La vallée des poupées est un roman qui a été publié en 1966. La version de 10/18 est donc une réédition toute récente de ce grand roman témoignage de l'époque. Cela nous permet de faire un véritable bon dans le temps au coeur des années 50/60 !
L'histoire se déroule aux États-Unis, principalement à New-York dans les coulisses de Broadway, et en partie sur la côte californienne à Hollywood. On découvre trois jeunes femmes : Anne, qui a quitté sa petite ville de Nouvelle-Angleterre et qui rêve de gloire et d'indépendance à NYC, Neely qui aspire à devenir une grande actrice, et enfin Jennifer, qui contrairement aux deux autres, a déjà commencé à rencontrer le succès grâce à (ou plutôt à cause de) son physique avantageux. Trois jeunes femmes ambitieuses qui vont se retrouver confrontées au sexisme ambiant, au chantage, à la manipulation, au succès éphémère, menant certaines à sombrer dans la dépression, l'addiction, l'alcoolisme.
On va les suivre pendant une vingtaine d'années, voir leurs débuts, leurs fulgurantes ascension puis leurs descentes aux enfers. J'ai vraiment apprécié pouvoir les suivre ainsi sur plusieurs années. Cela nous permet de vraiment apprendre à les connaître, de suivre leurs évolutions. D'ailleurs, si j'étais attendrie par Neely au départ, je l'ai trouvé ensuite très peu respectueuse, vaniteuse, égoïste, pour ne pas dire exécrable. Je peux comprendre que faire succès à 17 ans lorsque l'on a connu que la misère, cela donne des ailes. Mais Icare le sait bien, à s'approcher trop vite et trop près du soleil, on finit par se brûler... Par contre, j'ai beaucoup aimé Anne et Jennifer, même si elles sont un peu naïves, je les ai trouvé très courageuses. Si seulement elles ne s'étaient pas laissé avoir par les hommes...
Parlons-en des hommes d'ailleurs ! Dans ce livre, ils sont à l'image des hommes des années 50 : beaux et sûrs d'eux-mêmes, persuadés d'être un rang au-dessus. Ils ne dénigrent pas directement les femmes, mais derrière les considèrent comme des femmes-objets, juste là pour être belle et agréable à regarder. Là pour se faire de l'argent sur leurs dos. le reste, on s'en fiche. Mais je n'ai pas détesté tout le monde non plus. J'ai plutôt apprécié le personnage d'Henry, qui malgré quelques remarques déplacées, semble vraiment considérer Anne à sa juste valeur. Pour Lyon, je suis mitigée. Je ne l'ai pas détesté alors que j'aurais tant aimé ! C'est un menteur infidèle qui ne pense qu'à lui seul. À croire qu'il a aussi réussi à m'avoir avec ses belles paroles…
Bien que ce roman fasse près de 500 pages, il se lit très vite. On fait vraiment un bon dans le temps. L'écriture est fluide, l'autrice ne se perd pas en descriptions inutiles. C'est pertinent, et surtout sans pathos. On compatit mais on ne prend pas pitié de ces femmes aux destins parfois tragiques. Et puis le titre, magnifique métaphore qui illustre parfaitement cette histoire.
Je vous le conseille donc vivement si vous aimez les romans sur les 50's ! Et si vous l'avez déjà lu, alors je vous suggère de lire Rien n'est trop beau de
Rona Jaffe qui est dans le même esprit.
Lien :
https://mangeonsleslivres.bl..