J'avais été employé un moment chez un libraire, mais les clients me dérangeaient sans cesse, de sorte que je ne pouvais pas lire en paix, aussi le propriétaire, compatissant, s'empressa-t-il de me donner un congé, en oubliant de lui fixer un terme.
Les indigènes continuent de pratiquer une vieille coutume qui a peu de chance d'aider à la guérison des malades. Quand il se dit qu'un ami va mourir, deux douzaines de voisins entourent sa maison et maintiennent nuit et jour, un concert assourdissant de lamentations jusqu'à ce qu'il meure ou qu'il guérisse. On peut parier sans crainte que ce système a fortement aidé maint sujet à gagner son suaire avant le moment prévu.
J'étais armé jusqu'aux dents, d'un misérable petit Smith et Wesson à sept coups, qui tirait des balles de la taille des pilules homéopathique -et il fallait bien les sept coups au complet pour une dose d'adulte. Moi, je trouvais ça grandiose. J'arrivais même à me persuader que c'était là une arme dangereuse. Elle n'avait qu'un défaut -on ne pouvait rien atteindre avec.
Le gouvernement de mon pays rabroue la simplicité honnête, mais encourage la friponnerie artistique, et je crois que j'aurais pu m'épanouir en un pickpocket des plus capables si j'étais resté un an ou deux au service de l'État.
Aussi, quand le sermon fut fini, que la dernière phrase de la prière fut dite, pour la paix de l'âme du défunt, il répondit, seul, d'une voix grave, mais avec beaucoup d'émotion :
- Amen. Et les Irlandais, y z'ont qu'à crever !
Le récit initiatique d'une amitié estivale entre deux pré-adolescents, l'un noir, l'autre blanc, et une jeune fille, dans la Louisiane raciste des années 1930.
Un roman graphique qui évoque l'univers des grands écrivains américains comme Mark Twain, Harper Lee ou Truman Capote, entre Tom Sawyer et le bruit et la fureur, l'histoire d'une amitié estivale durant laquelle nos héros passeront de l'innocence de l'enfance à certaines réalités de l'âge adulte…
En librairie : https://www.dargaud.com/bd/swamp-bda5512570