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EAN : 9782021483468
224 pages
Seuil (26/04/2024)
4.08/5   107 notes
Résumé :
Une nuit, j’ai reçu un appel de ma mère. Elle me disait au téléphone que l’homme avec qui elle vivait était ivre et qu’il l’insultait. Cela faisait plusieurs années que la même scène se reproduisait : cet homme buvait et une fois sous l’influence de l’alcool il l’attaquait avec des mots d’une violence extrême. Elle qui avait quitté mon père quelques années plus tôt pour échapper à l’enfermement domestique se retrouvait à nouveau piégée. Elle me l’avait caché pour ne... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Je viens de terminer, ce livre, un sentiment bouleversant m'a envahie.L'auteur nous décrit la triste vie de sa mère. Cette femme, cette mère, qui n'a connu que des déboires et que le mot bonheur est banni de son vocabulaire. Aura t'-elle une chance de le connaitre un jour, ce jour où Cendrillon se transformera en princesse.Une femme trouvera le courage de prendre ses deux enfants est de quitter le domicile conjugal. Malheureusement , pour la troisième fois , une spirale c'est de nouveau refermée sur elle. Un nouvel homme, qu'elle surnommera “L'autre” rentre dans sa vie .elle va vite comprendre que son mauvais karma, la poursuit. Elle se met en couple, cet homme qui lui a promis monts et merveilles,mais une nouvelle fois,sa vie tourne en cauchemar. L'alcool ,humiliation, les insultes, la peur sont les justes et les tristes mots qui sont omniprésent dans cette histoire. Une femme qui dégage tant empathie ,qui malgré tout reste digne.Elle vit, elle subit, elle continue à avancer dans les méandres de l'enfer. Un jour,elle craque, elle ose enfin téléphoner à son fils,elle est en pleure, elle n'en peut plus. Un simple coup de téléphone, qui entrainera un revirement de situation. Elle va pouvoir, avec l'aide de ses enfants renaitre dans un nouveau. Elle qui est démunie de tout, sans argent, mais ses enfants seront là. Arrivera t-elle à trouver sa place? Pourra t-elle comprendre ce que le mot bonheur signifie? l'auteur découvre les sentiments cachés envers sa mère, ,retrouver sa soeur, une osmonde se créent autour des ces trois personnes. Arrivera t-elle à se reconstruire psychologiquement,dans se monde réel, trouver sa place. L'auteur rend un magnifique hommage à sa mère.

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« Ce livre que vous lisez est, en un certain sens, le résultat d'une commande de ma mère. Je ne l'ai pas décidé, pas programmé. Je n'en ai pas eu l'idée le premier. Rien en littérature ne m'avait jamais autant procuré de joie. » ● Un jour, en soirée, Edouard Louis reçoit un appel téléphonique de sa mère en pleurs, lui disant que l'homme avec lequel elle vit l'insulte et l'humilie lorsqu'il est pris de boisson, ce qui arrive tous les jours. Elle s'était pourtant libérée du père maltraitant d'Edouard Louis, était venue de son village du Nord à Paris, pensant débuter une nouvelle vie, mais voilà que cela recommençait. Son fils, qui est en voyage professionnel en Grèce, tente de la convaincre de partir et de se réfugier dans son appartement parisien pour mettre de la distance entre elle et cet homme. ● Edouard Louis avait déjà écrit sur sa mère, Combats et métamorphoses d'une femme, livre que j'avais beaucoup aimé. Celui-ci, très bref, m'a moins convaincu, peut-être parce que ses récits autobiographiques finissent par tourner un peu en rond, peut-être parce qu'il est beaucoup plus optimiste que ses autres récits. ● le portrait de la mère est réussi, de même que le récit de l'amour filial et de l'amour maternel. Mais je suis un peu resté sur ma faim.
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Monique prend la tangente, Monique s'émancipe.

Édouard Louis est connu pour ses autofictions, ces dernières lui auront valu quelques malheureux déboires une fois publiées. Dans celle-ci, l'auteur ne déroge pas à la règle, s'inspirant de sa mère pour nous raconter sa fuite précipitée du foyer, débandade accélérée par la puissance tyrannique de son compagnon.

Enfin libérée du monstre de ses turpitudes, c'est une délivrance soudaine. À bout de souffle, cette cinquantenaire, épuisée, par une vie de combat et de lutte incertaine, ne demande qu'à se reposer.

