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EAN : 9782080670144
399 pages
Flammarion (30/11/1993)
3.79/5   45 notes
Résumé :
Orphelin de père à six ans, Charles Baudelaire voue un amour exclusif à sa jeune mère. Cette douce harmonie n'a qu'un temps et, après un bref veuvage, Caroline épouse Jacques Aupick, militaire avantageux mais peu enclin à la fantaisie. Jamais l'enfant ne se résignera à l'intrusion de ce rival : il traverse sans conviction une scolarité inégale, dilapide sa fortune et, par dérision, s'enferme dans le jeu d'un dandysme satanique.

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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Dans la dernière partie des " Fleurs du mal", Baudelaire parle de la mort, comme ultime dénouement de son recueil de poèmes...


Dans son testament, Baudelaire léguait ses biens à Jeanne Lemer, puis il se donna un coup de couteau...
Une blessure superficielle!


Comme un albatros, "qui tente de marcher malgré ses longues ailes traînantes", le poète est un inadapté sur la terre ferme.

Sur " le paquebot des mers ", les marins tourmentaient le bel oiseau. " L'un d'eux cherche à lui agacer le bec, avec sa pipe allumée", Charles se rue sur l'homme, ivre de rage, jusqu'à ce que le capitaine Salle les sépare...
L'Albatros fut achevé et transformé en pâté, pour fêter le passage de l'équateur, selon la tradition.:-(


Inadapté! C'est une descente aux enfers, pour le poète. Il dépense, sans compter et le conseil familial le met sous tutelle...
Charles refuse de se réconcilier avec son beau-père et se drape dans sa dignité de fils incompris et outragé.


Il invoque l'argent qu'il touchera dès qu'il aura écrit "un ou deux romans". Il écrit à Caroline, sa mère, en se plaignant...
Caroline qu'il adore, " il n'y avait pour lui qu'une femme au monde".
Est-ce pour ne pas la trahir, qu'il choisit comme partenaires, des créatures si éloignées de l'idéal qu'elle représente, pour le petit garçon qu'il était et qu'il est encore ?


Cette Sarah, dite "Louchette", une petite prostituée juive, qui l'honora d'une blennorragie.
Cette Jeanne Duval ou Mlle Lemer, ou Jeanne Prosper: une mulâtresse de haute taille, au teint sombre, à l'œil effronté, aux lèvres épaisses et à la chevelure crépue...


Quelle différence entre sa mère, la bourgeoise et cette galante ! Charles troque le parfum subtil de Caroline contre l'odeur musquée de Jeanne.
En Caroline, il aime un ange, en Jeanne un démon...


Après l'amour, Baudelaire se saoule au vin blanc, puis avec la drogue.
" Se détruire pour mieux exister, c'est la devise des forts, selon Baudelaire."


" Les fleurs du mal", une vraie descente aux enfers... Le recueil sera censuré, après sa parution!
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Henri Troyat est un écrivain de talent et cette biographie de Baudelaire se lit très facilement.
Cependant, il m'a manqué un je ne-sais-quoi de plus personnel. Sans doute, me suis-je trop habituée aux biographie de Stefan Zweig. Henri Troyat, lui, se contente de relater des faits sans trahir ses émotions et sans jamais donner son avis personnel. Il laisse les jugements de valeur à ceux dont il retranscrit les écrits et les lettres.
En effet, ses propos sont sans cesse étayés par les lettres de Baudelaire lui-même.
Ces lettres sont souvent adressées à sa mère qu'il vénère depuis l'enfance et à qui, il ne cesse de réclamer de l'argent. Il y parle aussi de ses projets d'écriture mais finalement peu de sa vie intime. Cela, il convient sans doute de relire les oeuvres de Baudelaire pour en avoir un bel aperçu.
Ayant lu le roman de Jean Teulé, Crénom Baudelaire ! , il y a peu, je peux vous dire que ma préférence se porte sur la biographie romancée plutôt que sur celle, plus académique, de Troyat.
Néanmoins, lire les deux m'ont permis d'approfondir et de mieux cerner le personnage tourmenté de Baudelaire.
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Baudelaire, l'éternel velléitaire.

