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4,47

sur 6639 notes
Les superlatifs restent pauvres pour dire la grandeur et la beauté de ce livre. Dans un style qui paraît simple, Steinbeck dépeint un monde, celui des petits qui se font expulsés de leur terre et partent vers l ouest, la tête pleine de rêve et de vie meilleure. C est juste terriblement humain. Ce texte admirable résonne très fort, même en 2021. le fond est identique à notre système économique actuel. Tout y est expliqué en quelques lignes, la banque, les riches qui profitent, le racisme, la pauvreté, mais aussi la solidarité, entre deux coups bas, le rôle ô combien important de la femme, l amour. La fin, étonnante, restera ancrée dans le coeur et la tête des lecteurs des Raisins de la colère. C est magnifique. Voilà. Lu tardivement dans ma vie de lecteur, j espère susciter des envies d ouvrir un des plus grands, des plus beaux romans jamais écrit. C est dit.
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Quel bouquin mais quel bouquin ! Quand je pense qu'il prenait la poussière sur mes étagères depuis cinq ans et qu'il y serait encore si Gwen21 n'avait pas partagé un retour de lecture élogieux il y a quelques semaines. Quelle tristesse d'avoir mis si longtemps à découvrir ce fabuleux roman.

John Steinbeck n'a pas usurpé sa réputation de grand écrivain. Son style est percutant, vif, direct, simple, radieux, expressif. Les dialogues sont justes tout comme les situations décrites. Et c'est d'une telle modernité !

L'histoire est touchante et révoltante. J'ai beaucoup pleuré et la dernière scène m'a achevée. Pourtant n'allez pas croire que le récit est gnangnan, c'est tout le contraire. Steinbeck nous épargne tout pathos mais son récit est tellement fort, tellement réaliste et tellement d'actualité que j'en ai été profondément affectée.

CHALLENGE BBC
CHALLENGE PAVÉS 2018
CHALLENGE MULTI-DÉFIS
CHALLENGE DES 50 OBJETS
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Il se dégage de ce roman une force, une générosité, une beauté, une dénonciation profondément humaine du système capitaliste, qui en font indéniablement un chef d'oeuvre !
L'émotion que j'avais éprouvé à la lecture Des souris et des hommes, se répète ici avec la même intensité.
Les personnages de ce récit sont d'autant plus poignants qu'ils illustrent l'histoire tragique de milliers de familles ayant vécu cette même lutte pour survivre et tenter d'atteindre un rêve simple et pourtant inaccessible. Ils sont tous magnifiques mais trois d'entre eux m'ont particulièrement bouleversée par leur dignité, leur courage,leur souci inné de justice: la mère de famille, Tom le fils libéré sous parole de quatre ans d'incarcération et Casy l'ancien Pasteur qui se joint à la famille pour un convoi exceptionnel vers la Californie.
Nous sommes dans la période de la grande dépression et l'Oklahoma est touché de plein fouet par la sécheresse qui s'obstine année après année à anéantir les récoltes,mais plus encore par la sécheresse des coeurs des propriétaires terriens,des banques,du système capitaliste qui n'ont aucune considération pour les métayer et réfléchissent uniquement en terme de profit,expulsant les familles comme des outils devenus inutiles." le système de metayage à fait son temps. Un homme avec un tracteur peut prendre la place de douze à quinze famille". Steinbeck soulève déjà, en plus de l'aspect socio-économique, la question écologique avec l'appauvrissement des sols par une monoculture qui détruit tout sans état d'âme ni d'anticipation sur l'avenir
Par une écriture magnifique Steinbeck nous fait vivre le quotidien de la famille Joad dans son exode vers la Californie, qui apparaît comme la terre promise pour y travailler et y vivre sereinement. Les epreuvent s'enchaînent, les pertes sont terribles et pourtant,à aucun moment l'espoir ne meurt. " man" veille à l'unité familiale et porte à bout de bras les peines et les rêves. Dans un naturel déconcertant le moindre quignon de pain se partage avec plus pauvre que soi. Comme un refrain porteur de vitalité, la visualisation d'une petite maison,de son potager et quelques bêtes redonne couleurs à la vie lorsque l'obscurité menace de l'engloutir.
Je suis frappée par l'actualité des propos,par la pertinence de la dénonciation du capitalisme et par la beauté avec laquelle Steinbeck distille l'élan de solidarité et la prise de conscience par Tom,Casy et même " man" de la nécessité d'un engagement politique même si le terme n'est pas employé, pour faire face " au monstre".
Ce classique de la littérature américaine est absolument à lire ou relire!
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J'ai adoré ce livre, j'ai été prise par l'histoire, tout y était…
Mais la fin m'a déçue, je ne m'attendais pas à ça. J'espérais la colère, la révolution, le combat… mais pas cette fin-là…

Et puis, j'avais envie de savoir ce qui arrivait à Tom, à la famille… j'aurais voulu que ça ne se termine pas en fait… j'aurais voulu continuer avec eux leurs périples… mais y a-t-il vraiment une fin ?
C'est extrait d'une vie de combat, débuté par le déclin, puis la misère… et toujours le pouvoir de la richesse…

Si vous n'avez pas trop le moral et que vous en voulez au gouvernement, ne le lisez pas, sinon vous risqueriez d'organiser un rassemblement et de jeter toute cette pourriture de riche aux ordures…
Enfin, bref, j'exagère un peu… Une chose est sûre : je continuerai à découvrir les oeuvres de cet auteur…

Bonne lecture !

