J'ai choisi ce livre dans le cadre de la dernière Masse Critique, pour la découverte, ne connaissant pas l'auteur et puis pour son titre «
Le Domaine », un mot qui d'emblée frappe l'imagination.
Quelle déception !
D'abord, les innombrables erreurs de texte qui m'ont fait penser que j'avais en main un exemplaire non corrigé. Mais non. Assurément, ce livre n'a pas été corrigé ou n'a pas bénéficié d'une relecture. Pour vous en donner un aperçu, vous trouverez plus loin quelques exemples extraits du récit (et non des dialogues, je précise). Toute ma lecture en a été gênée. Ce n'est pas un problème de traduction car,
Philippe di Meo, traducteur de toutes les oeuvres de
Federigo Tozzi, reprend en fin d'ouvrage un glossaire de mots usités propres à la région de Sienne dans laquelle l'intrigue se situe, mais aussi à la vie paysanne. S'en suit une analyse de l'écriture de l'auteur (allant parfois jusqu'à la psychanalyse) démontrant le pourquoi du comment la plume est sans fioriture aucune, allant droit au but pour atteindre le coeur ou l'esprit du lecteur ; notamment dans les descriptions de la nature environnant
le Domaine ou des personnages. Sans fioriture, oui. Mais pour ce qui est des émotions ressenties, et là c'est tout à fait subjectif, aucune, hormis un agacement, un ennui et l'envie d'en finir au plus vite.
Parce qu'il n'y a pas que le problème des erreurs, mais l'histoire en elle-même. Après la mort de son père, Remigio hérite du domaine agricole. Bien qu'il n'y connaisse rien, il tentera désespérément de le maintenir à flot. Son inexpérience, sa timidité et sa faiblesse de caractère entraîneront l'animosité du plus vil de ses ouvriers agricoles mais aussi de son entourage immédiat. Jalousé comme c'est pas permis, chacun fera preuve de malversations, vols, destructions ou procès, et tout ira de mal en pis. On pressent le drame. Tous veulent leur part du gâteau et il n'est question que d'héritage, d'argent, de fric, de flouze, de pèse. Trop, c'est trop et ça m'a lassée.
Quelques petites lueurs sont apparues lorsque l'auteur décrit
le domaine, les champs, les animaux, quelques scènes comme la foire aux bestiaux. Mais je n'ai ressenti aucune émotion ni aucun attachement aux personnages. Pour moi, ce fut un flop total.
Je remercie néanmoins Babelio et les éditions la Baconnière pour cette nouvelle expérience.
Et chose promise, chose due, voici quelques citations où il y a, comme qui dirait, un truc qui cloche :
* … lui avait fait d'entrée fait bonne impression.
* Et sentant comme se dilater son coeur, il ajouta…
* Remigio demanda à Picciolo et à Lorenzo si c'était la bien vérité,…
* ...il était si mécontent qu'on pouvait lui lire ses sentiments sur son visage.
* Puis, ne l'entendant plus, il remirent à parler à voix basse.
* ...on le trouvait toujours, les coudes sur les genoux, à se tenir la tête à deux les mains,…
* ...elle invita à sa tante à se retirer.
Mieux vaut en rire :)