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EAN : 9782213704326
Fayard (21/08/2019)
3.45/5   11 notes
Résumé :
Rejetons de la seconde guerre mondiale, un mur invisible les a toujours séparés. Son père à elle, français, s’était engagé dans la SS  ; son père à lui était juif d’Afrique du nord. Les enfants sont-ils inconsciemment hantés par les fantômes de leurs parents, par les spectres de l’Histoire  ? Elle meurt lentement d’un cancer. Il l’accompagne dans son agonie jusqu’à son dernier soupir. Et cependant, il tente de se souvenir, de reconstituer ce qu’a été leur vie de cou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
L'auteur nous le dit : "C'est une sorte de jeu de piste que ce livre. Me déplaçant dans l'espace, à la recherche d'Aude, de lieu en lieu, d'objet en objet, c'est dans le temps que je déambule tout aussi bien remontant à rebours le fil d'Ariane derrière nous déroulé à mesure que nous vieillissons, et grimpant ainsi degré après degré l'escalier d'ombre ascendant de nos jours passés".
Aude est la compagne du narrateur, dont elle a partagé la vie depuis sa jeunesse, quelques éclipses mises à part. Dès les premières pages elle s'éteint des suite d'un cancer. Nous vivrons la suite quasiment heure par heure depuis son décès jusqu'à son incinération, jusqu'au moindre détail, souvent trivial. L'auteur remontera également le « fil d'Ariane » de leurs vies, de leurs relations souvent compliquées suite à des enfances difficiles pour l'un et pour l'autre. A-t-il su vraiment l'aimer ?
Voilà un livre à la fois douloureux et d'une froideur clinique, corseté par un grand style. Les amoureux de l'imparfait du subjonctif et les fans de Morgan Sportès (dont je suis) se régaleront.
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Roman intimiste, bâti sur des prérequis, semble-t-il, incompatibles : l'amour entre une fille de SS et un fils de juif d'Afrique du Nord. Or, il s'agit surtout, pour lui, d'une incommensurable frayeur devant la vie, l'amour, la mort...jusqu'à ce que cette dernière lui révèle combien l'être qui s'en va, et qu'il ne verra plus, va lui manquer...
C'est l'occasion d'un regard arrière sur les années qu'ils auraient pu passer ensemble.
Ces pensées sont articulées autour de rencontres en des lieux évoqués avec précision, avec des références à la littérature, la musique... de quoi nourrir une vie posthume... "Roméo et Juliette de l'ère moderne, revu par Sigmund Freud" : mention de la 4ème de couverture ; c'est un avis un peu raccourci, mais qui ne manque pas de vérité.
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Petite déception à la lecture de ce livre de Morgan Sportès que par ailleurs j'apprécie énormément . le sujet était pourtant intéressant mais je ne suis pas rentré dans le sujet , trouver les phrases souvent longues et alambiquées .
Sportès parvient à évoquer un amour véritable sans chaleur , sans tendresse dans un très beau texte certes mais terriblement froid .
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Il s'agit du premier livre que je découvre de l'auteur. Il raconte l'histoire de sa vie avec la femme qu'il aime, mais surtout l'après, ce qu'il se passe lors qu'elle n'est plus la.
Un roman désordonné, difficile par moment, mais qui nous permet de vagabonder dans ses pensées et de lire l'hommage qu'il lui écrit. Malgré la peine, on sent qu'au fur et à mesure il progresse dans son deuil difficile.
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critiques presse (2)
LeMonde
27 septembre 2019
Rythmé par les réminiscences d’une vie de couple instable, Si je t’oublie est l’étrange et fascinant journal de deuil de la femme aimée, qui superpose le quotidien de l’auteur au récit très réaliste et parfois halluciné des derniers jours d’Aude, épousée sur son lit de mort.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Culturebox
20 août 2019
Ce nouveau roman de Morgan Sportès est une variation très personnelle autour de l'amour, et de la mort. [...] Il détaille par le menu tous les épisodes qui rythment la maladie de sa femme, puis sa mort, puis la cérémonie d'incinération, tout en donnant à ce chant posthume une tonalité mélancolique mêlée d'humour.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
C'est à 10h 23 très exactement que le corbillard est sorti de la morgue de l'Institut Montsouris. L'atteste la photo (horodatée) que j'ai prise alors que je me trouvais dans le véhicule. On y voit, à travers le pare-brise, la grille ouverte avec accroché dessus le panneau « Livraisons » et, plus loin, les tourelles Art nouveau surplombant le Grand Réservoir de la Ville de Paris. Dans le rétroviseur, plus patibulaire que jamais, avec sa coupe de cheveux en brosse et ses lunettes noires, le chauffeur/croque-mort asiatique est au volant. Nous transportons donc le butin d'un braquage : Aude. Sa dépouille mortelle du moins (« Je ne verrai plus ton visage, ma cocotte, mais je te sens encore, là, à mes côtés, présente, dans le coffre de cette voiture »). Demain on la brûlerait au Père-Lachaise.
