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Pierre Brunel (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070385706
574 pages
Gallimard (23/10/1992)
3.67/5   15 notes
Résumé :

Il s'agit d'abord de l'un des meilleurs livres de Stendhal : la richesse des anecdotes fait revivre toute l'Italie lyrique, la nostalgie de la musique baigne le texte, la confession personnelle enchanterait même si l'on ne s'intéressait pas au compositeur.

Il s'agit aussi du meilleur livre dont on dispose en français sur Rossini, quelquefois imité, jamais égalé.

Une mine de renseignements de première main, une biographie lég... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Comme un tableau célèbre de Magritte, ceci n'est pas une biographie de Rossini. Le lecteur curieux de la vie de ce musicien devra chercher ailleurs ce qu'il désire savoir. Ecrit en 1823, alors que Rossini devait vivre jusqu'en 1868, ce livre est fort pauvre en détails vraiment biographiques, qui n'intéressent sans doute pas l'auteur. Mais alors, de quoi parle-t-il ? de ce qui fait l'essentiel d'une vie d'artiste : son art, et non ses dettes, ses maîtresses ou ses vacances. Stendhal, pour nous faire comprendre les opéras de Rossini, décrit l'Italie musicale et théâtrale des années 1815, la façon dont on y fait de la musique, comment, où et à qui elle est jouée, par qui elle est chantée, ce que le public ressent dans les théâtres où les opéras de Rossini sont représentés, comment ce public réagit, ce qu'il dit, ce qu'il écoute et pourquoi il cesse d'écouter par moments. Ceci est donc un livre sur la musique lyrique, l'opéra italien au début du XIX°s, en plein Romantisme, quand Shakespeare découvert sur le Continent et Walter Scott lu avec passion sont dans tous les esprits. Stendhal écrivant pour des Français, il a soin de montrer tout ce qui oppose un public italien au public lyrique français, et consacre de nombreux chapitres à ses vues personnelles sur la musique. Tellement personnelles, d'ailleurs, qu'on n'échappe pas (et c'est une grande chance) aux conceptions stendhaliennes de l'homme, de la vanité, de la passion et du bonheur. Il lui arrive d'être si personnel qu'il divague et écrit des sottises sur la musique allemande ou sur l'opéra français du XVIII°s, mais ceci est pardonnable à un homme si plein de son système.

Est-ce "un des meilleurs livres de Stendhal", comme le claironnent la quatrième de couverture et la fiche Babelio ? Sûrement pas. Cet ouvrage a ses tunnels, ses théories ennuyeuses ou fumeuses, qu'on passe à l'auteur parce qu'il sait nous inspirer de l'amitié. Cela dit, quel plaisir un lecteur qui n'a jamais entendu un opéra de Rossini trouvera-t-il à lire ce livre, alors que le Rouge et le Noir, les Chroniques Italiennes ou la Chartreuse de Parme n'ont qu'à être ouverts pour nous communiquer sans intermédiaire leur jeunesse et leur fraîcheur ?
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Cette biographie de Rossini par Stendhal nécessite une lecture assidue et concentrée.

Elle foisonne d'informations, d'idées, de sentiments, de ressentiments, d'impressions, de vérités historiques ou premières, d'anecdotes, d'affirmations, de jugements, d'éloges, de remarques assassines et de petites phrases sur l'état du monde de la musique, à cette époque bien précise
.
Le sujet central reste Rossini, ses opéras, sa conception de la musique, ses concerts. Mais Stendhal, dont on appréciera au passage la culture musicale, se positionne à la fois comme chroniqueur et comme critique.
Il écrit ce qu'il pense de la musique des compositeurs italiens, français, allemands. Il donne son avis sur tout : les librettistes et la qualité des textes ; les musiciens, leurs instruments, leur jeu et leur sonorité ; le talent des chanteurs et chanteuses; les salles de spectacles avec leur acoustique et la qualité de leur public; les décors et le professionnalisme des peintres…Bref, tout est passé en revue et jugé.

On l'aura compris, Stendhal se met en avant, Rossini étant son alibi. Au final, je n'ai pas réussi à déterminé clairement s'il appréciait Rossini : les bonnes et mauvaises critiques s'équilibrant tout au long du livre.

