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Laura Bourgeois (Traducteur)
EAN : 9782267048919
320 pages
Christian Bourgois Editeur (02/05/2024)
3.99/5   87 notes
Résumé :
Michelle Zauner vit à Philadelphie et jongle entre trois jobs alimentaires et un groupe de rock dont la carrière ne décolle pas quand elle apprend que sa mère est malade. Elle rentre alors dans l’Oregon pour l’accompagner dans son combat contre le cancer, et pour essayer de rattraper le temps perdu. Car Michelle a été une adolescente rebelle, ne se sentant jamais à la bonne place, et fuyant cette figure maternelle qui incarne l’exigence mais aussi la culture coréenn... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Ce roman autobiographique est une ode pleine de vie au lien mère-fille, à ses douleurs, amertumes, mais aussi à ses moments de grâce et de complicité.

Pas de spoil ici, puisque nous savons dès la première page que Michelle, jeune américano-coréenne, vient de perdre sa mère, avec qui elle avait longtemps entretenu un lien fusionnel, et qui représentait son ancrage asiatique. Ainsi, en ces premières pages du roman, la voyons-nous "pleurer au supermarché", à la recherche d'ingrédients de la cuisine coréenne, perdue et en manque de repères au H-Mart. Mener son deuil n'est pas facile pour cette jeune femme déterminée, qui a quitté ses parents tôt pour réaliser son rêve de musique.

Fille unique d'un couple mixte, Michelle a grandi dans une maison isolée au milieu des bois, avec une grande liberté, mais sous le regard des plus vigilants de Chongmi, sa mère, femme au foyer. Michelle a comme sans doute beaucoup de filles, et peut-être encore plus des filles uniques, des sentiments ambivalents envers sa mère : elle partage avec elle de bons moments, notamment autour de l'alimentation, des plats coréens que sa mère lui concocte avec amour, mais elle la juge également dure, dépourvue d'empathie et d'encouragements maternels. La phrase préférée de Chongmi lorsque sa fille se blesse : "Garde tes larmes pour quand ta mère sera morte". Son père est certes présent, mais le couple bat de l'aile, et l'empreinte de la mère est bien plus forte sur sa fille.

Nous suivons, en de fréquents mouvements du présent au passé, l'adolescence tumultueuse de Michelle, sa passion un peu désordonnée pour la musique, ses petits jobs, un semblant de réconciliation avec ses parents lorsque arrive la terrible vérité : sa mère est atteinte d'un cancer foudroyant. Commence alors une lutte de chaque instant pour qu'elle s'en sorte, et Michelle déménage pour se consacrer à sa mère et l'aider, avec des amies coréennes de Chongmi, à lutter contre la maladie. Elle apprend des choses essentielles, mais découvre aussi que sa mère a ses secrets. Sa part d'identité coréenne resurgit, à travers ses souvenirs de voyages à Séoul où vit sa famille maternelle, sa grand-mère et ses deux tantes.

J'ai dévoré ce roman peuplé de références à la cuisine coréenne, à la ville de Séoul que j'aimerais tant découvrir ; je n'ai en cela pas été très déroutée par les termes coréens dont je connaissais une grande partie, à force d'écumer le moindre bar ou restaurant coréens dans les grandes villes, ici en France, où j'ai la chance de passer. J'ai été passionnée par le passage où Michelle achète une jarre traditionnelle pour réaliser son propre kimchi, et par sa résilience avec les vidéos de Maangchi. J'ai souri devant les indications fantaisistes de sa mère pour réaliser les recettes - "ajoute de l'huile de sésame jusqu'à obtenir le même goût que Maman". J'ai écouté les morceaux de son groupe, Japanese Breakfast, mais aussi la belle chanson de Shin Joon Hyun, Coffee Hanjan, citée à la fin du roman.

Le style m'a paru parfois un peu familier, la dérive adolescente de Michelle m'a par moments un peu agacée, mais ce roman tourne autour de la cuisine et de l'amour maternel, et son message est fort. Michelle croit que l'incompréhension entre elle et sa mère est devenue amour, alors même que l'amour a toujours été là, précédant l'incompréhension qui s'est installée plus tard - amour capable d'exprimer sa pureté une fois qu'elle lui laisse l'espace nécessaire pour se déployer. Enfin, la langue, les mots coréens, déploient une douce puissance qui fait naître, puis exister véritablement les sensations, qui fait se déployer devant nous les lieux et leur intimité.

