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Que peut bien cacher l'industrie du divertissement? C'est ce que Jacqueline Susann nous propose de découvrir avec ce roman paru en 1966. Nous suivons trois jeunes filles sur plusieurs années dans leur quête de succès et de carrière. Anne, Neelly et Jennifer se retrouvent bien vite entraînées dans le tourbillon et le rouleau compresseur du show-biz des années d'après guerre aux États-Unis. le roman court ensuite jusqu'au début des années 60. le système est extrêmement cruel envers elles. En effet, le passage du temps ne semble pas avoir de prise sur les hommes mais concernant les femmes c'est une toute autre histoire… La plume de Jacqueline Susann est explicite et parfois crue.

Je ne suis pas une spécialiste, mais j'ai l'impression que Jacqueline Susann traite son sujet avec réalisme : compétition féroce, chirurgie esthétique, cure de sommeil, et médicaments (les fameuses poupées), rien n'est à négliger pour tenir le rythme. Elle n'épargne pas ces héroïnes très diminuées et anesthésiées par la prise de ces substances de différentes couleurs. le roman commence gentiment pour finir par mettre à mal l'American Dream qui vire vite au vinaigre et au drame. Les personnages secondaires ne sont pas en reste. Ils sont très présents et nous font ressentir différents sentiments. Nous suivons tout ce petit monde avec plaisir mais aussi une certaine fébrilité.

J'ai beaucoup aimé ce roman. Réaliste et explicite, il nous entraine dans les coulisses bien sombres et extrêmes du show-biz des année 40, 50 et 60. Les trois héroïnes sont attachantes malgré leurs choix parfois peu judicieux et dangereux. C'est aussi le témoignage de l'image de la femme-objet qui doit sans cesse se plier aux diktats esthétiques imposés par l'industrie du divertissement.
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Quel ouvrage moderne ! En lisant la Vallée des Poupées, publié en 1966, je ne m'attendais pas (peut-être pas ignorance ?) à trouver des thématiques aussi contemporaines (l'émancipation féminine, l'addiction aux médicaments, la vanité, la perpétuelle recherche de la beauté…) et certainement pas abordées d'un ton si caustique, brillamment ironique. Les protagonistes de ce roman sont autant de miroirs (à peine) déformants : ambitieuses professionnellement, parfois carriériste, mais sans se risquer à froisser quiconque, secrètement obsédées/complexées par leur apparence physique au point de subir toutes sortes de chirurgies — sauf celles qui, nécessaires pour leur survie, risqueraient de laisser des séquelles sur leur plastique parfaite — indépendantes et intelligentes mais cibles des manipulations masculines les plus fourbes. Un très bon complément à « La Cloche de détresse » de Sylvia Plath, publié à peine quelques années plus tôt.
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Dallas était un univers impitoyable ♪ mais Broadway et New-York aussi !

Bienvenue dans le monde du show-bizz des années 45 à 65. Bienvenue dans un panier de crabes où tout les coups de putes sont permis.

Bienvenue dans ce qui ressemble souvent à un règlement de compte à O.K Corral mais en version plus perfide car ici, on peut tirer dans le dos.

Si vous voulez vous changer les idées et lire un truc gentillet, va falloir choisir un autre roman si vous ne voulez pas finir en dépression devant tant de perfidie, de saloperie, d'exploitation de la Femme par l'Homme.

Attention, ne pensez pas que les poupées du titres sont les jolies jeunes filles de la couverture ! le docteur House était accro à la Vicodine et ici, les pilules qui font dormir, maigrir, rendent heureuses, les filles les appellent les poupées. Il y en a de toutes les couleurs, comme les Dragibus, mais avec elles, vous risquez bien plus que des caries (l'addiction est la même, par contre).

Après la Seconde Guerre Mondiale, les femmes rêvent de liberté, de se prendre en main, de mener une carrière artistique. Hélas, les hommes sont toujours paternalistes ou bien coureurs de jupons ou pensant que la place de la femme est au foyer, avec des marmots dans les pattes.

À 18 ans Ann a quitté sa province, bien décidée à empoigner la vie. Neelly rêve de gloire aussi, dans la même pension d'Ann et ensemble, elle croiseront la route de Jennifer. Toutes les trois ont les mêmes aspirations ou presque.