Ce livre lui ouvrit au final les colonnes du Journal de Paris dont il tint la rubrique du Théâtre –Italien.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
(1770). Les coeurs passionnés et sincères étant poursuivis dès l'enfance par les sarcasmes et l'ironie, je laisse à penser ce que devint chez les Français la faculté nommée imagination.
On se moqua d'elle dès qu'elle fut hardie. Elle dut se réduire à s'exercer sur de petits détails jolis, et surtout, avant de se passionner, elle dut toujours regarder autour d'elle dans le salon, pour voir si son enthousiasme ferait un spectacle piquant pour les voisins.
L'imagination étant tombée à ce point de marasme dans la France de 1770, on voit aisément ce que pouvait être la musique. Son office principal était de faire danser au bal et d'étonner à l'Opéra, par de grands cris et la "propreté" du chant français. Pour la musique, il y eut un petit événement de détail : une reine jeune et séduisante nous arriva de Vienne. Les Allemands sont un peuple de bonne foi ; comme tels, ils ont de l'imagination, et par conséquent de la musique. Marie-Antoinette nous valut Gluck et Piccini, et les excellentes disputes du coin du Roi et du coin de la Reine. Ces disputes donnèrent de l'importance à la musique sans la faire sentir davantage ; car encore une fois, il aurait fallu créer une imagination à ce peuple.

pp. 235-236.
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Comme Rossini prépare et soutient ses chants par l'harmonie, de même Walter Scott prépare et soutient ses dialogues par des descriptions. Voyez dès la première page d'Ivanhoé cette admirable description du soleil couchant qui darde des rayons déjà affaiblis et presque horizontaux au travers des branches les plus basses et le plus touffues des arbres qui cachent l'habitation de Cédric le Saxon... L'homme de génie écossais n'a pas encore achevé de décrire cette forêt éclairée par les derniers rayons d'un soleil rasant ... que nous nous sentons déjà comme touchés par avance de ce que ces deux personnages vont se dire. Lorsqu'ils parlent enfin, leurs paroles ont un prix infini. Essayez par la pensée de commencer le chapitre et le roman par ce dialogue non préparé par la description, il aura perdu presque tout son effet.

p. 92
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Des gens qui aimeraient passionnément une mauvaise musique, seraient plus près du bon goût que des hommes sages qui aiment avec bon sens, raison et modération, la musique la plus parfaite qui fut jamais. C'est ainsi qu'un prêtre aimera mieux un sectateur fanatique, superstitieux et furieux du dieu Fo, du dieu Apis, ou de telle autre divinité ridicule, qu'un philosophe parfaitement raisonnable, ami avant tout du bonheur des hommes, quel que soit le moyen qui le procure, et qui par les lumières de son esprit sera arrivé à la connaissance d'un dieu unique, rémunérateur et vengeur.

p. 354
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Je compare la mélodie simple et charmante pour l'oreille, aux fruits parfumés et doux qui font tant de plaisir dans l'enfance.L'harmonie, au contraire, représente les mets piquants, âpres, fortement assaisonnés, dont le goût blasé éprouve le besoin en avançant dans la vie.
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("Le Barbier de Séville") Dans un théâtre bien réglé, Rosine changerait l'air de sa leçon à toutes les deux ou trois représentations. A Paris, Mme Fodor, qui du reste chantait ce rôle à ravir, et comme probablement il ne l'a jamais été, nous donnait toujours l'air de Tancrède :

Di tanti palpiti ...

arrangé en contredanse, ce qui ravissait les têtes à perruque ; on voyait à cet air toutes les têtes poudrées de la salle s'agiter en cadence.

