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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En 1870 Vassili Andreitch marchand pingre, avare et filou en affaire doit se rendre à Goriatschkino pour l'achat d'un petit bois estimé à 2000 roubles qu'il compte bien marchander.
Nikita, son serviteur, moujik de 50ans dont « tout le monde faisait cas pour son amour du travail, son habileté, sa vigueur, et surtout pour sa bonté et son heureux caractère. » prépare l'attelage. Et malgré la tempête de neige qui se lève l'équipage prend la route. Bientôt les difficultés arrivent, tempête glaciale, neige, brouillard, nos deux hommes tournent en rond, la nuit tombe, ils se perdent et sont obligés de bivouaquer.
Ce récit oppose le maitre au serviteur : celui qui dirige n'a qu'un souci faire une bonne affaire, il veut arriver au plus vite et n'évalue pas le danger qui les menace. le serviteur, celui qui doit obéir représente le bon sens paysan, de bonne humeur et aime les bêtes il sait reconnaître leur bravoure et il les épargne.
Dans ce récit où Tolstoï excelle dans son art, ce qu'il y a d'incroyable c'est que la magie fonctionne ! le récit est très vivant, les caractères bien campés et tandis que les éléments se déchainent on serait presque gelé en lisant cette nouvelle! On est happés dans le décor avec force et émerveillement.
Tolstoï aborde des sujets comme relations humaines maitre-serviteur l'un est calme, observe et connait de la nature l'autre est plein de cupidité et lorsque le danger arrive il est paralysé par la peur de mourir. Ainsi on remarque que petit à petit la peur, l'idée de la mort soumet le maitre devant le serviteur.
Génial Tolstoï qui fait de cette course dans la tempête de neige le symbole de nos luttes et nos peurs dans la vie et la bonne attitude à adopter.









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Le géant de la littérature russe serait certainement étonné d'apprendre que la plupart de ses écrits, dont la nouvelle « Maître et serviteur, » parue en 1895, continue de faire écho dans la société actuelle - et je ne pense pas qu'à la Russie - presque deux siècles plus tard.

C'est cela la magie d'un bon classique! Cette capacité de continuer à vivre de manière intacte dans l'histoire humaine sans perdre aucunement le propos initial.

Parce qu'avec Léon Tosltoï on a toujours droit à des personnages extraordinaires et à une véritable critique de la société russe, avec des réflexions pleine de bon sens, ce court format est un régal.

Maître et serviteur » est l'un de ces contes typiques de l'auteur, où le pauvre domestique habitué à ne réclamer pas davantage de miettes que ce qu'on lui donne, semble plus entier, plus riche d'enseignements que don « Maître », inhumain, désolidarisé de la réalité, vaniteux et cupide. 

Les ambitions sociales démesurées ont toujours corrompu et corrompront toujours certaines âmes humaines.

La plume incisive et férocement satirique de Tolstoï fait mouche à chaque fois.

Dans cette petite nouvelle de moins d'une centaine de pages, l'auteur russe cherche à montrer la transformation profonde des personnages face la mort et le crépitement de lucidité qui peut étinceler dans les moments fatidiques, faisant voler en éclats une vie menée de manière bien peu humaine.


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« La tempête cache le ciel,
Les trombes de neige tourbillonnent.
Tantôt la rafale hurle comme un fauve,
Tantôt elle pleure comme un enfant. »

Avec cette nouvelle de 1895, Léon Tolstoï (1828-1910) nous conte une histoire toute simple.
Une histoire qui lie deux êtres fondamentalement différents, Vassili Andréitch Brekhounov, un marchand provincial fortuné, et son vieux domestique, un ouvrier agricole, Nikita.

Vassili Andréitch a en lui le démon des affaires. Il est cupide et buté. Son esprit est totalement accaparé par l'idée de s'enrichir encore et encore, au point d'être totalement imprudent quand une tempête de neige fait rage.

Au contraire, son serviteur Nikita, lui, est un homme prudent, réfléchi, et serein. Il a une bonne connaissance de la nature et de ses éléments changeants.
C'est un homme résigné à son asservissement de domestique, mais il est néanmoins conscient de la fourberie de son maître !
Et peut-être faut-il voir, au-delà du côté populaire du nom de l'ouvrier Nikita, son étymologie : Nicétas, le « Victorieux ».

