comprendre qu'on achète un tambour arabe pour en jouer et pas pour décorer dans son salon.
PREFACE
Depuis mon enfance à Alexandrie où je dévorais, insatiable les comics à la librairie de mon père, je n'avais pas eu l'occasion de m'intéresser à la BD. C'est le hasard, sous les traits d'une jolie Laure, qui m'a fait connaître Joann Sfar en m'offrant "la Bar-mitsva". J'ignore les raisons de son choix. Savait-elle que j'y retrouverais les souvenirs de ma judéité orientale, avec son bon sens, sa subversion, son impertinence et sa verve? Nilda Fernandez me disait récemment : "Tu connais l'histoire du juif qui rencontre un autre Arabe?..." La coexistence, longtemps pacifique, des ethnies vivant autour de la Méditerranée les a enrichies, au long des siècles, de leur connivence et leur tolérance. L'hégémonie de l'humour Juif polonais avec l'accent de Popeck et le folklore de la carpe farcie qui fait autorité dans le monde occidental a renvoyé les Séfarades dans les poubelles de l'histoire du judaïsme rieur. Je me réjouis de constater que, dans l'oeuvre de Sfar, les valeurs philosophiques et l'art de vivre de la minorité judéo-méditerranéenne dans laquelle a baigné mon enfance ont gardé toutes leurs lettres de noblesse. Ce sont eux qui donnent le ton aux provocations savoureuses et aux imprécations sacrilèges du chat, du rabbin et de Joann Sfar.
Que je salue fraternellement.
GEORGES MOUSTAKI
Pendant le retour, le rabbin était triste car Paris lui manquait.
Moraï verabotaï, chars amis, j'ai connu un juif qui mangeait tout le temps du porc. Et le Shabbat, il fumait et jamais il ne priait.
Kahal Hakadosh, je l'ai regardé et je me suis dit "toi, tu ne respectes pas la Torah qui est le mode d'emploi de l'existence. Tu ne le sais pas mais tu dois être moins heureux que moi." Je l'ai bien observé; et très honnêtement, je ne crois pas qu'il vivait moins bien que moi.
Alors, mes amis, si l'on peut être heureux sans respecter la Torah, pourquoi se fatiguer autant à appliquer tous ces préceptes qui nous compliquent tellement la vie?
"Je ne suis pas un maquereau et ma fiancée n'est pas une pute. Par contre, elle est catholique.
- Tu...tu...et c'est sérieux, avec cette jeune personne ?
- Oh, écoute, tonton, sauf le respect, ta gueule. Non. Pardon. Alors voilà, on est entre hommes : je suis fou d'elle, mais comme c'est une chanteuse, elle s'envoie à peu près tout Paris en plus de moi. Alors quand elle ne rentre pas, la nuit, je me saoule et si ça continue, je vais me foutre en l'air."
Mon maître pousse un soupir de soulagement.
" Alors comme ça, il n'y a pas encore vraiment de projet de mariage, hein ?"
FESTIVAL OH LES BEAUX JOURS ! 8e édition
Avec Hervé le Tellier et Kerwin Spire
Lecture par Emmanuel Noblet
Depuis l'an dernier, les grands entretiens du festival rendent aussi hommage à des écrivains disparus. Ainsi, Romain Gary, de son vrai nom Roman Kacew, né en 1914 à Vilnius, en Lituanie, décédé en 1980 à Paris, dont l'oeuvre immense continue de susciter l'admiration, et de faire l'objet de nombreuses adaptations et études.
La vie de Gary est en soi un roman : arrivé en France avec sa mère en 1928, il passe son adolescence à Nice, étudie le droit à Aix-en-Provence et s'engage dans l'Armée de l'air. Entré en résistance dès 1940, pilote de chasse pendant la Seconde Guerre mondiale, il est fait compagnon de la Libération et s'engage dans une carrière diplomatique, qui le mènera notamment à New York, puis à Los Angeles. Écrivain prolifique, ses romans seront marqués par les épisodes de sa vie, par un engagement humaniste contre les barbaries modernes, les injustices et les violences, entretenant une tension entre espoir et désespoir de voir l'homme céder à ses pulsions médiocres. Romain Gary est aussi à l'origine d'une des controverses les plus fascinantes de l'histoire de la littérature française, puisqu'il fut le double lauréat du Prix Goncourt, d'abord en 1956 pour "Les Racines du ciel" et ensuite en 1975, sous le pseudonyme d'Émile Ajar, pour "La Vie devant soi", révélant ainsi la dualité et le conflit identitaire qui le hantaient.
Pour évoquer cette figure, l'écrivain Hervé le Tellier, fervent admirateur de Gary, et Kerwin Spire, qui lui a consacré deux romans biographiques, sont réunis pour un exercice d'admiration. Images d'archives, extrait de film et interview réalisée pour l'occasion ponctuent cet entretien, au cours duquel on entend Romain Gary lui-même, avec sa voix charismatique, mais aussi Joann Sfar, autre grand admirateur, qui étudia à Nice dans le même lycée que Gary et l'a maintes fois dessiné.
Un grand entretien posthume pour découvrir ou redécouvrir l'oeuvre et la vie d'un des plus grands écrivains du XXe siècle.
À lire
- L'oeuvre de Romain Gary est disponible dans La Pléiade (deux tomes) et chez Folio/Gallimard.
- Kerwin Spire, "Monsieur Romain Gary. Consul général de France – 1919 Outpost Drive – Los Angeles 28, California", Folio, Gallimard, 2022.
- Kerwin Spire, "Monsieur Romain Gary, Écrivain-réalisateur – 108, rue du Bac – Paris, VII – Babylone 32-93", Gallimard, 2022.
- Hervé le Tellier, "Le Nom sur le mur", Gallimard, 2024.
Un grand entretien posthume animé par Alexandre Alajbegovic et enregistré en public le 23 mai 2024 au théâtre de la Criée, à Marseille, lors de la 8e édition du festival Oh les beaux jours !
Podcasts & replay sur http://ohlesbeauxjours.fr
#OhLesBeauxJours #OLBJ2024
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