L'auteur porte un regard teinté de fierté et d'amour sur sa mère. Après tant d'années à n'être que l'ombre d'elle-même, Monique se choisit enfin. Et c'est touchant.
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J'avais lu son premier roman publié il y a dix ans, « En finir avec Eddy Bellegueule », une autofiction qui avait le mérite de la sincérité. Un vrai coup de poing. J'ai acheté « Monique s'évade » avec les mêmes attentes : me faire bouger.
La première partie de ce roman (80% du livre) ne m'a procuré aucune émotion. le calvaire de sa mère y est décrit de manière mécanique. On frise le documentaire, d'autant que l'auteur n'a qu'une idée en tête : montrer que dans toute société, la femme est systématiquement victime de sa précarité (« Combien de femmes changeraient de vie si elles obtenaient un chèque ? »), que seul l'argent peut la rendre libre (beau passage sur Virginia Woolf p110). Ça m'a rappelé une statistique selon laquelle le plus grand taux de divorce est en Charente-Maritime, là où les salaires des femmes sont les plus élevés (sièges des mutuelles et assurances).
Le propos est d'Édouard Louis est louable, en tous cas plus authentique (p84) que celui de Grégoire Delacourt, dont nous avions parlé. L'un est crédible, l'autre est opportuniste.
Malheureusement, cette histoire de déménagement (l'évasion) est ennuyeuse, voire horripilante, car l'auteur se met en scène, écrit avec le miroir d'une vanité d'autant plus indécente qu'elle contraste avec la désarmante simplicité de sa protagoniste.
Une étincelle apparaît dans la (courte) deuxième partie, quand Monique quitte la France pour la première fois de sa vie et assiste à la pièce de théâtre dont elle est l'inspiratrice. Victimaire, voyeuriste et répétitif, ce petit roman ne doit son salut qu'à l'émouvant récit de son voyage et de son modeste triomphe.
Bilan : 🔪
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Quand j'ai écrit mes listes, j'ai pu remarquer qu'il en existait une sur Les Mères.
J'aurai bien rajouté ce si beau livre sur la mère d'Édouard Louis.
Monique se casse, se barre, disparaît enfin de la vie de l'individu, "L'autre" comme le nomme l'auteur.
Cette mère fragile (mais pas tant que ça...) a vécu des années au service du père d'Édouard, alcoolique et violent. Elle l'a quitté mais encore une fois, ce qui est logique pour l'inconscient de Monique, elle tombe sur la même sorte d'individu que son mari.
Et puis un jour, elle l'appelle, le fils, en larmes car l'autre est saoul et l'insulte.
Et c'est ainsi que la cavale de Monique commence.
Édouard Louis est là, et bien là.
Je ne raconterai pas par le menu les détails de ce sauvetage, car il s'agit d'un sauvetage, mais le fils aimant (car oui, il l'aime) exfiltrera sa mère de sa pauvre vie et lui offrira une nouvelle vie, une maison, de l'argent, une disponibilité, et surtout, oui surtout une protection.
Il en parle d'ailleurs de l'argent, toujours aussi honnête intellectuellement, et il se fait la réflexion que, finalement, grâce à sa réussite, lui qui se sent coupable quelque part d'avoir trahi sa famille, surtout sa mère, de leur avoir tourné le dos malgré lui, et bien ce succès lui permet d'aider financièrement sa mère.
Le prix de la liberté comme il dit.
Parlons en de cette mère.
Elle est incroyable de résiliences, elle se bat peut être pour la première fois de sa vie. Vraiment. Comme pour l'avion. Ceux qui l'ont lu me comprendront.
Dans ce beau texte, Édouard Louis se livre totalement, sans doute le plus sincèrement du monde, il va au fond des choses, bat même sa coulpe à de multiples reprises, il est effarant d'amour et d'aide pour cette mère qui, en d'autres temps et en d'autres lieux, pouvait être méchante car en ménage avec son père, donc comme une éponge, elle absorbait l'agressivité et la méchanceté du père.
On pressent bien l'auteur qui s'interroge, qui s' auto-analyse, qui donne et donne encore, et pas que que des billets, mais de la douceur, beaucoup de douceur, de la pudeur. Il l'a traitée comme une reine.
Elle sera à l'origine d'une pièce de théâtre qui racontera sa vie.
Merci à l'auteur pour les dons à sa mère, pour le fait qu'elle se sente "importante" pour la première fois de sa vie.