La précision des descriptions de la nature, de sa beauté et de ses dangers est remarquable.
Au fil du récit, l'angoisse augmente d'intensité, et on ne s'attend pas à la fin !

Pour Tolstoï, si la vie ne donne pas aux hommes la vérité de la vie, c'est la mort qui la leur dévoile. Tolstoï traite dans cette nouvelle l'un de ses thèmes favoris, celui de la rédemption.

L'histoire est poignante !
Un régal de lecture avec cette nouvelle de moins de cent pages !
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Cette longue nouvelle, publiée en 1895, semble avoir été inspiré par une expérience personnelle de Tolstoï. Mais ici l'auteur met en scène deux protagonistes bien différents: un marchand âpre au gain, Vassili Andreitch, et son vieux domestique pauvre, humble et obéissant, Nikita. En dépit d'une météo très inquiétante, le maître veut absolument partir en traîneau pour conclure une affaire. Malgré le savoir-faire du serviteur, le traîneau se perd dans la tempête de neige. Tournant en rond, il passe plusieurs fois à travers le même village; têtu, Vassili Andreitch refuse de s'y arrêter, se mettant ainsi en danger. Nikita, fataliste, laisse faire. le brave cheval tirant le traîneau n'en réchappera pas. Mais, pendant que la mort rôde, le marchand prend une étonnante initiative: se couchant sur le corps de son serviteur presque gelé, il lui sauvera la vie, mais lui-même mourra. Ce dénouement bien "tolstoïen" laisse penser à une ultime rédemption de l'être vil qu'était Vassili Andreitch.
Sur ce mince scénario, le récit, écrit d'une manière très précise, est mené de main de maître. Cette nouvelle est un excellent opus de Tolstoï.
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Dans une nouvelle aussi glacée que l'hiver russe peut l'être, le voyage en traineau d'un Maitre et son moujik, perdus de nuit dans une tempête de neige, prend une tournure apocalyptique.
Le récit nous interroge sur la valeur d'une vie d'homme comparée à celle de l'argent, le rapport d'autorité et de soumission d'une société humainement inégalitaire, sur la compassion et l'entraide, sur l'orgueil des puissants et le fatalisme de l'âme slave.
Tolstoï.. A lire, encore et toujours...
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Très belle lecture par Andrzej Seweryn qui a le talent de jouer les deux personnages de façon magnifique. Une nouvelle édifiante sur la Russie de Tolstoï avec ses paysans, leurs fêtes, leur hospitalité, leurs classes sociales et leur terrible hiver ...
Un riche marchand se presse pour aller négocier une bonne affaire tard dans l'après-midi avec son valet de ferme, discret et obéissant.Le cheval est attelé au traîneau pour le trajet au demeurant court et facile.
Mais la tempête de neige qui fait rage va les entraîner vers un chemin de croix qui les transformera à jamais.

