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EAN : 9782381910468
101 pages
Anamosa (24/03/2022)
3.8/5   5 notes
Résumé :
Au risque d'une crise de confiance sans précédent des citoyens dans l'État dont ils interrogent désormais la légitimité " publique ", c'est-à-dire la capacité, voire la volonté, de se faire le relai des intérêts collectifs, et de protéger les citoyens. L'état général d'impréparation dans lequel s'est trouvé l'État au commencement de la pandémie aura servi ici de révélateur ; jetant une lumière crue sur l'action des gouvernements précédents qui avaient suivi une poli... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Encore un très bon petit livre d'Anamosa dans sa collection le Mot est Faible ! Il s'agit ici de rendre sa place au mot "Public", dont le sens a en effet été sacrément dévoyé depuis bien longtemps, mais dans un sens tout particulier depuis l'avènement et la victoire du néo-libéralisme en économie et surtout, en politique.
La notion de bien public, d'intérêt général, de démocratie s'est petit à petit vue noyauté et vidée de son sens originel, à la fois par la rhétorique et les discours ambiants dans les médias dominants, mais aussi par les hommes qui constituent les soi-disant défenseurs de ce bien public.
Un livre pour réfléchir donc, pour replacer en contexte ces changement et mieux lutter pour le retour nécessaire de ce concept.
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Les mots ont un sens , et le mot "public" , dont l'importance n'est pas à rappeler , a été bien dévoyé , surtout depuis l'installation en 2017 du président Macron , et même quand il était ministre de l'Economie .
Il nous avait déjà habitués , en 2016 , à pervertir le sens des mots , avec son livre "Révolution" , qui avait plutôt dans sa bouche le sens de "régression" . Sous les atours du progrès , les progressistes , ou du moins ceux qui se présentent comme tels , sont les nouveaux réactionnaires .
Pourtant , nos concitoyens sont extrêmement attachés à ces concepts : les services publics , la santé , les hôpitaux , l'enseignement , l'argent public devrait servir à ça .
Hélas , ceux qui nous dirigent ne l'entendent pas de cette oreille , la gratuité des services publics à leurs yeux appartient au passé . La notion même de "public" est perçue , au mieux , comme une lubie de fonctionnaires et , au pire , comme une dangereuse utopie .
Les intérêts commerciaux et économiques ont pris désormais le pas sur l'intérêt collectif (j'allais dire "public" ) . Or , nos concitoyens , les "gilets jaunes" entre autres , revendiquent une gestion plus démocratique (la gestion de la pandémie a été plus autoritaire que sanitaire , il faut le dire) , et une dé-marchandisation de la vie politique .
Quand les hauts commis de l'Etat pratiquent le pantouflage et le rétropantouflage à tout bout de champ et au plus haut niveau de l'Etat , la notion de "public" prend un sérieux coup dans l'aile . D'où le désintérêt et souvent le mépris de nos concitoyens pour ceux qui nous dirigent et ceux qui sont censés nous représenter .
Difficile de résumer ce texte , tellement il est riche de réflexions et de questionnements sur le fonctionnement de nos institutions . Un livre qui m'a incité à réfléchir et à lutter à mon petit niveau pour que le mot "public" retrouve sa vraie place dans la politique publique et au coeur de nos concitoyens .
Merci à Anamosa et à Babelio pour cet essai , dont j'ai pris connaissance avec plaisir .
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La collection " le mot est faible" des éditions Anamosa nous propose des textes toujours très pertinents sur les mots qui font l'actualité. C'est une nouvelle fois le cas avec Public.
La question des services publics, de l'argent public ou des affaires publiques sont au coeur des débats médiatiques et politiques. Mais qu'est ce que l'intérêt public ? le mot public n'a t'il pas été dévoyé de son sens par un pouvoir politique de plus en plus libéral ?
L'auteur nous montre comment progressivement l'Europe et l'économie ont pris le pas sur les intérêts publics. Nous n'assistons pas à un engagement de l'État mais à un changement de vision. Les intérêts commerciaux et les marchés financiers priment. La frontière entre privé et public se fait de plus en plus poreuse au plus haut niveau de l'État (en témoigne les innombrables exemples de pantouflage). Cette nouvelle vision de la notion de public par les gouvernants invite à réfléchir à la société que l'on souhaite. Sous l'emprise du pouvoir financier, les termes de public ou de démocratie perdent de leur sens. Ce texte pousse à réfléchir sur ce glissement, ses conséquences et la suite que l'on espère pour notre société.
