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Agneta Segol (Traducteur)
EAN : 9782844208576
325 pages
Editions Thierry Magnier (01/09/2010)
4.2/5   25 notes
Résumé :
Tout allait bien pour Jenna, quand sa mère est tombée malade. Et franchement gérer le quotidien, les courses, les repas, le ménage, ça n'a rien de drôle.

Heureusement il y a Susanna, sa meilleure amie, celle avec qui elle peut fantasmer sur Sakki et partager sa haine pour sa voisine Pénélope, pourtant adulée par tous au collège. Chaque jour, la santé de sa mère se dégrade, Jenna grandit, change, elle comprend que la grande liberté de Pénélope cache qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Le récit alterne entre deux tendances radicalement opposées : le quotidien un peu léger d'une adolescente avec les préoccupations propres à cet âge, et le contexte grave et pesant de la maladie de sa mère. Et ça fonctionne !
"Jenna est du genre à ne pas se faire remarquer" sans que l'on puisse déterminer si c'est une bonne chose ou pas... Car la jeune fille est pleine de contradiction : elle voudrait bien intégrer la bande à Pénélope au lieu de traîner avec Susanna, souffrant d'être "une fille parmi les autres" que les élèves cool de sa classe ignorent. D'un autre côté, elle veut se faire oublier, des profs, des voisins dont la compassion l'étouffent : "Elle a honte, elle a terriblement honte, et elle a honte d'avoir honte !"... Car grand-mère l'a dit : "Il faut aider maman, Jenna. Il faut penser à maman, Jenna. Comme si Jenna ne le savait pas !" Les séjours à l'hôpital, la fatigue, la douleur, les béquilles, les faux seins et la perruque : la situation est lourde pour l'adolescente qui culpabilise pourtant d'avoir des "pensées interdites" ("marcher à côté de quelqu'un à une vitesse normale", "ne pas croiser des gens qui regardent, posent des questions"...). Elle en souhaiterait presque que sa mère meurt pour que tout se termine enfin, tout en étant bien évidemment incapable d'envisager de vivre sans elle : "Jenna est seule. Elle n'a plus le courage."

Et voilà qu'elle se rapproche de l'inaccessible Péné et tout bascule. Jenna comprend que les apparences peuvent être trompeuses, qu'avoir une mère en bonne santé ne garantit pas qu'elle s'occupe bien de sa fille... Péné tombe le masque, bouleversante elle aussi à sa manière. le style de l'écriture s'affirme, Jenna livre ses pensées comme elles viennent, les dialogues mêlant ce qu'elle répond à voix haute avec ce qu'elle ressent en vérité mais qu'elle n'ose dévoiler. Les phrases se font incisives, exprimant avec beaucoup de justesse le mélange de colère, de détresse et de fragilité de l'adolescente. On souffre avec elle et en même temps le récit reste résolument optimiste, parce qu'elle a autour d'elle - bien qu'elle ne l'ait pas réalisé dans un premier temps - des gens qui l'aiment, qui sont capables de la comprendre et sur qui elle peut compter pour traverser cette terrible épreuve. Oui, "les choses existent même quand on ne les voit pas".
Lien : https://www.takalirsa.fr/des..
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Ce roman est écrit dans un style volontairement ado, on se retrouve dans la tête de Jenna, partageant ses pensées qui ne sont pas toujours très gaies. On a le coeur lourd et serré mais le ton est toujours juste et sensible.
Sont abordés ici des thèmes difficiles (la maladie, la mort, les enfants amenés à devenir trop vite adultes). le tout est traité avec beaucoup de délicatesse.
Ce titre reste dans la lignée d'une littérature ado qui depuis quelque temps est décidément bien sombre.
On attend le pire durant tout le livre et même si l'issue semble inévitable, l'histoire se termine sur une note tout de même chargée d'espoir.