Faut pas croire que ce roman ressemble à une série américaine neuneu faite pour les ménagères de plus de 50 ans ou les bobonnes. le scénario vole bien plus haut que les débilités au long cours que sont certaines séries. C'est Amour, Gloire et Beauté mais en version plus trash et cynique. C'est l'envers du décor du show-bizz et il n'est pas beau à voir.

Le pire, c'est que les horreurs et coups bas qui avaient lieu en 1945 ont toujours lieu maintenant, à quelques différences près (les réseaux sociaux et des nouvelles drogues en plus). L'univers du show-bizz est toujours plus impitoyable que celui de Dallas (vous l'avez en tête, le générique ???)…

Mes bémols iront à des personnages qui m'ont parfois un peu déçus dans leur comportement, qui auront manqué de courage, de reconnaissance.

Le beau Lyon est un coureur de jupons qui prend des excuses débiles pour ne pas se fixer (des claques !) ; Ann qui nous la joue midinette à 18 ans, je comprends, mais pas 18 ans après, surtout auprès d'un homme qui est resté des années silencieux et qui l'avait plaqué comme une vieille chaussette puante et Neelly qui ne se comportera pas comme une amie sur la fin du roman.

Toutes les femmes de ce roman avaient des rêves de gloire, d'amour et de beauté éternelle. Une soif éperdue de succès, de reconnaissance, de public en liesse. L'argent est facile à faire mais il part encore plus vite qu'une baignoire qui fuit dans un problème de math.

Un très bon roman sur l'envers du décor qui est bien plus sombre que celui qu'on nous montre habituellement, rempli de paillettes, de sourires Pepso Dent, de cirage de pompes et de main amicale dans le dos. Ne vous fiez pas au apparences, tout est faux.

En tout cas, je remercie Bianca de m'avoir proposé ce roman en LC parce que sans sa proposition (et la présence du roman chez mon bouquiniste préféré), jamais je n'aurais lu ce roman.

Nous avons toutes deux passées un bon moment lecture, avons ressenti les mêmes choses et trouvé aussi que certains personnages méritaient des claques !

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Ne vous fiez pas au titre de l'ouvrage et à la page de couverture (quatre amies bras dessus, bras dessous, heureuses, en costume de bain sur la plage) qui suggèrent que ce livre va être une douce romance que l'on pourra savourer tel un bonbon sucré...
Les poupées représentent en réalité des drogues dures et les héroïnes de l'histoire (pour faire un mauvais jeu de mots) sont trois jeunes femmes qui vont connaître une véritable descente aux Enfers... le lecteur sait d'emblée que comme dans toute tragédie, la fin sera cruelle pour Anna, Jennifer et Neely.
Pourtant, celles-ci partaient respectivement avec beaucoup d'atouts, à savoir la beauté, l'ambition et le talent. Mais les mauvaises rencontres, les addictions suscitées par l'envie constante de rester "jeunes et belles" - carcan imposé par une société fondée avant tout sur l'image - mettent à mal non seulement leur carrière mais aussi leur amitié voire leur vie.
Pis encore, l'amour n'est pas véritablement salvateur dans cette histoire pour les trois femmes, bien au contraire...Les hommes apparaissent ici sous tous leurs travers, lâcheté, infidélité, incompétence...Le trophée revient à Lyon qui cumule toutes ces tares mais dont la beauté et le charisme semblent hypnotiser Anne qui lui pardonne tout (au grand dam de la lectrice que je suis qui voulait lui conseiller de le fuir!)
En somme, véritable page turner, ce roman tient donc en haleine parce que l'on veut absolument connaître le destin des trois femmes, même si celles-ci ne sont pas véritablement attachantes (Anne est trop froide/Neely trop névrosée/Jennifer est trop superficielle...).
Le style de l'auteur n'est pas non plus transcendant et il y a quelques ellipses (on n'a pas assez de détails sur la manière dont Anne et Neely se sont rencontrées par exemple)...mais on se souviendra de ce livre car en tant que lectrice il nous interpelle sur le rapport que les femmes ont avec leur corps, la question du vieillissement...
De fait, l'histoire qui se déroule dans les années soixante aux Etats-Unis -prémices d'une société de consommation capitaliste- fait aussi écho avec la société actuelle où l'image compte beaucoup (femmes objets, importance de la télé réalité...).
Par conséquent, si vous êtes d'humeur cynique ou assez réaliste de nature, ce roman est pour vous!
En revanche, si vous êtes romantiques abstenez-vous! Plongez-vous plutôt dans un roman de Jane Austen (Orgueil et Préjugés) ou d'Elisabeth Gaskell (Nord et Sud) pour vous réconcilier avec l'amour!
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Avec ce livre j'ai découvert Jacqueline Susann et je ne le regrette pas du tout. Ce roman nous immerge dans le monde du spectacle avec ce qu'il représente de dur et d'éphémère. C'est le destin de trois filles totalement différentes mais qui se rejoignent sur un point : réussir à tout prix ! Par son égocentrisme, sa dureté, sa vanité, Neely sort du lot. Je l'ai tout simplement détesté. Dans ce monde du showbiz, Anne est beaucoup trop gentille et sera toujours seule malgré l'amour dont elle déborde. Quant à Jennifer à la plastique parfaite, affligée d'une mère qui ne pense qu'à profiter d'elle financièrement, la célébrité ne compensera pas son besoin viscéral d'un mari aimant et d'un enfant. A plus ou moins longue échéance, toute trois sont happées par la drogue, les fameuses « petites poupées » !!! Une lecture attachante qui me donne envie de découvrir d'autres romans de cette auteure.
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La vallée des poupées nous fait rencontrer trois femmes, trois destins liés mais différents. Nous faisons connaissance d'Anne Welles, jeune femme de 18 ans qui quitte sa famille et son fiancé pour vivre à New-York. C'est une jeune femme très jolie, instruite. Elle rêve de connaître le grand amour et non de faire un mariage de bonne fortune comme il était encore d'usage à l'époque. Dans cette ville, elle se fait embaucher chez Bellamy & Bellows, un grand cabinet d'avocat spécialisé dans le monde du spectacle. Henri Bellamy tombe sous le charme de son employée et elle devient son assistante personnelle.