J'ai trouvé ce texte clair et intéressant. Il met en évidence des mécanismes entre les institutions privé et public et ouvre les yeux sur un certain nombre de pratiques.
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Videos de Antoine Vauchez (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Antoine Vauchez
La BnF propose des rendez-vous réguliers qui interrogent les notions d'État et de démocratie sur tous les continents, en présence de spécialistes et d'acteurs de la politique. Cette séance questionne la gestion politique de la crise sanitaire en France.
Près d'un an et demi après le déclenchement de la pandémie de Covid-19 à l'origine d'une crise sanitaire majeure et mondialisée, ce nouveau Rendez-vous du politique se donne pour objectif d'interroger la gestion politique de ces événements en France, à travers la crise organisationnelle engendrée par la crise sanitaire et son impact sur les libertés publiques. Quelle lecture peut-on faire des mécanismes qui ont présidé aux décisions prises par la puissance publique ? Comment l'état d'urgence s'est-il pérennisé comme mode de gouvernement ? Une véritable démocratie sanitaire est-elle possible et comment se préparer à la gestion des crises futures ?
En savoir plus sur les Rendez-vous du politique : https://www.bnf.fr/fr/agenda/les-rendez-vous-du-politique
Avec :
Stéphanie Hennette-Vauchez Professeure de droit public à l'Université Paris Nanterre, directrice du Centre de recherches et d'études sur les droits fondamentaux, Stéphanie Hennette-Vauchez est depuis 2019 membre senior de l'Institut universitaire de France. Autrice d'ouvrages de référence sur les droits de l'homme et les libertés fondamentales, elle a également produit de nombreuses publications portant sur les relations entre le droit et le genre, la laïcité ou encore la bioéthique. Avec Thomas Piketty, Guillaume Sacriste et Antoine Vauchez, elle a participé à la rédaction d'un projet de traité visant à démocratiser le gouvernement de la zone euro face à la montée des mouvements populistes en Europe (Pour un traité de démocratisation de l'Europe, Seuil, 2017). Depuis le début de la crise sanitaire, elle est notamment intervenue pour analyser l'état d'urgence comme mode de gouvernement face à la pandémie.
Olivier Borraz Directeur du Centre de sociologie des organisations (CSO) de Sciences Po, Olivier Borraz s'intéresse au gouvernement des risques et au gouvernement par le risque dans différents secteurs de l'action publique, selon une approche comparative européenne.Il est l'auteur de nombreuses publications, en particulier des ouvrages suivants, édités aux Presses de Sciences Po : Les Politiques du risque (2008), Politiques publiques (2008-2010), qu'il a dirigé avec Virginie Guiraudon. Actuellement responsable du projet de recherche Organisations en crises (CrisOrg) dont l'objet est d'étudier à l'échelon national, local et au sein du système de soins la réaction de différentes organisations à la pandémie de Covid-19, il a récemment publié, en collaboration avec Henri Bergeron, Patrick Castel et François Dedieu, un ouvrage relatif à la gestion de la crise sanitaire intitulé Covid-19 : une crise organisationnelle, aux Presses de Sciences Po (2020).
Henri Bergeron Chercheur au CNRS, au Centre de Sociologie des Organisations (CSO) de Sciences Po, Henri Bergeron est co-directeur de l'axe « Politiques de santé » du laboratoire interdisciplinaire d'évaluation des politiques publiques (LIEPP). Au sein du LIEPP, il travaille avec Mathieu Corteel sur le projet « Probabilités épidémiologiques et décisions politiques à l'épreuve de la Covid-19 ». En 2021, il a publié un article collectif dans la revue Global Health Promotion intitulé « Quand la réponse mondiale à la pandémie de COVID-19 se fait sans la promotion de la santé ». Enfin, il est l'auteur, en collaboration avec Olivier Borraz, Patrick Castel et François Dedieu, d'un ouvrage relatif à la gestion de la crise sanitaire intitulé Covid-19 : une crise organisationnelle, publié aux Presses de Sciences Po en 2020.
Rozenn le Sain
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