Pearl était une drôle de fille. Après deux ans de vie avec Red, elle ne le désirait plus du tout. Mais, femelle jusqu’au bout des ongles, voluptueuse, convoitée par les hommes, elle ne supportait pas d’être plaquée pour une autre.
Alors, cet homme, qui depuis sa plus tendre enfance n’avait obéi qu’à la loi de la jungle ; qui n’avait jamais sacrifié de sa vie que sur les autels de l’égoïsme et de la cupidité ; qui ne s’était jamais senti en communion intime avec personne, alors, cet homme, ce Deant, sentit naître en lui une pensée étrange et insolite.
« C’est l’amour qui la pousse à ça, songea-t-il. Un amour plus fort que l’égoïsme et le souci de sa propre sécurité, plus fort que la peur ou le désir. » Pour la première fois de sa vie, Cal Deant comprit que le cœur humain recélait des trésors qu’il n’avait jamais soupçonnés.
J’en ai connu des hommes comme vous. Dans les taudis où j’ai grandi. On en trouve partout, de vos semblables. Il n’y a que l’argent qui vous intéresse, et tous les moyens vous sont bons pour vous en procurer. Vous volez, vous pillez, vous tuez. Vous…
Son attitude languissante faisait ressortir la sensualité de son corps parfait. Elle avait l’air de ce qu’elle était – une femme d’expérience, capable, et désireuse aussi, de satisfaire les exigences des hommes.
Elle rentra son ventre plat et fit bomber sa poitrine pleine, de provocante façon. C’était une mimique de paresse alanguie, propre à toutes les femmes.
BANDE ANNONCE PIERROT LE FOU JEAN LUC GODARD BELMONDO