p. 228
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Videos de Stendhal (72) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Stendhal
*INTRODUCTION* : _« Je l'ai découvert il n'y a pas longtemps : je suis un moraliste à rebours. »_ *(Paul Léautaud,* _Passe-temps,_ volume I.) _« C'était un dandy qui ressemblait à un vagabond. […] Il avait une besace avec de la nourriture pour les animaux errants, un sourire un peu rictus comme celui De Voltaire […] et des lunettes à monture de fer par-dessus lesquelles son oeil piquait le monde. Paul Léautaud [1872-1956] préférait à tout la littérature des journaux intimes, des correspondances, des confidences et des anecdotes. Il n'était pas loin de penser que c'est là-dedans que se voit la bête humaine, alors que le lyrisme et les grands sentiments sont trompeurs. Il préférait à la compagnie des hommes celle de sa ménagerie : des chats, des chiens, une guenon, un petit monde qu'il avait logé dans une maison de Fontenay, où il lisait de mieux en mieux de moins en moins de livres, s'éclairant aux bougies et taillant ses plumes avant d'écrire son ouvrage capital, semi-clandestin, réservé de toujours pour la publication posthume : le Journal littéraire, un rayon de bibliothèque. […] c'est à peine si Léautaud quittera Paris, où il hante deux quartiers, celui de la rue des Martyrs et celui de l'Odéon […] Les éditeurs le solliciteront souvent, mais toujours — ou presque — en vain : il aime faire longuement l'essai de ses mots et de ses pointes […] C'est, comme on dit, un écrivain pour les écrivains. Il vit dans la littérature, jusqu'au cou. Employé, finalement, au Mercure de France, c'est avec les gens de lettres qu'il passe son temps, c'est cela qu'il observe : leurs manies, leurs tics, leurs combinaisons. […] Léautaud, dans ses textes, se raconte, parle De Stendhal, de son père, des écrivains et de son bestiaire. […] La bêtise humaine, c'est son terrain favori, — et, comme chacun sait, la bêtise contemplée ne rend pas souvent joyeux le moraliste. Or, Paul Léautaud est un moraliste. […] En 1950, après bien des embarras pour se décider, il accorde à Robert Mallet une série de quarante-trois entretiens radiophoniques qui en font en quelques mois une vedette. Son rire cassé, ses grognements, son capricieux bon sens […] En 1951, André Gide meurt. Paul Léautaud médite une fois encore sur la mort et la vanité d'être. En 1956, il sent que la vie s'en va. Il accepte — enfin — d'être conduit à la Vallée-aux-Loups, où on le soigne. le 22 février, il boit une tasse de thé, il est trois heures de l'après-midi. À I'infirmière, il dit, brusque comme toujours : « Maintenant, foutez-moi la paix. » II s'endort, et il meurt. »_ *(Hubert Juin.)*
*CHAPITRES* : 0:02 — 1er extrait ; 0:07 — Introduction ; _Essais de sentimentalisme :_ 0:32 — 2e ; 1:03 — 3e ; _Le théâtre de Maurice Boissard :_ 1:27 — 1er extrait ; 1:39 — 2e ; 1:51 — 3e ; 2:03 — 4e ; _Passe-temps :_ 2:25 — 1er extrait ; 2:44 — 2e ; 2:55 — 3e ; _Le Stendhal Club :_ 3:05 — extrait ; _Marly-le-Roy et environs :_ 3:22 — 1er extrait ; 3:41 — 2e ; _Propos d'un jour :_ 4:07 — 1er extrait ; 4:46 — 2e ; 4:57 — 3e ; 5:27 — 4e ; 5:50 — 5e ; _Journal littéraire :_ 6:32 — 1er extrait ; 6:41 — 2e ; 7:02 — 3e ; 7:15 — 4e ; 7:31 — 5e ; 7:58 — 6e ; 8:12 — 7e ; 8:33 — 8e ; 8:49 — 9e ; 9:02 — 10e ; 9:15 — 11e ; 9:34 — 12e ; _Amour :_ 9:52 — extrait ; _amours :_ 10:05 — extrait ; 10:17 — Générique.
*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* : _Paul Léautaud en verve,_ présentation et choix de Hubert Juin, Paris, Pierre Horay, 1970, 128 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.abebooks.com/photographs/Portrait-photographique-Paul-L%C3%A9autaud-Andr%C3%A9-Billy/31299734647/bd#&gid=1&pid=1
*BANDE SONORE ORIGINALE* : Kevin MacLeod — Gymnopédie No. 3. Gymnopédie No. 3. by Kevin MacLeod is licensed under a Creative Commons CC BY 3.0 license. https://incompetech.com/music/royalty-free/index.html?isrc=USUAN1100785&Search=Search
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9
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