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Stendhal - Oeuvres intimes tome 2 sur 2
EAN : 9782070109456
1744 pages
Gallimard (25/11/1982)
4.8/5   10 notes
Résumé :
Ce volume contient

Journal [1818-1842] - Souvenirs d'égotisme - Vie de Henry Brulard. Appendice général : Notices autobiographiques - Privilèges - Testaments.
Que lire après Oeuvres intimes, tome 2 : 1818-1842Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
En dépit du titre, le deuxième tome des Ecrits Intimes (1818-1842) ne contient pas la suite du Journal 1805-1817. Dès 1818, Stendhal cesse de tenir ses cahiers. Après avoir pesté contre l'artifice un peu racoleur de la Pléiade, qui présente ce tome absolument comme la continuation du premier, on se remet de sa désillusion, car l'éditeur Victor del Litto a réussi le tour de force d'un « Journal reconstitué » : ainsi le nomme-t-il, à partir des annotations éparses de la bibliothèque du Grenoblois. Chaque feuillet inséré dans ses ouvrages favoris, chaque inscription en exergue trouve sa place chronologique et vient continuer les carnets décousus qu'il y avait tant de bonheur à parcourir dans le premier volume. Mais il s'agit de notes de lecture ; les anecdotes disparaissent au profit de pensées plus ou moins profondes. On peut le regretter. Il n'en reste pas moins curieux de voir exhumé du tombeau de ses livres le littérateur ressuscité.
On se consolerait quoiqu'il en soit avec les Souvenirs d'Egotisme, célèbre esquisse autobiographique rédigée en quatorze jours, abandonnée dans les chaleurs de Civitavecchia, tombée dans l'oubli et publiée pour la première fois en 1892. Cinquante ans après la mort de l'auteur - le bond dans le temps correspond à la prédiction même de Stendhal, mal reconnu par ses contemporains, et dont l'« espagnolisme » libéral est bien trop exigeant pour lui acquérir sous la Restauration la gloire des lettres. Balzac voyait en lui en 1840 "... un homme d'un talent immense qui n'aura de génie qu'aux yeux de quelques êtres privilégiés, et à qui la transcendance de ses idées ôte cette immédiate mais passagère popularité que recherchent les courtisans du peuple et que méprisent les grandes âmes."
C'est directement pour la postérité qu'il écrit ; le nombre de notices posthumes rédigées de sa propre plume, de testaments rassemblés à la fin du volume en témoigne. « J'ai écrit les vies de plusieurs grands hommes : Mozart, Rossini, Michel-Ange, Léonard de Vinci. Ce fut le genre de travail qui m'amusa le plus. Je n'ai plus la patience de chercher des matériaux, de peser des témoignages contradictoires, etc. ; il me vient l'idée d'écrire une vie dont je connais fort bien tous les incidents. Malheureusement, l'individu est bien inconnu : c'est moi. » 6 janvier 1831. Quatre ans après débutait Vie de Henry Brulard. de véritables mémoires, cette fois, remontant à l'enfance, aux sources de la maladie d'écrire : obsédante enquête sur soi que l'on ne saurait achever – derechef, l'oeuvre est arrêtée avant son terme.
Le matériau abondant et disparate des tentatives stendhaliennes ensevelira-t-il le lecteur ? Loin de là : il forme le monument incomplet, mais passionnant par son incertitude, de l'un de nos plus géniaux romanciers. Un monument qui n'intimide jamais, ni ne glace par sa majesté : ainsi que l'observe Dominique Fernandez dans une interview du 10 mars 2012 sur France Culture, ci-jointe, Stendhal restera toujours « un ami ».

Lien : http://www.franceculture.fr/..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
20 octobre 1823 : Soleil brûlant, très incommode. Je ne daigne pas sortir de mon auberge pour voir cette petite ville (il s’agit de Dole dans le Jura) qu’y verrais-je ?
Je me trouve seul dans la diligence de Genève, avec laquelle je pars, à une heure de l’après-midi.

Je suis au milieu de franc-comtois, que je trouve les gens les plus francs du monde. Les domestiques ne sont point insolents.

