Astérix, tome 31 : Astérix et Latraviata

Un album vraiment réussi qui mêle un récit intéressant et des personnages nouveaux ; à commencer par les parents d'Astérix et Obélix. C'est plutôt une bonne idée de voir enfin des relations familiales dans Astérix et qui s'intègrent très bien à une histoire maîtrisée. Il y a même une petite explication historique intégrée à l'histoire.
Bref, un album donc plutôt complet avec des personnages intéressants, une histoire réussie, de l'action, de l'humour et des idées originales.

Quel bonheur de voir ici Astérix reprendre les codes du théâtre antique! Mais je crois qu'une petite explication s'impose.

Suite à un concours de circonstances trop long à expliquer, Astérix et Obélix récupèrent respectivement le glaive et le casque de Pompée, l'ennemi juré de César, qui a besoin de ces éléments pour lever son armée et renverser César. Un stratagème est donc imaginé afin de récupérer ces objets dont Astérix et Obélix ignorent tout de la véritable valeur. Une tragédienne, Latraviata, est donc engagée afin de récupérer les deux objets. Pour ce faire, elle prend les traits de Falbala, la femme dont Obélix est amoureux.

Cette histoire n'est pas sans rappeler, d'une certaine manière, "Le soldat fanfaron" de Plaute, si ce n'est qu'au lieu d'avoir une personne qui joue par moments le rôle d'une autre personne pour tromper le soldat fanfaron, mais plutôt une autre personne qui joue le rôle de Falbala pour tromper Obélix. On peut également y voir une interprétation du theatrum mundi. On joue tous un rôle, inconsciemment ou non, dans le grand théâtre du monde, ce qui permet, à travers le personnage de Falbala, de mettre en avant les ficelles fictionnelles de cette BD Astérix, qui jouent également un rôle sur un autre plan que Latraviata, tout comme nous autres lecteurs jouons un rôle sur cette grande scène de théâtre qu'est le monde. Mais assez tergiversé, revenons à notre critique.

On a divers autres codes du théâtre qui sont ici repris, comme par exemple les mères d'Astérix et Obélix qui veulent marier leurs fils. Les parents ou tuteurs qui désirent marier les jeunes premiers sont vraiment LE lieu commun le plus usité au théâtre, autant durant l'antiquité qu'à l'époque classique. Je sais que ce n'est pas le genre de lecture qu'aura le plus jeune public, ce que j'avais d'ailleurs condamné fortement dans "Le grand fossé", mais à la différence du "Grand fossé" où le scénario tout entier tourne autour du mur de Berlin et quelques discours quant aux différends politiques, "Astérix et Latraviata" permet de faire un clin d'oeil à un genre, de manière relativement subtile (en tout cas plus que dans "Le grand fossé").

Le fait que cet épisode soit plus ou moins basé sur des reprises d'éléments liés à la thématique théâtrale ne semble néanmoins pas du goût de tous, et nombre d'autres lecteurs semblent, si je lis les autres critiques, avoir nettement moins apprécié cet album que moi. Je ne puis néanmoins faire autrement que de partager mon avis propre quant à cette BD qui, si elle n'est certes pas la meilleure BD "Astérix" est cependant un bon épisode et une tout aussi bonne expérience. Si ce n'est en effet l'épisode du dauphin que je trouve ridicule.

J'ai beaucoup aimé l'humour de cette histoire. Ça compte pour toute la série

très bien a lire et amusant.