Poignant!
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Un livre magnifique... qui a résonné douloureusement en moi !
Johanna Tydell décrit exactement ce que l'on vit au quotidien lorsque un être aimé est bouffé par ce putain de cancer ; elle a su mettre des mots sur ce que l'on ressent face à la maladie et à la perte d'un être cher, et en particulier d'une mère. Plus qu'un roman, c'est pour moi un témoignage !...
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Jenna est une adolescente dont la mère est en train de mourir d'un cancer du sein. Et même si elle a honte de le penser, elle a honte de sa mère malade. Jenna ne veut pas faire pitié et elle évite que cela se sache. C'est son secret. Aussi elle vit plusieurs vies à la fois, celle de l'adolescente qui grandit et qui se cherche, celle qui s'occupe de la maison et doit aider sa mère pour faire les courses et les tâches du quotidien, celle de la petite fille qui a du chagrin et qui a peur de l'avenir sans sa maman...
[...]
Ce livre est très beau, il raconte une histoire triste et bouleversante qui m'a donné les larmes aux yeux mais qui m'a également fait rire. Jenna est une adolescente formidable et très courageuse. Sa maman, très discrète dans l'histoire est une belle personne.
Ce livre est vraiment un beau message d'espoir et de courage !
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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Un roman qui ne laisse pas indifférent ! Jenna vit en Suède avec sa mère atteinte d'un cancer en phase terminale. L'auteur ne nous cache rien : espoir, tristesse, colère de l'adolescente ainsi que ses pensées taboues. L'envie que tout se termine, de changer de mère, de se suicider...
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
- Bien sûr qu'elle m'aide, dit maman tout en caressant les genoux de Jenna. Bien sûr.
Grand-mère hoche la tête, bien sûr qu'elle l'aide, bien sûr, et elle se met à parler de Gun la voisine qui a chargé de voiture, des Carlsson qui vont déménager, de la fille de Lasse à Svängen qui va avoir un bébé. Grand-père acquiesce et maman dit ah oui ? ah bon ? et ils sauvent ainsi la situation en se parlant de la vie des autres.
Jenna, elle, ne dit rien.
Il ne faut pas penser de mal de sa grand-mère. Mais parfois Jenna ne peut pas s'en empêcher. Il faut épauler maman, Jenna. Il faut aider maman, Jenna. Il faut penser à maman, Jenna. Ta mère est une battante, Jenna.
Comme si Jenna ne le savait pas ! Comme si Jenna ne voyait rien, ne s'apercevait de rien, ne se rendait pas compte des douleurs de maman, de ses difficultés à respirer, de sa soif, de sa fatigue, de ses nausées. Comme si Jenna vivait ailleurs que dans l'appartement avec maman.
Non.
Elle ne vit pas ailleurs.
Mais il lui arrive de le souhaiter.
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IL S'EST PROPAGE.
Pendant longtemps, Jenna a cru que l'histoire du cancer de maman allait se tasser. Que ses cheveux allaient repousser. Que les béquilles allaient disparaître. Que la malade allait guérir. Que tout allait redevenir comme avant.
Pendant longtemps, Jenna l'a cru, elle en a même été convaincue, mais plus maintenant.
Le cancer a fait ce qu'il n'avait pas le droit de faire.
Il s'est propagé.
Merde.
Il s'est propagé.
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Et elle se met à parler de la couche d'ozone, de l'effet de serre et de tout ce qui a changé, de la chaleur exceptionnelle même en septembre, mais oh comme je suis heureuse que vous soyez là !
Grand-mère ouvre la porte. Une fois dans l'entrée, elle crie tellement fort que Jenna a peur que le miroir (toujours sans taches de doigts) se décroche et s'écrase par terre.
- Aaaalbin, hurle-t-elle. Albin, elles sont là !
Jenna entend des grincements et des craquements dans le salon. Le bruit vient d'un canapé Mes petites mignonnettes ! Vous allez bien ? Ça n'a pas été trop compliqué de venir jusqu'ici ?
Grand-père fait remarquer que maman n'a pas ses béquilles et maman lui adresse un sourire triomphant, il pose quelques questions sur son prochain rendez-vous à l'hôpital et Jenna se dépêche de se glisser entre son gros ventre et maman pour se réfugier dans la cuisine.
Où tout est aussi parfait que d'habitude.
Pas de poussière dans les coins, pas d'objets inutiles qui traînent (en revanche, ils sont nombreux sur les étagères), pas de sac-poubelle oublié sur le palier. Les franges des tapis bien peignées. La vaisselle rincée et soigneusement rangée dans le lave-vaisselle.
Bienvenue chez G&G !
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G&G (C'est comme ça que Jenna appelle grand-mère et grand-père) habitent un trou paumé où il n'y a rien qu'une banque, un kiosque à journaux et un tas de dames qui saluent tous ceux qu'elles croisent. Il faut vingt minutes pour s'y rendre en car.
Mais Jenna et maman ne s'y rendent plus en car.
Elles utilisent le transport communal pour handicapés.
Jenna déteste ça. Mais elle sait à quel point c'est fatiguant pour maman de monter et de descendre du car lors des changements. C'est particulièrement fatigant les jours où elle a mal et surtout quand elle est obligée de se déplacer avec ses béquilles. Au début, maman n'aimait pas le transport communal pour handicapés, elle non plus, mais on s'habitue à presque tout.
Surtout quand on n'a pas le choix.
Jenna a à peine le temps de descendre de la voiture que grand-mère lui saute dessus dans un nuage de noix de coco.
- Bienvenue ! Je ne voudrais pas vous tacher avec mon huile solaire ! hurle grand-mère en les serrant dans ses bras.
- On n'en mourra pas, rit maman.
- Il faut faire attention à soi, dit grand-mère sur un ton indigné en secouant ses cheveux roux et bouclés aux racines grises.
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- Maintenant on va prendre le café, annonce grand-mère qui trouve que grand-père et maman s'attarde trop dans l'entrée.
Tout le monde s'installe, tout le monde admire la belle crème fouettée sur le gâteau fait maison, tout le monde prend café pendant une éternité.
- Ça se passe bien au collège, Jenna ? demande grand-mère après avoir discuté tringles à rideaux avec maman.
Grand-mère pose toujours la même question. Et elle veut toujours entendre la même réponse. Que ça se passe bien.
- Oui, ça se passe bien, répond donc Jenna.
- Tu es une bonne petite, Jenna-Penna, dit grand-père tout en mâchant bruyamment du gâteau.
- Oh oui, dit grand-mère. Et tu t'occupes bien de maman quand vous êtes chez vous, n'est-ce pas ? Tu l'aides quand elle a besoin de toi, n'est-ce pas ?
Les mots de grand-mère restent suspendus dans l'air. Un grand silence s'installe autour de la table. On entend l'horloge dans le salon. Dong dong dong. Jenna se dit que c'est un marteau qui tape sur la tête de grand-mère.
Grand-mère supporte mal le silence. Elle tripote et tourne les bracelets en or qu'elle a eus pour son anniversaire.
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