Un jeu de pistes de deux journalistes - l'une désireuse de faire ses preuves et l'autre lassé d'un métier qui lui donnait à voir les vices d'une humanité qu'il abhorre - sur les traces du fameux chaînon manquant de l'histoire de l'évolution humaine afin de résoudre le supposé meurtre d'un scientifique un peu fou qui aurait découvert le Grand Secret - oui, cela mérite des majuscules ! - et se serait ainsi attiré les foudres d'autres chercheurs peu enclins à le laisser partager sa découverte. Voilà le résumé du "Père de nos pères".
C'est une enquête qui, je dois l'avouer, a su me captiver par son rythme soutenu et également par la manière dont le roman est écrit : il y a alternance de chapitres portés sur le voyage des protagonistes et de chapitres nous plongeant au coeur de la préhistoire, au milieu des tribus australopithèques. L'avantage d'une telle démarche est double : soutenir l'attention du lecteur qui est tenu en haleine par des transitions temporelles toujours fines et partager les connaissances que l'auteur a héritées de ses recherches sur l'histoire de l'Evolution. On découvre des théories bien connues, d'autres bien plus farfelues : à nous de choisir celle qui nous convient le mieux !
Je dois toutefois tempérer mon enthousiasme par la douche froide reçue lors du dénouement. Ce dernier m'a laissé un goût amer ; l'auteur a visiblement voulu marquer les esprits en jouant autant avec ses personnages qu'avec ses lecteurs - qui sont ainsi embarqués sur un même bateau et ne peuvent que se laisser guider par les indices émiettés çà et là au fur et à mesure qu'avance l'enquête - et en les prenant au dépourvu avec un final des plus inattendus, et le pari est réussi. Cela m'a toutefois laissée sceptique, avec une seule et unique phrase à l'esprit au moment de refermer le livre : "Ah d'accord. Tout ça pour ça...".
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Le Père de nos pères" reste tout de même un roman qu'il m'a plu d'explorer et qui m'a donné envie de découvrir l'univers visiblement singulier d'un auteur dont je n'avais encore lu aucune oeuvre.