Elle fait la rencontre de Neely, lors de son emménagement. Neely est une jeune femme, plus jeune qu'Anne et fait du music-hall depuis son enfance avec son beau-frère. Ils ont un groupe qui s'appelle Les Gaucheros. Neely n'est pas très jolie, ni instruite. Ce qu'elle souhaite de sa vie est de faire un beau mariage pour évoluer dans sa vie.

Vient le tour de Jennifer, une beauté sans réel talent qu'Anne fait la rencontre dans un hôtel. Une réelle amitié va se tisser entre elles. Jennifer vient d'une famille pauvre et sa mère attend que Jennifer fasse des beaux mariages pour se faire entretenir et à terme venir vivre chez sa fille.

C'est un roman très noir que nous a écrit Jacqueline Susann. Ne vous attendez pas à un happy end. J'ai détesté Neely jusqu'à la toute fin. J'ai eu beaucoup de peine pour Jennifer et Anne. Les poupées qui font références à la drogue et non aux jeunes femmes sont ce qui les aident à tenir le coup dans ce monde cruel. C'est un roman que je n'ai pas pu lâcher jusqu'à la fin tant j'étais prise dans ces destins tragiques.
Lien : https://popcornandgibberish...
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Les quatre pin-up illustrant la couverture de la réédition 10/18 de la vallée des poupées écrit en 1966 ne sont pas les seules poupées dont il est question dans ce roman, considéré comme scandaleux au moment de sa parution. Jacqueline Susann dresse un constat féroce, cruel et quelquefois poignant du monde du show-biz, et de l'american way of life.


En 1945, les jeunes hommes rentrent de la seconde boucherie, les jeunes filles rêvent d'émancipation. Un puissant vent de liberté souffle sur les Etats-Unis comme ailleurs, tous les possibles sont dans ce monde en reconstruction à portée de main de ceux qui savent saisir leur chance. Ann, Jennifer, et Neely se rencontrent à New-York, qu'elles ont rallié pour échapper à leur triste enfance à la campagne où le seul avenir envisageable est d'épouser un plouc qui dispose de leur corps. Or, une plastique irréprochable est un capital lorsque l'on est ambitieuse. Candides, elles sont prêtes à des sacrifices pour réussir, et à New-York, tout apparaît réalisable. Changer de nom, tricher sur son âge, démarrer une carrière de mannequin ou de chanteuse, à condition de... Elles ne savent pas encore à quoi elles seront exposées, manipulations, chantages, combines, jalousies, et plus si affinités.