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Cette idée m’assaillait en leitmotiv, comme des vagues le rivage : Elle était là. Elle n’est plus là ! Jamais sans doute n’avais-je à ce point approché le mystère de ce verbe : ÊTRE. Elle était là, elle n’est plus là ! Elle n’était plus que cela, ça, cette chose. Ce corps mort. Mais le sujet même de cette sentence (« elle ») était désormais superfétatoire, puisqu’ « elle » n’en était plus un, et pour cause, de Sujet, et surtout pas du verbe « être ». Les morts ne parlent pas. Ils sont, à la rigueur, ce dont on parle. Des tiers absents. Elle avait retrouvé le monde (ou le néant) qu’elle avait tant chéri, celui des objets : devenant objet parmi les objets, chose parmi les choses. La marchande avait rejoint ses marchandises sur l’étal de son stand d’antiquaire aux Puces de Saint-Ouen (marchandises qu’il me faudrait d’ailleurs, plus tard, vendre à l’encan en salle des ventes). Pourtant, m’allongeant sur le bat-flanc de la fenêtre, parallèle au lit, en reprenant cette pose de bouddha couché que j’avais si souvent adoptée pour lui tenir compagnie, pendant sa maladie, et la contemplant, immobile, et désormais muette, j’avais le sentiment – encore : car ce sentiment ne durerait que quelques jours, ou quelques heures ? – qu’il subsistait d’elle on ne sait quoi. Qu’elle était toujours là, ne serait-ce qu’à l’état de trace. D’ombre ! Que l’un et l’autre nous restions liés par d’immarcescibles ondes, par je ne sais quel charme secret – envoûtés.
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Lorsque j’étais étudiant, j’avais esquissé sur notre relation un court récit dont le titre, emprunté à Baudelaire, résumait de façon fulgurante la situation : Duellum. Un duel, un combat amoureux fratricide. Make love not war, clamait-on à l’époque (c’étaient les sixties). Mais l’amour n’est-il pas une sorte de guerre ? Plus encore, c’étaient les vers de l’Héautontimorouménos, du même Baudelaire, qui, à mes yeux, alors, exprimaient le mieux cet amour délétère qui fut le nôtre : « Elle est dans ma voix la criarde/ C’est tout mon sang ce poison noir/Je suis le sinistre miroir/ Où la mégère se regarde/ Je suis la plaie et le couteau… / Et la victime et le bourreau. »
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Enfant, un film de Hitchcock m’avait fasciné, dont le titre, s’il m’en souvient, était Soupçon : tout au long de ce film, le spectateur, comme l’actrice jouant le rôle d’une femme mariée, craint que l’époux de celle-ci ne l’assassine. Une scène fameuse se passe au bord d’une haute falaise où les deux acteurs se tiennent debout… Un seul geste du mari eût suffi pour précipiter la femme sur les écueils, en contrebas, où se brisaient des vagues déchaînées. J’avais vu ce film avec ma mère, en Algérie, âgé de dix ans peut-être. Et sans doute, à l’époque, était-ce cette mère qu’inconsciemment je désirais, sans le désirer vraiment, balancer dans l’abîme.
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Bien que son cœur eût cessé de battre, la persistance de son existence charnelle, de ce corps froid pesant toujours sur la surface du globe, me la rendait dans une certaine mesure, et mystérieusement, encore « présente ». Quelqu'un, me dit-on, viendrait me trouver dans la chambre pour « régler » les problèmes d'ordre administratif concernant sa « dés-hospitalisation » (sur un formulaire, à la question « raisons de la dés-hospitalisation », on avait coché pour moi le mot « décès »). Je devrais me rendre ensuite « à la caisse » et payer, comme au restaurant, « l'addition ».
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Vidéo de Morgan Sportès
Intervention de Morgan Sportès pour son roman "Les djihadistes aussi ont des peines de coeur" lors de la présentation de la rentrée littéraire 2021 à la Maison de la poésie.
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