Chatperlipopette ! Les USA sont envahis de rats !
Troisième épisode du monde vu par
Bernard Werber à travers les yeux d'un chat. Plus particulièrement ceux de la femelle Bastet, sacré caractère, haute opinion d'elle. Ingénieuse au point d'être passée de chatte d'intérieur à déesse rassembleuse de toute l'animalerie terrestre (et pourtant toujours un brin égoïste), humains compris. Bon, sauf les rats…
L'auteur avait commencé « petit » en 2016, depuis un appartement parisien, à un moment où le monde que nous connaissions s'effondrait. Depuis, de chapitres en chapitres, il voit toujours plus grand, au point d'avoir imaginé débuter la confrontation finale à New York City. Bastet, en bonne Chatman, et grâce à son troisième oeil qui lui permet de se plonger dans toute la connaissance humaine (sa prise USB greffée sur son crâne), se débat, débat (et s'ébat). le sort du monde est entre ses griffes, et l'imagination de
Werber.
Ah, l'imagination ! La plus puissante des armes mentales. L'écrivain fait preuve de facétie et d'invention pour raconter cette histoire. Il semble d'ailleurs s'amuser de plus en plus, et c'est contagieux.
Cette troisième aventure est toujours ludique, parfois d'une naïveté assumée (parce qu'elle est sans l'ignorance), et aussi joliment instructive.
L'enrichissement du lecteur passe toujours par des extraits de
l'Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu, outil cher à
Bernard Werber, et que Bastet s'est approprié. Moins d'extraits toutefois cette fois-ci, le malicieux et spirituel écrivain ayant décidé de privilégier l'action. La réflexion est toujours présente, cette confrontation entre chats / chiens / humains (perroquets, etc.) et les rats méritait un rythme soutenu.
La fantaisie est bien au rendez-vous, aidé par un mélange de félinité et d'anthropomorphisme. le type même de livre accessible à tous, qu'on pense sans prétention, mais qui s'avère nous faire gentiment réfléchir à nombre de sujets (et sur nous-même).
L'intrigue est ancrée dans notre monde, mais s'appuie sur les leçons du passé pour mieux regarder l'avenir. du moins, pour les rares survivants, en dehors de ces hordes de rats gras et hargneux…
Les lecteurs qui ont aimé les deux précédents épisodes seront heureux de voir un auteur s'amuser à les divertir. Les autres pourront entrer par cette porte dans ce monde vu par un chat et ses yeux verticaux.
Bernard Werber clôt sa trilogie chatesque avec un plaisir évident et communicatif. Oui, la communication est au centre de tout, et c'est ce qui sauvera le monde.
Si même les chats le pensent… Il serait peut-être temps de leur donner la « parole », vu que nos démocraties sont malades de ne plus se comprendre.
La planète des chats est un divertissement qui dit des choses sur nous et amuse. de quoi passer, quelques heures de détente assumée (en enrichissant ses pensées au passage).
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