Cornaquées par des agents expérimentés qui la jouent paternalistes pour mieux les exploiter, elles parviennent à obtenir deux phrases de répliques dans une pièce ou un contrat minable à condition de perdre 7 kilos, car 57 kilos pour une mètre soixante-sept c'est le début de l'obésité morbide. Sentimentalement et sexuellement, les naïves connaissent un peu le meilleur et beaucoup le pire, soumises aux risques en vigueur à l'époque : grossesses involontaires, suites d'avortements clandestins cataclysmiques, alors qu'elles ne souhaitent que rencontrer un prince charmant, de préférence riche, qui les rendent heureuses.


Le rythme effréné du show-biz les oblige, pour tenir le coup à utiliser des poupées, dolls en anglais, diminutif de Dolophine, un opioïde. Deux gélules d'amphétamines pour combattre les trois gélules de somnifères, poussées par un whisky et c'est reparti pour un tour... Jusqu'à ce que irrémédiablement tout se déglingue autour d'elles, leurs illusions, leurs rêves, leur santé. A trente ans, elles sont bonnes à jeter, droguées et alcooliques, en désintox, mariées et trompées, au bout du rouleau, désenchantées, parfois mortes.


J'ai beaucoup apprécié cette re-lecture. J'ai été stupéfaite de constater que ce roman est intemporel. Il aurait pu être écrit aujourd'hui, rien n'a vieilli, tout est toujours d'actualité, voire aggravé de nos jours. Rédigé presque tout en dialogues, il peut apparaître à certains moments un peu long ou redondant mais la chute est lente après une ascension rapide. Trois belles histoires enchevêtrées de femmes, suivies par Jacqueline Susann durant une vingtaine d'années, broyées par un système, qui rappellent les destins tragiques de nombreuses candidates connues ou anonymes à la célébrité.
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Anne a pour unique ambition de quitter son patelin et vivre à New-York. En arrivant sur place elle se déniche un emploi de secrétaire dans un cabinet d'avocat qui sert aussi d'agence pour les gens du show-business. C'est ainsi qu'elle découvre ce milieu qu'elle n'avait pourtant pas convoité et l'envers du décor est tout sauf glorieux. Ce ne sont pas Neely et Jennifer, deux étoiles montantes du music hall et du cinéma qui diront le contraire.
Jacqueline Susann nous emmène de Broadway à Hollywood et nous fait découvrir l'Amérique des 60's où pour être une star il faut subir. Subir les régimes minceur, les chirurgies, les regards des autres. Où les hommes décident pour les femmes. Où les poupées qu'on avale au début pour s'endormir deviennent de meilleures ennemies.
Ce livre a été pour moi un véritable page-turner. Je comprends son succès fulgurant lors de sa sortie en 1966. Les personnages m'ont tour à tour attendrie, agacée, fait de la peine. La palette de sentiments est vaste pendant cette lecture.
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Un style simple, très dialogué, gentiment désuet et pourtant un très bon moment de lecture. Récit d'une époque révolue (un peu à la Mad Men), ce livre se lit d'une traite. On est loin du chef d'oeuvre mais on se régale à suivre le destin de 3 jeunes femmes. de Broadway à Hollywood, de l'anonymat à la gloire, de l'insouciance à la drogue, jusqu'à la chute.... Un page turner parfait que l'on se verrait bien lire au bord de la piscine.
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Une roman avec un rythme rapide et entrainant. Difficile à poser. Et c'est aussi rafraichissant de suivre des destins de femmes dans lesquels les hommes sont des personnages secondaires - et souvent plutôt médiocres -, quand bien même elles en parlent souvent et espèrent le grand amour.

L'histoire montre bien comment les stars d'une époque sont surtout des commodités, notamment les femmes, ce qui a pour effet de les aliéner et de les rendre incapables de nouer des relations durables et profondes, même les unes avec les autres.

J'ai été plutôt déçue par la fin, le rythme y est moins bon et honnêtement les personnages n'obtiennent pas des fins très originales.

Pas mal de commentaires grossophobes, homophobes par les personnages, et plusieurs scènes de viol - ou mécanismes de viol - qui ne sont pas forcément identifiées en tant que tels.
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