Cet honnête roman noir développe une trame narrative classique : la jolie Patricia Andrews, allumeuse et nymphomane, est retrouvée assassinée après avoir passé le réveillon de Noël dans l'entreprise où travaille son mari. Qui est le meurtrier : son mari, son ancien amant, son amant actuel, celui qui aurait rêvé d'être son amant ? A chaque chapitre le narrateur, un des personnages du roman, change. Et le coupable apparaît peu à peu. Mais l'intérêt du roman n'est pas tant dans l'identification du meurtrier que dans le portrait d'une humanité égoïste, veule et amorale, dans la peinture d'une brochette de personnages qui n'ont pas grand chose pour plaire et qui n'ont rien de sympathique. Et qui en plus se tuent entre eux.
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Il faut d’abord essayer de comprendre ce qu’est l’amour. Supposons, par exemple, que vous ayez une épouse, ou un fils… qui boive. Qui se saoule. Qui en soit malade, et ne puisse se maîtriser et cesser de boire. Cesseriez-vous de l’aimer et de vous occuper de lui ? Je ne crois pas, si vous l’aimez vraiment. Les contrariétés et les souffrances qu’il vous ferait subir seraient sans importance, à vos yeux. Tout au fond de votre cœur, vous ne lui feriez même pas de reproches. Vous vous efforceriez simplement de le guérir.
Il y a certains moments où j’ai New York en horreur ; je déteste les millions de créatures égoïstes, nerveuses et agitées qui grouillent dans ses rues. Un inoffensif citoyen peut être sauvagement assassiné devant cinq cents témoins, et pas un seul ne lèvera le petit doigt pour le défendre ou n’appellera même à l’aide.
Dans une enquête criminelle, m’expliqua le lieutenant, on pose des tas de questions dont l’importance ou le rapport avec le meurtre n’apparaît pas toujours bien clairement aux yeux du profane. Il se peut même que j’aborde des sujets plus ou moins gênants et qui vous paraîtront ne pas me regarder du tout !
Je n’ai pas l’habitude d’écouter aux portes, et ma pire ennemie ne m’accusera jamais de mettre le nez dans les affaires d’autrui, mais ce n’est pas ma faute si certaines personnes ont le verbe trop haut.
La victime… Personne ne mérite d’être assassiné, bien sûr, et la loi l’interdit formellement, mais, à en juger d’après les résultats de mes premières investigations, elle avait donné à nombre de ses semblables de sérieux motifs de passer outre à l’interdiction.
BANDE ANNONCE PIERROT LE FOU JEAN LUC GODARD BELMONDO