Merci à @Cassiopee42 qui me l'a fait découvrir !
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Ce roman nous met l'eau à la bouche dès les premières pages, car l'auteure nous parle de sa mère par le biais des plats qu'elle préparait, mais très rapidement, je me suis ennuyée car les deux personnages principaux, la mère aujourd'hui décédée et sa fille (l'auteure) ne m'ont semblé sympathiques ni l'une ni l'autre, l'une étant assez froide et l'autre plutôt caractérielle.
J'ai découvert la cuisine coréenne mais j'ai trouvé que le roman manquait d'émotion et tournait un peu en rond.
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Mon snobisme fait que je me méfie un peu quand l'argumentaire pour vendre un bouquin s'affiche sous forme de bandeau « le livre qui a déjà conquis des millions de lecteurs« . Pourtant dès le chapitre d'ouverture, quand l'héroïne, Michelle Zauner, nous explique pourquoi elle se retrouve à pleurer dans un supermarché H Mart, j'ai été prise dans les filets du livre.

A la fois amusée, émue, intriguée, curieuse. Je suis nulle en cuisine coréenne (et pas particulièrement fan de cuisine asiatique en règle générale) mais j'ai cherché avec joie tous les plats, ingrédients, spécialités qui égrènent le livre. Si vous aimez les romans qui parlent de gastronomie, qui mettent à l'honneur la richesse d'une culture à travers sa cuisine, vous aimerez forcément ce roman.

Mais Pleurer au supermarché c'est bien plus que cela ! Michelle Zauner parle beaucoup de nourriture car sa mère lui a toujours montré son amour, son attachement à travers celle-ci. L'écrivaine nous raconte ainsi les relations, tout sauf sans histoire, avec sa mère : l'éducation qu'elle a reçue enfant (et les tiraillements liées à la double identité, Michelle ayant vécu en grande partie aux Etats-Unis, son père étant également américain), la douloureuse et chaotique traversée de l'adolescence, l'éloignement et puis la maladie de sa mère qui a entièrement reconfiguré leur rapport.

C'est un magnifique hommage qui ne tombe jamais dans l'hagiographie. Michelle Zauner ne s'épargne pas ni ses proches, ils sont tous simplement imparfaits et donc très humains ! Bref le bandeau était plus qu'un argument marketing, je comprends pourquoi ce roman a séduit des milliers de lecteurs !
Lien : http://www.baz-art.org/2024/..
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Michelle est une jeune femme de 25 ans qui vit aux Etats Unis. Elle chante dans un groupe et travaille comme serveuse. Son père est Américain, sa mère d'origine coréenne. Lorsque celle-ci est atteinte d'un cancer, elle décide de retourner chez elle pour s'en occuper. Leurs relations sont un peu tendues, Michelle a été une adolescente difficile. Pour se rapprocher de sa mère, elle décide de passer par la cuisine coréenne. Elle demande à sa mère de lui transmettre des recettes et va les lui préparer.
Mère et fille vont alors se rapprocher.
Une lecture assez éprouvante avec la maladie de la mère et sa mort. Récit d'un deuil, l'importance de la cuisine coréenne et des recettes qui illustrent les chapitres apporte une touche plus positive bienvenue.
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Comment la cuisine peut nous aider à faire le deuil d'une mère ?
Dans Pleurer au supermarché, Michelle Zauner raconte son enfance, son adolescence, l'importance de la musique dans sa vie, la perte de sa mère décédée d'un cancer ; une relation mère fille complexe et tumultueuse, un lien indéfectible qui passe aussi par la nourriture, la cuisine, une façon de montrer son amour. C'est cette cuisine coréenne – Michelle Zauner est coréenne américaine – qui l'accompagne dans son deuil. Reproduire les recettes de sa mère, ses gestes, retrouver les saveurs réconfortantes de l'enfance, les saveurs de son identité coréenne et trouver l'apaisement "La cuisine est une activité sensorielle qui demande d'être concentrée à 100 % et n'autorise pas les idées noires", trouver sa place.
Un magnifique hommage à sa mère, aux mères "Toutes les mères coréennes perdaient leur nom propre. La maman de Jiyeon devenait l'umma de Jiyeon. La maman d'Esther était l'umma d'Esther. Je n'ai jamais su leurs vrais prénoms. Leur identité était complètement absorbée par celle de leurs enfants".
Lorsque sa mère a un cancer, elle revient s'installer dans l'Oregon de son enfance pour l'aider ; elle l'accompagnera jusqu'à la fin. Les pages consacrées à la maladie de sa mère sont émouvantes et éprouvantes.
Une autre mère occupe une place importante dans le récit : c'est Maangchi.
Maangchi a permis à Michelle Zauner d'apprendre la cuisine coréenne ; comme une sorte de mère de substitution, c'est elle qui lui a appris à faire l'incontournable kimchi.
Pendant le confinement, j'ai fait la connaissance de Maangchi et on s'est mis à la cuisine coréenne à la maison grâce à la chaleureuse et rassurante umma youtubeuse.

