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EAN : 9782072732355
152 pages
Joëlle Losfeld (12/10/2017)
3.79/5   14 notes
Résumé :
Un premier regard échangé derrière une haie, un premier baiser volé parmi les fleurs d’une clairière, une première étreinte maladroite dans un lit trop petit. Dans un recueil de nouvelles porté par une langue précise et évocatrice, Marc Villemain met en scène la naissance du sentiment amoureux, l’hésitation initiale de jeunes gens qui, en découvrant l’autre, se révèlent à eux-mêmes. Les détails – un morceau de chocolat pour le goûter, une chanson dans une salle de f... >Voir plus
Que lire après Il y avait des rivières infranchissablesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Treize nouvelles parlant d'amours naisssantes.
Des enfants, des adolescents, des jeunes fascinés par leur premier amour, son absolu et ses difficultés.
Il s'agit toujours de « Elle » et de « Il » sans jamais les nommer.
Des éléments qui reviennent d'une histoire à l'autre : les tournesols, la cigarette, les chocolatines…… et au milieu de quelques phrases, on retrouve des titres de chansons (ce qui donne une petite note musicale des plus agréables)
Les personnages sont souvent tendres, peu sûrs d'eux
Entre tendresse et poésie on sent toujours une pointe de nostalgie tant il est difficile de se livrer en amour
Tout est traité avec finesse et délicatesse, d'une écriture douce et délicate.
La dernière nouvelle est une véritable révélation et donne envie de se replonger dans les précédentes. Elle donne tout son sens au livre.
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Un bon recueil de nouvelles c'est un peu comme une boîte de pâtes de fruits dont on ne connaitrait pas les parfums à l'avance et dont chaque spécimen serait l'occasion d'un voyage gustatif inattendu. Au fil des treize textes de ce recueil dont il faut saluer la belle unité, les parfums et les sensations ont le bon goût de l'enfance et de l'adolescence, ravivant des instants enfouis dans nos mémoires par les années et les souvenirs plus proches qui les ont recouverts.

"C'est le problème des régions océanes : les corps y prennent goût à la douceur". La première nouvelle cueille donc le lecteur dans un lieu que l'on devine plus rural qu'urbain, proche de l'océan atlantique, un lieu où la nature tient encore une place importante dans la vie quotidienne. Ce sera le décor de la plupart de ces textes où il est question d'un garçon et d'une fille, de plusieurs parfois, d'attentes, d'espoirs déçus, de questions sans réponses. L'apprentissage de la vie, la découverte du sentiment amoureux, les petits détails qui se transforment en grains de sable et font dérailler en un instant de longues périodes de rêve et d'espérance.

Marc Villemain ausculte avec beaucoup de finesse ces moments particuliers où le réel percute l'imaginaire, quand l'adolescent réfugié dans les volutes de son monde idéal doit faire soudain face à l'existence de forces contraires. Si le sentiment amoureux est le fil conducteur de cet éveil au monde, il en contient également tous les éléments de beauté et de cruauté qui forgeront au final la personnalité d'un futur adulte.

"Et lui qui ne sait pas, qui ne sait plus qui regarder, à qui parler, à qui sourire, lui qui voudrait tout, tout doit être possible, qu'est-ce qui pourrait empêcher que tout soit possible ?"

Et qui n'est pas nostalgique de cette sorte d'innocence qui permettait de croire que tout pouvait être possible ? Même s'il ne savait pas comment faire. Avant ce premier essai manqué qui l'a vu se retrouver à poil dans un escalier, avant que celle qu'il convoite ne voie en lui le confident idéal, avant que les choix ne deviennent si compliqués (et pourquoi, mais pourquoi choisir ?), avant que les grands frères s'en mêlent, avant les trahisons, avant...

Oui, la balade a une douceur toute nostalgique aidée en cela par une écriture précise et fluide, les détails qui réveillent l'adolescent en nous - une barre de chocolat que l'on enfonce dans un morceau de baguette, un après-midi ensoleillé dans l'herbe et les fleurs des champs ... - et des scènes particulièrement palpables qui nous ramènent au temps où on avait le temps de grandir en dehors des réseaux sociaux.