Pour terminer, la dernière page est une photo de sa mère dans l'avion qui l'emporte vers Hambourg. Elle fixe le ciel et les nuages par le hublot.
Enfin libérée.



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critiques presse (5)
LeMonde
06 mai 2024
L'écrivain livre un vibrant récit sur le prix à payer pour échapper à l'oppression - quelle qu'elle soit.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LesInrocks
30 avril 2024
Après “Combats et métamorphoses d’une femme”, l’écrivain raconte l’organisation de la deuxième fuite de sa mère, victime de son nouveau conjoint. Comment en finir avec la répétition de la violence ?
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Lexpress
30 avril 2024
Dans son très émouvant "Monique s’évade", la star des transfuges de classe raconte une nouvelle libération de sa mère.
Lire la critique sur le site : Lexpress
OuestFrance
29 avril 2024
L’auteur controversé d’« En finir avec Eddy Bellegueule » signe un nouveau portrait de sa mère. Bouleversant récit populaire et féministe sur la violence sociale ou opuscule bourgeois finalement plus misogyne qu’il n’y paraît ? Avis tranchés.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Actualitte
24 avril 2024
Le roman ne se contente pas de narrer une fuite ; il s’agit d’une réflexion où liberté, identité et résilience se font écho. Monique s’évade transcende le cadre territorial et familial, pour atteindre plus largement une parole commune — universelle, si le terme n’était pas galvaudé. Bien sûr, il faut accepter le pacte de lecture : celui d’une misère humaine où l’on est immergé, sans toucher au pathos du misérabilisme toutefois.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
Je pensais : Une revanche de plus pour elle.
Si la liberté n'est pas une revanche, alors elle n'est pas une liberté, voilà ce que je crois.
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(...) je n'éprouve aucun regret pour ce que j'ai dit dans cette librairie où elle était venue par surprise, puisque ma blessure et la sienne sont liées, puisqu'elles sont jumelles, sans réparation, sans frontière, je ne regrette rien puisque ce qui l'avait blessée, c'était que j'exprime ma blessure à moi, je ne peux pas regretter puisque sans cette Blessure commune, cette Blessure qui n'est ni à elle ni à moi mais qui est entièrement à nous deux, rien de tout ce qui se passait, entre Paris et Athènes, à distance, par téléphone et écran interposés, n'aurait été possible.
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Je me rappelais avoir lu dans un livre d'histoire qu'un jour on avait retrouvé des corps de femmes du néolithique au squelette fracturé par la violence des hommes. La violence que vivait ma mère avait l'odeur des grottes et des cavernes de la préhistoire, l'odeur de la violence millénaire.
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Ce que ma mère avait vu comme une trahison était maintenant ce qui nous permettait, ensemble, de construire sa liberté.
Elle m'en avait voulu - comme ma sœur - d'avoir écrit un livre sur mon enfance et sur notre famille. Mais paradoxalement c’est parce que j'avais écrit ce livre, et ceux d'après, que j'avais gagné l'argent qu'on pouvait désormais dépenser pour elle.
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Toutes ces choses qu'on s'apprêtait à faire ensemble seraient pour elle une succession de Première Fois. Une guerre contre une armée de Jamais.
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Videos de Édouard Louis (28) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Édouard Louis
Edouard Louis présente son livre "Monique s'évade", publié au Seuil. Dans ce dernier, l'auteur aux multiples succès raconte l'histoire de Monique, après deux décennies avec son deuxième mari, elle a bravé l'incertitude pour trouver refuge, seule avec ses enfants, au coeur de Paris. Mais la douleur refait surface, implacable. Les mots blessants, les humiliations, elle les subit encore, cette fois-ci aux côtés d'un gardien d'immeuble. Trois maris, trois alcooliques. le poids des années s'abat sur ses épaules alors qu'elle s'interroge, tourmentée : "Ai-je commis une faute ?". L'écho de ses tourments atteint son fils, Édouard Louis, écrivain en exil. Dans ce livre poignant, Monique aspire à une nouvelle vie, affranchie de tout fardeau masculin. le courage de partir, de tout recommencer, prend forme dans son désir de liberté.
+ Lire la suite
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