CHALLENGE MULTI-DEFIS 2024
CHALLENGE PAVES 2024
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Personne ne peut imaginer qu'il faudra, du jour au lendemain, passer de vivre à survivre. Et ce drame saisit non pas quelqu'un en particulier, ni même une famille, mais toute une population de paysans arrachés à leurs terres par un tracteur devenu plus rentable.
Le banquier a décidé, la rentabilité exige.

Nous suivons l'exode d'une famille affaiblie par le soin des grand-parents, d'une fille enceinte et d'un ex-prisonnier.
Tout va s'arranger, pensent-ils, car la Californie, terre promise, croule sous les fruits, et donc embauche à tour de bras. C'est ce que des annonces veulent leur faire croire. Cependant dans les années 30, pas d'autre moyen que de se déplacer pour se rendre compte de la situation, et encore... heureusement que l'automobile a fait son apparition.
La réalité est tout autre. Les annonces sont faites pour mettre en concurrence une populace affamée.
Ces malheureux découvrent alors les ressources incroyables de la solidarité, mais est-ce que cela suffira ?

Une force se dégage de ce livre célèbre. Pour moi, il a été difficile d'aller au bout, les pages s'éternisaient. Je sais néanmoins que je ne l'oublierai pas.
Ici, la rentabilité montre ses limites les plus obscènes.

Ce terrible road-movie pose avec acuité des questions encore d'actualité. Mais il montre aussi que c'est grâce à l'entraide des plus démunis entre eux que l'on peut entrevoir des solutions.
Lien : https://partagerlecture.blog..
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J'avoue être allée un peu à reculons vers ce pavé de plus de 600 pages … Vers cette vieille édition toute défraichie qui trainait dans ma bibliothèque depuis bien longtemps.
Quelle erreur de ma part ! Nous sommes plongés en un instant dans l'Oklahoma des années 30, après la crise de 1929, après les tempêtes de sable et les sécheresses qui ont privés les fermiers de récoltes et donc de revenus. Les descriptions des paysages prennent quelques pages, certes, mais transmettent le désarroi des métayers et l'aridité de leur quotidien.
C'est à ce moment que revient Tom Joad, le fils de la famille, qui vient de passer 4 ans en prison pour meurtre.
Il retrouve la maison familiale vidée de ses habitants, détruite en partie par la modernité : les tracteurs envoyés par les grands propriétaires terriens qui labourent tout espace disponible.
Sa famille s'est réfugiée chez l'oncle John et compte bientôt partir pour la Californie. Des gens ont fait passer des mots disant qu'on recherchait de la main d'oeuvre là-bas, dans cet état si beau, où les fruits poussent si facilement, où on gagne si bien sa vie … Bref le rêve américain !
Mais l'envers de la médaille est qu'ils sont loin d'être la seule famille dans le même cas, que des milliers d'Okies, de Texans, … sont sur les routes et que les personnes ayant besoin de main d'oeuvre peuvent se permettre de les payer de moins en moins cher …
Que faire ? Protester ? Aucun droit. Refuser de travailler dans ces conditions ? Rien à manger.
La situation décrite par Steinbeck est tout simplement insoutenable, et je n'aborderai pas ici le cas de la fille Rose de Saron enceinte.
Malgré cela, je remercie la momie du Challenge Pyramide de m'avoir fait déterrer ce trésor !
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Époustouflant.

Pour l'instant, Steinbeck me plait sans que j'accroche sur le style au départ du livre. Ce fut le cas pour Des souris et des hommes et pour En un combat douteux. Je savais que ce serait le cas également pour celui-ci. Et en effet, le début m'a semblé long et lent. Mais c'est ce qu'il me faut pour entrer dans un rythme propre à un auteur, propre à une histoire, propre à un contexte.

Époustouflant de rentrer dans une époque et un lieu tout à fait différent de celui que l'on connait : aux États-Unis, dans les années 30…

Époustouflant comme les thèmes sont toujours d'actualité : migrations, industrialisation, confiscation des richesses par ceux qui possèdent le pouvoir, la loi du marché et les prix, le processus de la grève et ce qui la mène à l'échec, considérations écologiques avec la monoculture et l'épuisement des sols…

Époustouflant d'être pris dans cette lente descente au cours du voyage de l'Oklahoma à la Californie : désillusion.

Époustouflant d'assister à la naissance d'une conscience politique chez Tom Joad !

Certains livres, certains auteurs méritent leurs prix (et je ne parle pas d'argent).

Belle lecture !

