Proscrit, craint et haï mais néanmoins respecté par tous, il s'agissait certainement de l'individu le plus seul que l'Ouest solitaire eût jamais connu.
Un matin du mois de mai 1847, des Indiens crows tuèrent et scalpèrent la femme enceinte de John Johnston. Par la suite et durant de nombreuses années ce dernier tua et scalpa des Indiens crows avant de manger leur foie – cru.
Il ne les mangeait pas parce qu'il avait faim mais seulement par principe – quel principe exactement, toute l'histoire de sa vie peut nous l'indiquer. D'autres tribus que les Crows pouvaient provoquer sa colère. Les Blackfoots, par exemple, l'avaient certes mortifié et maltraité alors qu'il était leur prisonnier mais Johnston n'humilia affreusement qu'une seule et unique tribu. Il était Dapiek Absaroka, le Tueur de Crows.
Des Indiens combattirent dans les deux camps au cours de ces sanglantes batailles successives et le tireur d’élite John Johnston […] fit une impressionnante moisson de scalps séminoles et cherokees. Mais si les Séminoles étaient des soldats confédérés, les Cherokees combattaient dans le camp de l’Union. Durement réprimandé, le Tueur de Crows dut abandonner son butin et commença à se languir de ses contrées sauvages.
"Dis donc, Mangeur de Foie, pourquoi t'as pas d'mandé à Buffalo Bill de venir avec nous ?
Risquait d'salir son pantalon dans les Big Horns" répondit Johnson.