J’arrive à Poligny, mauvaise humeur de l’hôtesse quand je lui annonce que je ne dînerai pas, par la raison que j’ai dîné trois heures auparavant.
...
Je reprends à Poligny une autre diligence de Genève.

Montée superbe derrière Poligny, par une route bordée de quelques petits précipices et par un clair de lune magnifique.

21 octobre 1823

Toute la journée du 21 octobre, je n’ai donc que de l’ennui en traversant les rochers est un pays désolé.
...
L’auberge des Rousses me rappelle un mauvais quartier général de Pologne. Je vois trois ou quatre habitants tristes et grossiers ; je meurs d’envie de décamper de ce beau pays. Je reprends mon passeport aux douaniers qui s’en étaient emparés et je me mets à côté du postillon, dans le cabriolet. Enfin, à Saint-Cergues, nous apercevons, au travers de deux rochers, une immense plaine de nuages blancs, d’un niveau un peu inférieur à notre position actuelle, sur le chemin de Saint-Cergues. Au-dessus de cette mer cotonneuse nous voyons s’élever les pics du Valais.

La descente est rapide, on enraie ferme la diligence.
Arrivés au point d’où, en tournant à droite, nous aurions pu enfin apercevoir la grande figure du Mont-Blanc, nous perdons le beau soleil qui, depuis Poligny, faisait la gloire de notre route ; nous descendons sur la croûte de nuages d’une blancheur si éclatante vu d’en haut et du côté du soleil, mais qui, vu par-dessous, n’est que d’un gris triste; une humidité qui pénètre ; en un mot, une triste journée d’automne.
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Avez-vous jamais vu, lecteur bénévole, un ver à soie qui a mangé assez de feuille de mûrier ? La comparaison n'est pas noble, mais elle est si juste ! Cette laide bête ne veut plus manger, elle a besoin de grimper et de faire sa prison de soie.
Tel est l'animal nommé écrivain. Pour qui a goût de la profonde occupation d'écrire, lire n'est plus qu'un plaisir secondaire. Tant de fois je croyais être à 2 heures, je regardais ma pendule : il était 6 heures et demie. Voilà ma seule excuse pour avoir noirci tant de papier.
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19 décembre 1801 -  Presque tous les malheurs de la vie viennent des fausses idées que nous avons sur ce qui nous arrive. Connaître à fond les hommes, juger sainement les événements, est donc un grand pas vers le bonheur.
(page 427).
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24 novembre 1834

Je ne dis point : « Il jouissait des doux épanchements de la tendresse maternelle, des conseils si doux du coeur d’une mère », comme dans les romans vulgaires. Je donne la chose elle-même, le dialogue, et me garde de dire ce que c’est en phrases attendrissantes. C’est pour cela que le présent roman sera inintelligible pour les femmes de chambre, même à voiture, comme lady Dijon.(*)

(*) Le comte Molé (Dijon), protecteur de Stendhal, avait épousé en 1798 Alexis-Charlotte-Marie-Joséphine de La Live de La Briche.
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5 août 1832