Mais c'est la dernière nouvelle qui enfonce le clou et emporte définitivement le morceau. La boucle est bouclée, le tourbillon de la vie s'apaise, là, sur les quais du canal de la Giudecca à Venise. "Amoureux comme au premier jour - amoureux comme des enfants". Et ce texte donne à l'ensemble un supplément d'âme qui le place au-delà d'un simple recueil de nouvelles. Comme une invitation à ne pas oublier l'innocence dont nous sommes issus et qui nous permet de croire, encore.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Un recueil de nouvelles comme une madeleine de Proust, l'impression de replonger dans un vécu commun (pourtant je suis plus âgée que l'auteur), de retrouver des sensations lointaines et pourtant encore étrangement accessibles, des impressions à la fois ténues et têtues, des musiques qui font naître tout un décor et une ambiance tous les deux familiers...Marc Villemain décrit avec subtilité et poésie l'adolescence, ses costumes bravaches déguisant de grandes peurs et de petites lâchetés, ses emballements implacables et ses passions inexpliquées, et ce sentiment permanent d'avancer sur une corde raide tendue au-dessus d'un abîme ou plus exactement de ces "rivières infranchissables". J'ai adoré fondre dans ces textes nostalgiques et puissants, toujours entre sourire et larmes, et éprouver cette proximité avec un auteur que je n'avais encore jamais lu. Hâte de découvrir ses autres écrits !
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« Entre mon coeur et
Ma langue, il y avait
Des rivières infranchissables,
Des passages à niveau fermés,
J'ai dû balayer des montagnes et des montagnes de sable
Pour une parcelle de vérité »
En épigraphe de son livre, Marc Villemain a noté cette chanson de Michel Jonasz, fil rouge de son livre de nouvelles.
Quelque soit l'âge des personnages, le premier petit garçon n'a que six ans, le dernier une vingtaine d'années. Marc Villemain a su transcrire ce premier émoi qui fonde l'existence de l'être humain, l'impossibilité à dire les mots d'amour, la difficulté de faire le premier pas, l'impossible alchimie.
Un recueil de treize nouvelles, aussi délicieuses que les treize desserts de la Nativité, toute en sensualité tenue où aucun des personnages n'a de prénom. Ils sont il et elle qui permet à la lectrice que je suis de replonger dans ses première fois, ses premières sensations, les mains qui se rencontrent, s'effleurent presque comme par inadvertance. Les premiers baisers, les premières étreintes, les jusqu'où puis-je aller. Toutes ces approches maladroites, d'élans chastes, de tentatives, d'évitements et de frustration de n'être pas allé au bout par la venue du copain, l'arrivée de la soeur. le grain de sable qui fait que … Des histoires, chaque fois recommencées, chaque fois presque pareilles, mais chaque fois différentes avec un crescendo qui suit l'âge des amoureux
Chacun de nous peut se retrouver dans ses évocations
Ce livre est tout de douceur, de tendresse, d'amour mais également de cruauté, celle des gamins. Où est la réalité, où sont les fantasmes, où est le rêve ? Oh ce sein dévoilé, oh cette nudité entr'aperçue, Oh cette bouche qui s'offre, se donne puis se reprend !
Chacune des douze nouvelles permet aux garçons, j'ai presque envie d'écrire au garçon de grandir, de se constituer homme. Toutes ces historiettes, tous ces brouillons le prépare au grand Amour, à trouver le pont qui enjambe la rivière infranchissable.
L'écriture, plus qu'agréable, offre une promenade sensorielle qui ravive nos propres souvenirs, l'odeur de l'herbe coupée, de la chocolatine (plus joli que pain au chocolat), odeur de l'onde, bruit du courant, pétarades des mobs, flonflons des bals de campagne…
La dernière nouvelle est hors du lot. C'est la quintessence de l'homme, de l'amour, des souvenirs.
La nostalgie n'est pas triste, elle est poétique, romantique, brut de décoffrage, comme les ados. J'ai suivi le courant de la rivière, j'ai remonté le courant de mes souvenirs, j'ai écouté la douce musique des mots de Marc Villemain. Un recueil à ouvrir de temps à autre, à goûter comme une madeleine, pardon, comme une chocolatine.
Merci Marc Villemain pour votre gentille dédicace. C'est vrai que c'était bien quand même.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Après avoir découvert Mado, je voulais poursuivre la découverte de cet auteur à la plume si poétique. J'avais adoré Mado, et j'ai tout autant adoré ce recueil de nouvelles. Quelle délicatesse, quelle sensibilité. Et la dernière nouvelle qui embrasse l'ensemble, c'est original et clôture l'ensemble magnifiquement bien.
Je n'en dirais pas plus, car ces petites pépites méritent de rester mystérieuses afin que le lecteur potentiel en fasse la découverte dépourvu de tout indice et se laisser emporter par la magie de la lecture.
Je compte bien me procurer d'autres livres de cet auteur qui sait me combler.
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critiques presse (1)
LeFigaro
01 décembre 2017
Un recueil de nouvelles où l'on voit que les garçons sont plus tendres qu'il n'y paraît.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Chaque instant de cette vision lui a embrasé la rétine et le cœur. Et comment faire après cela?
Il est en nage, le pouls qui s'emballe, les jambes qui vacillent. S'il ferme les yeux il ne voit qu'elle, vertu, blondeur et nudité, elle qui ruisselle dans l'immémoriale joliesse de ses traits, et la grâce irréelle de son plaisir, et ses gestes d'une banalité exquise comme autant de manifestations de la Création. Comme le bouton s'ouvre de lui-même à la rosée du petit matin, comme l'écureuil vient se blottir pour croquer dans sa noisette et le soleil s'éteindre le soir dans la mer couleur d'abricot. Et lui, lui si empêtré de son corps, lui aux gestes si noués aux pudeurs si peu naturelles.
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Toute occasion est bonne pour sortir d'une école où on voudrait vous désapprendre à rêver.
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- On sait ce que c'est que l'amour...
- Ben non justement on sait pas.
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Video de Marc Villemain (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marc Villemain

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