Je n'insisterai pas davantage que l'a fait la critique précédente (et excellente) de joellesence sur le rôle prépondérant de Caroline , la mère de Baudelaire, sur la vie et l'oeuvre de son poète de fils.
Henri Troyat nous fait allègrement redécouvrir, grâce à son style allant et jamais ennuyeux, un Baudelaire toujours à la recherche de quelque fond de tiroir et à qui il manque souvent 19 sous pour faire 1 franc (1 franc = 20 sous). En effet, l'artiste dépense sans compter davantage parce qu'il vit dans un monde à la marge du réel que par souci de paraître ou pour satisfaire un quelconque matérialisme.
On découvre aussi un homme partagé constamment entre la soif de reconnaissance et le dénigrement du monde qui l'entoure. de là semble découler l'impression que sa poésie naît de ce hiatus qui semble pour lui irrémédiable.
Je regrette surtout que ce livre n'aborde pas, ou très peu, le contenu concret de l'oeuvre de Baudelaire et demeure au niveau de la vie personnelle du poète sans esquisser une analyse des poésies, une mise en rapport plus serrée de la biographie avec sa production littéraire. On se situe à la surface des grandes idées générales ce qui n'incitent pas toujours à creuser plus profondément dans une oeuvre si riche et si originale, dommage!
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Est-il besoin de souligner le talent d'Henri Troyat pour l'écriture d'une biographie ? Non bien sûr. Je me suis régalée de celle-ci. J'aime Baudelaire, j'aurais aimé le rencontrer. Cette biographie est riche, dense, fouillée, et impartiale, on ne nous demande pas d'aimer ce poète.
Alors ce poète, justement, il n'est pas de son époque. Il aurait sans doute été mieux compris une cinquantaine d'années plus tard ! Aimant la propreté, l'élégance (à l'opposé d'un Verlaine, sale sur lui, mal habillé ...) mais misérable par manque d'argent , traquant ce dernier de tous les côtés, il vivra dans des taudis ......... Il faut dire aussi qu'avec un Conseil Judiciaire "aux fesses" ce n'est pas simple mais Baudelaire dépense sans compter peu importe pour lui, c'est normal .....Il a fallu le protéger, il doit toujours réclamer l'argent pour son quotidien, ce qui ne l'empêche pas d'accumuler les dettes. Baudelaire est un inadapté de la vie de cette moitié de XIX e.
Quant à l'amour ...... Il voue un amour fou à sa mère Caroline et choisit de vivre avec une mulatresse, jeanne, avec qui il restera longtemps. Jeanne est l'antithèse de sa mère. Elle n'est pas très jolie et se décrépitera très vite, elle boit, elle est grossière, elle n'a aucune éducation et culture etc ....... Mais je crois que pour Baudelaire personne ne devait entamer l'image de sa mère si même s'en approcher,ce qui ne veut pas dire que la mère et le fils se soient toujours bien entendus, ils se sont souvent querellés ! Baudelaire au-delà de ces poèmes sublimes que j'apprends sans cesse et relis tout le temps est très attachant par la conduite qu'il observera pour aider Jeanne, même quand celle-ci sera dépravée au plus bas de l'échelle, même si elle ne représente plus rien pour lui d'attirant, il le dit lui-même il se doit de l'aider.
N'oublions pas les maladies, la syphilis qu'il attrape très jeune et il ne se fera pas soigner, l'alcool et la drogue. Son parcours, sa vie plus exactement aura été une longue souffrance même s'il est mort jeune, tant par l'argent manquant, la non-reconnaissance de son oeuvre, les scandales autour de ses poèmes, ses relations amoureuses misérables, les douleurs engendrées par les maladies. Je me demande si un jour il a été heureux de vivre !
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Un livre honnête, sans plus. On ne demande pas à ADORER Baudelaire, mais quand même. J'ai trouvé étonnant cet amour qu'avait Baudelaire pour sa mère, amour qui l'a peut-être conduit au grand désert sentimental de sa vie. J'ai lu ce livre avec plaisir et vite cela dit.
Je recommande cette biographie à ceux qui ne connaîtraient rien du poète.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Il ( Baudelaire) veut que son œuvre soit aussi peu banale, aussi déplaisante au bourgeois que sa vie : atteint de syphilis, doté d'un conseil judiciaire, affublé d'une maîtresse quarteronne, criblé de dettes, refusant avec hauteur toute situation et incapable de se diriger dans le monde des grandes personnes,il s'enorgueillit de ses "tarés" comme de qualités essentielles à la conduite d'une carrière d'écrivain.
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.... La campagne de presse contre Les Fleurs du Mal a déjà commencé. Le 5 juillet, Gustave Bourdin, l'un des deux gendresd'Hippolyte Villemessant, publie dans le Figaro un bref article condamnant quatre poésies (Le Reniement de saint Pierre, Lesbos et les deux pièces intitulées Femmes damnées) : "Si l'on comprend qu'à vingt ans l'imagination d'un poète puisse se laisser entrainer à traiter de semblables sujets, rien ne peut justifier un homme de plus de trente ans d'avoir donné la publicité à de pareilles monstruosités." Et le critique ajoute que, dans ces vers, "l'odieux coudoie l'ignoble, le repoussant s'y allie à l'infect. Jamais on ne vit mordre et même mâcher autant de seins en si peu de pages". Quelques jours plus tard, dans le Journal de Bruxelles, un anonyme signant Z.Z.Z. déclare que Madame Bovary, "ce hideux roman", est "une lecture de piété" en comparaison des Fleurs du Mal................ Cependant, à la direction générale de la Sûreté publique (ministère de l'Intérieur), un rapport confidentiel spécifie que Les Fleurs du Mal constituent "un défi jeté aux lois qui protègent la religion et la morale". Blasphèmes, éloges de la lubricité, chants en l'honneur de l'amour entre femmes, complaisances pour le satanisme et l'ordure, l'ouvrage entier parait à ces messieurs du ministère un outrage aux moeurs, à l'Eglise et presque à la patrie...........
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le but de la poésie,"c'est le beau,le beau seul,le beau pur,sans alliage d'Utile,de Vrai et de Juste".p351
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La seule façon d'échapper à la médiocrité du monde est de se réfugier dans le rêve en s'aidant, s'il le faut, des drogues ou de l'alcool. Tout est beau sauf la matière.. Dominé par cette idée fixe, Baudelaire est semblable à un anorexique à qui la seule vue de la nourriture soulèverait le cœur. (p.248-249).
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Baudelaire a choisi définitivement son personnage. Il sera l'exclu des maisons honorables, l'épouvantail des mères de famille, la victime de Dieu et l'ami de Satan. Mais avec une aspiration constante vers le Ciel et les âmes pures qui l'habitent. (p.180).
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