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Vassili Andréitch Brekhounov, riche commerçant doit se rendre à Goriatschkino, pour négocier l'achat d'un petit bois. Il est pressé car, comme toujours, il veut payer le moins cher possible et l'affaire risque de lui passer sous le nez.
Il décide de prendre la route avec un traîneau en compagnie de Nikita, le seul ouvrier qui travaille pour lui qui ne boit plus, alors que la tempête s'annonce.
Ils se perdent une première fois mais au lieu de s'arrêter dans un village, ils repartent jusqu'à être coincés dans la neige et obligés de passer la nuit dehors.
Deux personnes très différentes qui font face au danger selon leurs préoccupations : l'argent hante les pensées de Vassili ; Nikita pense lui à ses péchés …
Le maître du début, autoritaire et méprisant, se retrouve serviteur à la fin de l'histoire …
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Un trajet en traîneau la nuit, dans les bourrasques de vent et sous les chutes de neige semble être un motif de la littérature russe - je pense au moins à la "Tempête de neige" de Pouchkine. L'important, ce n'est pas le but, l'arrivée semblant s'éloigner au fur et à mesure que les personnages se déplacent - ici, ils tournent en rond, arrivant deux fois dans le même village, mais bien le trajet lui-même et la façon dont il transforme moralement, voire spirituellement les personnages.
En effet, face à la tempête, les caractères s'affirment et chacun est confronté à une épreuve. le cheval Moukhorti - oui, c'est un personnage, il a un prénom, est forcé d'obéir à ses maîtres qui le dirigent mal alors que lui, d'instinct, connaît le chemin. Il doit s'efforcer à survivre alors que les autres ne le considèrent que comme un moyen à leur service. Nikita, le serviteur, est confronté à l'alcoolisme qu'il a fait voeu de combattre pour s'apaiser et arrêter ses crises de démence. Quant à Vassili, le Maître, il cherche à plier la nature à ses désirs, faisant passer ses intérêts d'affaires avant la sécurité, refusant par deux fois la nuit à l'abri qu'on lui propose - car il est un Maître, et les moujiks sont prêts à le satisfaire. Il y a donc indirectement plusieurs serviteurs.
Mais n'y aurait-il pas plusieurs maîtres ? Ou en tout-cas, un Maître suprême, au-dessus de Vassili lui-même, Dieu ? Sa présence est partout dans la nouvelle, et s'impose aux personnages, permettant la rédemption.
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Tolstoï a été toute sa vie en proie aux tourments, il a traversé une crise morale et religieuse, n'arrivant pas à vivre sa foi ni à réaliser son idéal de pauvreté.
L'histoire qu'il conte ici en est l'illustration, il traduit l'idée qu'il se fait d'une vie réussie, bénéfique, de l'importance du don de soi.
Le récit se situe dans un milieu modeste, le marchand Brékhounov se dispose " à se rendre chez un propriétaire du voisinage pour lui acheter une forêt" S'enrichir, faire des affaires, amasser des biens, devenir millionnaire, voilà sa préoccupation première.

Nikita son valet va le conduire, il est connu pour son coeur à l'ouvrage, sa bonté, son adresse. Son maître l'exploite honteusement tout en se persuadant qu'il est le bienfaiteur de Nikita. Ils vont entreprendre un voyage en pleine tempête, bientôt perdus dans un univers sans repairs le danger les guette. Les pensées de Brekhounov sont alors bien éloignées des biens matériels, la peur, la terreur l'envahissent " Il sentait qu'il allait périr au milieu de cet affreux désert de neige mais ne voyait aucun moyen de salut"
Véritable parabole sur la mort ce récit haletant s'écoute avec bonheur.
Georges Haldas grand connaisseur de Tolstoï dit " C'est la face visible, humaine, d'une angoisse infiniment riche et féconde à la fois."
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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De nombreux auteurs russes ont bercé mon adolescence et m'ont fait découvrir un style littéraire qui me touchait beaucoup. du coup, c'est toujours un plaisir d'avoir un de leurs romans entre les mains, surtout quand il s'agit de Tolstoï qui est un de mes auteurs préférés. Si parfois l'histoire avance assez peu, et qu'à la base c'est ce que je reproche souvent aux livres que je lis, cela ne me dérange pas du tout ici, car je suis sous la charme de la plume encore tellement actuelle de l'auteur.

Cette ouvrage-ci regroupe en fait plusieurs nouvelles, mettant toutes en avant le don de conteur de l'auteur. Si certaines touchent forcément plus que d'autres, soit par leur morale, soit par leur thème, elles ont toutes été plaisantes à lire et à découvrir. Très différentes, elles permettent de mettre en avant les différentes facettes du style de l'auteur et c'est un atout, surtout si nous souhaitons découvrir son style et ses oeuvres.

J'ai particulièrement aimé « le Diable » de part la conclusion du récit qui amène une réflexion très intéressante. Et c'est ça le point fort de ces nouvelles : malgré leur ancienneté, elles restent actuelles sous bien des aspects, nous permettant de nous retrouver dans le vécu des personnages et de réfléchir au thèmes traités.

En bref, un classique russe est presque chaque fois pour moi un mets doux et raffiné à déguster. Je sais qu'ils ne plaisent pas à tout le monde, mais moi je suis totalement sous le charme.
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