«
Les Bêtes » de
Federigo Tozzi, traduit par
Philippe di Meo (2012, Corti, Biophilia 2, 111 p.). C'est le quatrième volume de cette colection de
José Corti, destinée à relancer la maison d'édition, avec une spécialisation sur la nature. Un premier volume « Biophile » de
Edward O. Wilson, pour donner le ton (2012, José Corti Biophilia 1, 224 p.).
Biophilie comme la tendance innée à se concentrer sur la vie et les processus biologiques.
Un deuxième volume «
Les Bêtes » de
Federigo Tozzi. Plein de poésie. 69 petits textes qui, à chaque fois font apparaître une bestiole différente ver, araignée, mouche, crapaud, lézard, papillon). A ceci près que le livre commence et finit avec l'alouette. Oiseau qui s'élève de plus en plus pour chanter dans le ciel, et qui est prise au jeu des lumières par les miroirs que l'on dispose au sol. Animal qui s'élève pour échapper à l'homme, amis qui revient au sein de l'âme pour se regénérer.
« Quel pourrait être le point où l'azur s'est arrêté ? Ces alouettes, qui d'abord s'y ébattent pour venir ensuite se jeter près de moi comme des folles, le savent-elles ? Fuyant, l'une d'entre elles a même rasé mes yeux, comme si elle avait pris du plaisir à se faire peur de cette façon ».
Le tout est écrit à la première personne, ce pourrait être
Federigo Tozzi lui-même dans sa campagne. Vipère qui venge le narrateur an piquant son ennemi. On y trouve aussi la biographie d'un pommier, « le plus bel arbre de mon champ », envahi jusqu'au harcèlement par des chenilles. « Qui se souvient de la façon dont un papillon blessé se traîne, touchant le sol de ses ailes tremblantes ! ».
Retour à cette collection Biophilia avec le volume 10 «
le Temps Sacré des Cavernes » de
Gwenn Rigal. Pour qui s'intéresse à l'art pariétal ou plus simplement qui a visité Lascaux ou la Grotte du Pont d'Arc, c'est un livre à lire, qui fait le point peut être de manière semi-partisane, puisqu'il privilégie le chammanisme. Ce qui est le plus surprenant dans ces peintures, au demeurant superbes, c'est l'échelle de temps, 17 000 ans à Lascaux, 35 000 à Pont d'Arc, 70 000 ans à Blombos, RSA où on a pu retrouver les coquilles dans lesquelles étaient préparées les couleurs des peintures. 17 000 ans cela fait quasiment 600 générations, cela en fait des testaments, héritages et reprises de l'entreprise de peinture familiale. Et puis ces grottes, fréquentées pendant un bon millier d'années, avec les ours et autres, en admettant plusieurs centaines de gravures, mettons, 300, cela en fait une tous les trois ans. Que faisaient ils entre temps ? Sécher les pinceaux ?