Merci à Michelle Zauner pour son bouleversant récit et pour la connexion avec nos mères.

Ayant achevé ce récit, je vais aller écouter l'album Psychopomp de Japanese Breakfast, le groupe de Michelle. Dans cet album, elle rend hommage à Chongmi.


"Cette soupe – le miyeokguk – me semblait sacrée à présent, imprégnée d'un sens nouveau. J'ai bu le bouillon avec gratitude, mastiquant les petits morceaux d'algues gluantes dont la saveur m'évoquait l'image d'une déesse marine antique échouée sur le rivage, festoyant nue sur l'écume. Elle m'apparaissait comme si j'étais de retour dans le ventre de ma mère, en apesanteur"
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critiques presse (11)
VogueMagazine
23 août 2024
Chanteuse et guitariste du groupe américain Japanese Breakfast, Michelle Zauner est également l'autrice du livre Pleurer au supermarché. Dans cet ouvrage, elle épluche avec une honnêteté crue sa relation d'adolescente avec sa mère et revient sur le chagrin qui a suivi la mort de celle-ci des suites d'un cancer.
Lire la critique sur le site : VogueMagazine
LaPresse
22 juillet 2024
C'est un livre irrésistible qui parle de deuil, d'identité et de relations mère-fille compliquées. Et qui a dépassé toutes les attentes de l4autrice, Michelle Zauner, chanteuse et guitariste du groupe indie pop américain Japanese Breakfast.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeFigaro
16 juillet 2024
Lorsque sa mère tombe gravement malade, l'auteur lui prépare des plats de son pays d'origine, la Corée. Elle continuera après la mort de sa mère. Émouvant.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LesEchos
15 juillet 2024
Un ouvrage émouvant où les mécanismes du deuil et de l'amour sont analysés avec maturité et finesse.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LeDevoir
09 juillet 2024
Récit d’apprentissage touchant, livre de deuil, exploration lucide des rapports mère-fille souvent complexes, travelogue culinaire coréen, essai sur la réalité asio-américaine, Pleurer au supermarché a figuré près d’un an sur la liste des best-sellers du New York Times et a été l’un des livres préférés de Barack Obama en 2021.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Telerama
05 juillet 2024
La chanteuse et guitariste du groupe indé américain a raconté dans un livre comment la cuisine l'a aidé à faire le deuil de sa mère. Et comment elle l'a rapproché de ses racines sud-coréennes.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeMonde
04 juillet 2024
La musicienne américaine a écrit son premier livre pour honorer la mémoire de sa mère, d'origine coréenne et cuisinière attentionnée. Un récit admirable d'émotions contenues.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Lexpress
25 juin 2024
Amélie Nothomb se serait-elle inspirée de Michelle Zauner ? L’an dernier, la baronne belge a publié un récit intitulé Psychopompe. Il n’a pas échappé aux amateurs de rock indépendant que Psychopomp était déjà le titre d’un album sorti en 2016 par Japanese Breakfast, le groupe de ladite Zauner. Si les derniers livres de la première tournent autour du décès de son père, toute l’œuvre de la seconde est hantée par la mort de sa mère. Son récit autobiographique Pleurer au supermarché creuse le même sillon que ses excellents disques.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Bibliobs
31 mai 2024
Dans ce récit déchirant, l'Américano-Coréenne Michelle Zauner détaille comment la nourriture lui permet de renouer avec le souvenir de sa mère, décédée d'un cancer.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LesInrocks
06 mai 2024
La chanteuse du groupe Japanese Breakfast signe un texte autobiographique passionnant, qui explore ses origines coréennes à travers la cuisine de sa mère décédée.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
LaLibreBelgique
03 mai 2024
Au cœur d’un récit atypique, la cuisine comme lien entre une mère disparue trop tôt et sa fille.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Je me souviens très nettement de toutes ces choses, car c'est ainsi que ma mère témoignait de son amour. Pas avec de pieux mensonges ni mots d'encouragements et d'affection. Mais par une observation fine de ce qui apportait de la joie aux autres. Elle conservait cette information soigneusement pour les mettre à l'aise et les choyer sans même qu'ils ne s'en rendent compte.