Rien de plus difficile au total que d’être bien avec une dame romaine. L’orgueil se bat perpétuellement avec le peu d’amour que l’on peut lui inspirer. Il faut jouer l’imbécile, comme Brutus, il faut cacher l’esprit; elles craindraient d’être dominées.
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Vidéo de  Stendhal
*INTRODUCTION* : _« Je l'ai découvert il n'y a pas longtemps : je suis un moraliste à rebours. »_ *(Paul Léautaud,* _Passe-temps,_ volume I.) _« C'était un dandy qui ressemblait à un vagabond. […] Il avait une besace avec de la nourriture pour les animaux errants, un sourire un peu rictus comme celui De Voltaire […] et des lunettes à monture de fer par-dessus lesquelles son oeil piquait le monde. Paul Léautaud [1872-1956] préférait à tout la littérature des journaux intimes, des correspondances, des confidences et des anecdotes. Il n'était pas loin de penser que c'est là-dedans que se voit la bête humaine, alors que le lyrisme et les grands sentiments sont trompeurs. Il préférait à la compagnie des hommes celle de sa ménagerie : des chats, des chiens, une guenon, un petit monde qu'il avait logé dans une maison de Fontenay, où il lisait de mieux en mieux de moins en moins de livres, s'éclairant aux bougies et taillant ses plumes avant d'écrire son ouvrage capital, semi-clandestin, réservé de toujours pour la publication posthume : le Journal littéraire, un rayon de bibliothèque. […] c'est à peine si Léautaud quittera Paris, où il hante deux quartiers, celui de la rue des Martyrs et celui de l'Odéon […] Les éditeurs le solliciteront souvent, mais toujours — ou presque — en vain : il aime faire longuement l'essai de ses mots et de ses pointes […] C'est, comme on dit, un écrivain pour les écrivains. Il vit dans la littérature, jusqu'au cou. Employé, finalement, au Mercure de France, c'est avec les gens de lettres qu'il passe son temps, c'est cela qu'il observe : leurs manies, leurs tics, leurs combinaisons. […] Léautaud, dans ses textes, se raconte, parle De Stendhal, de son père, des écrivains et de son bestiaire. […] La bêtise humaine, c'est son terrain favori, — et, comme chacun sait, la bêtise contemplée ne rend pas souvent joyeux le moraliste. Or, Paul Léautaud est un moraliste. […] En 1950, après bien des embarras pour se décider, il accorde à Robert Mallet une série de quarante-trois entretiens radiophoniques qui en font en quelques mois une vedette. Son rire cassé, ses grognements, son capricieux bon sens […] En 1951, André Gide meurt. Paul Léautaud médite une fois encore sur la mort et la vanité d'être. En 1956, il sent que la vie s'en va. Il accepte — enfin — d'être conduit à la Vallée-aux-Loups, où on le soigne. le 22 février, il boit une tasse de thé, il est trois heures de l'après-midi. À I'infirmière, il dit, brusque comme toujours : « Maintenant, foutez-moi la paix. » II s'endort, et il meurt. »_ *(Hubert Juin.)*
*CHAPITRES* : 0:02 — 1er extrait ; 0:07 — Introduction ; _Essais de sentimentalisme :_ 0:32 — 2e ; 1:03 — 3e ; _Le théâtre de Maurice Boissard :_ 1:27 — 1er extrait ; 1:39 — 2e ; 1:51 — 3e ; 2:03 — 4e ; _Passe-temps :_ 2:25 — 1er extrait ; 2:44 — 2e ; 2:55 — 3e ; _Le Stendhal Club :_ 3:05 — extrait ; _Marly-le-Roy et environs :_ 3:22 — 1er extrait ; 3:41 — 2e ; _Propos d'un jour :_ 4:07 — 1er extrait ; 4:46 — 2e ; 4:57 — 3e ; 5:27 — 4e ; 5:50 — 5e ; _Journal littéraire :_ 6:32 — 1er extrait ; 6:41 — 2e ; 7:02 — 3e ; 7:15 — 4e ; 7:31 — 5e ; 7:58 — 6e ; 8:12 — 7e ; 8:33 — 8e ; 8:49 — 9e ; 9:02 — 10e ; 9:15 — 11e ; 9:34 — 12e ; _Amour :_ 9:52 — extrait ; _amours :_ 10:05 — extrait ; 10:17 — Générique.
*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* : _Paul Léautaud en verve,_ présentation et choix de Hubert Juin, Paris, Pierre Horay, 1970, 128 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.abebooks.com/photographs/Portrait-photographique-Paul-L%C3%A9autaud-Andr%C3%A9-Billy/31299734647/bd#&gid=1&pid=1
*BANDE SONORE ORIGINALE* : Kevin MacLeod — Gymnopédie No. 3. Gymnopédie No. 3. by Kevin MacLeod is licensed under a Creative Commons CC BY 3.0 license. https://incompetech.com/music/royalty-free/index.html?isrc=USUAN1100785&Search=Search
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9
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