Lien : https://chargedame.wordpress..
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Nationale 66 , la nationale empruntée par des centaines de milliers de petits fermiers ruinés par l'arrivée des tracteurs et les débuts des productions à outrance. Obligés d'abandonner leurs terres ils partent vers la Californie espérant y trouver travail et prospérité. Bien vite ils déchanteront , la vie est dure et on n' y aime pas les okies ...
Nous suivons la famille Joad Tom le second fils libéré sous condition, Pa le père, al le jeune frère, et les femmes Man cette mère au grand coeur qui veille sur sa tribu , Rose de Saron la fille ainée ,enceinte ...
Alternant les chapitres consacrés aux Joad et ceux plus généraux Steinbeck nous dresse un tableau sans concession de cette Amérique des années 1930 , deux clans les riches toujours plus riches, avide de gains et de bénéfices et les pauvres toujours plus pauvres avides de nourriture qui bientôt seront prêts à tout pour pouvoir vivre et nourrir leur famille . Son roman parait en 1939 ,considéré comme un roman révolutionnaire il sera même censuré dans plusieurs villes de Californie . C'était sans compter sans le cinéma et l'adaptation de John Ford récompensée par plusieurs Oscars. Les raisins de la colère seront couronnés par le Pulitzer de 1940 et Steinbeck par le prix Nobel en 1962.
Une écriture sublime, un découpage original qui peut faire penser aux grands romanciers russes, une force de conviction qui ne peut laisser indifférent, une modernité et une actualité qui laissent pantois! Un grand classique de la littérature mondiale à lire et à relire sans aucun doute .
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Ce roman pourrait s'appeler le livre de l'Exode.

Le récit s'ouvre par une scène inaugurale qui évoque un châtiment céleste. On assiste, impuissant, à la destruction des récoltes et à l'anéantissement de tout espoir. le maïs sèche sur pied, faute de pluie, et une monstrueuse tempête de poussière vient se déposer comme un linceul sur les champs et les fermes.
Bien qu'installés depuis trois ou quatre générations, les fermiers endettés sont contraints de tout abandonner, en quête de la Terre Promise, la Californie.

Mais ils n'ont aucun Moïse pour les guider et pour accomplir des miracles en chemin. Même le Pasteur a perdu la foi et se refuse à dire des prières.

Alors commence un long chemin de croix, une errance de milliers de kilomètres et la dislocation progressive de la famille. Si au départ, ils doivent s'entasser à onze dans le vieux camion brinquebalant et rafistolé, au milieu du mobilier et des casseroles, des outils et des sacs de pommes de terre, chaque étape est marquée par une disparition. Comme dans les Dix Petits Nègres d'Agatha Christie, on se demande qui restera le dernier.

Le romancier alterne les chapitres consacrés aux pérégrinations de la famille et à sa lutte pour faire face aux difficultés, avec des récits plus "documentaires" sur la situation socio économique du pays pendant la Grande Dépression. Une mise en perspective plus politique qui permet de cerner l'ampleur des dégâts et les mécanismes de la crise. Mais il garde un ton résolument proche de la réalité, dans toute sa cruauté.
La baisse du coût du travail provoqué par le chômage de masse et l'afflux de main d'oeuvre, la concentration des domaines agricoles entre les mains d'un petit nombre de propriétaires, la répression brutale des grèves et des syndicats, l'absence de système d'assurance sociale, la précarité de la situation des migrants, le rejet dont ils sont l'objet, tous ces éléments forment la toile de fond sur laquelle la détresse humaine est au premier plan.

Misère matérielle et souffrance morale s'abattent sur ces cohortes de migrants, qui s'efforcent de conserver leur dignité à travers des gestes de solidarité, de partage et d'entraide. La scène finale, se déroulant dans un décor de fin du monde, tend à prouver qu'il peut y avoir de l'humanité même dans le dénuement le plus total.

Elle renforce aussi le rôle essentiel donné à la mère comme pilier de la société, aussi indispensable pour nourrir les estomacs que pour maintenir les liens et imposer une cohésion et une éthique.

Un roman intemporel, qui trouve un écho très actuel à l'heure où les questions migratoires se posent à nos sociétés, où les inégalités se creusent et où les désastres écologiques se multiplient.
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Ce chef-d'oeuvre de John Steinbeck a traîné dans ma PAL depuis belle lurette, en raison de la taille minuscule de la police de l'édition de poche, seule disponible. Jusqu'à ce que je passe au numérique, très récemment, et que je m'offre enfin le voyage au bout de la nuit de la famille Joad, archétype poignant de toutes les émigrations. Dans une écriture très sobre et accessible, mais d'un pouvoir d'évocation qui me laisse sans voix, Steinbeck nous offre une critique sociale puissante et des tableaux saisissants de cette marée humaine de métayers chassés de leurs terres dans les années 1930 et qui se mettent en route vers les mirages des vallées fertiles de la Californie. Quelle tragique histoire que celle de Man et Pa Joad et des leurs: bouleversante et inoubliable !
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