Page 23.
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Sur le bureau d'angle bleu de mon enfance, où j'avais fait tous mes devoirs de lycée, où deux semaines plus tôt j'avais rédigé mes vœux de mariage, j'avais du mal à préparer son eulogie, à trouver les mots pour saisir tout ce qu'elle était en une page.
Je me heurtais à la difficulté d'écrire sur quelqu'un que je pensais si bien connaître. Mes phrases étaient encom-brées, engorgées de prétention. Mon ambition était de révéler quelque chose de spécial à son sujet, que j'étais la seule à savoir sur elle. Qu'elle était tellement plus qu'une femme au foyer, qu'une mère. Qu'elle avait sa propre personnalité spectaculaire. Peut-être que je dévalorisais de mon regard moralisateur les deux rôles dont elle était inalement la plus fière, incapable d'accepter que le même degré d'épanouissement puisse couronner celles qui se consacrent à l'éducation et à l'amour plutôt que celles qui cherchent à gagner de l'argent et à créer. Son art est l'amour qui lui survit chez ceux qu'elle aimait, une contribution au monde tout aussi monumentale qu'une chanson ou un livre. L'un n'existe pas sans l'autre.
Peut-être étais-je simplement terrifiée à l'idée d'incarner ce qui se rapprochait le plus d'une œuvre laissée sur Terre derrière elle. 
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Je croyais jusqu’alors que la fermentation était la mort sous contrôle. Si on la laisse seule dans son coin, une tête de chou moisit et se décompose. Elle pourrit, devient immangeable. Mais conservée dans la saumure, le cours de sa putréfaction est altéré (…). Le chou vieillit. Sa couleur et sa texture changent. Sa saveur devient plus aigre, plus âpre. Il existe dans le temps et se transforme. Alors ce n’est pas vraiment le contrôle de la mort, mais l’expérience d’une autre vie.

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Umma ! Umma !
Ce même mot que ma mère répétait à la mort de la sienne. Un sanglot coréen, guttural, profond, et primaire. Ce même son que j'avais entendu dans les films coréens et les K-dramas, le son que faisait ma mère lorsqu'elle pleurait sa mère et sa sœur. Un vibrato douloureux qui se fracassait en un staccato de noires, descendant dans les graves comme on dégringole dans une volée de petites marches.

Page 200.
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Mon anniversaire tombait le quatrième jour de notre voyage. Pour l'occasion, Nami a préparé du miyeokguk, une soupe copieuse à base d'algues, pleine de nutriments, que l'on encourage les jeunes mères à manger après l'accouchement. Traditionnellement, on vous la cuisine à chaque anniversaire en hommage à votre mère.

Page 260.
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Videos de Michelle Zauner (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michelle Zauner
Découvrez les coulisses de la création de la magnifique couverture du livre « Pleurer au supermarché » de Michelle Zauner, réalisée par notre graphiste Juliette Morineau -- le Houssine.
En librairie le 2 mai
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