Les voisins d'en dessous

Une seule critique avant la mienne, est-ce vraiment un hasard ? Ce petit voyage au pays des morts, les voisins d'en dessous, m'a plutôt fait sourire. Les illustrations, à commencer par la couverture, sont amusantes, gaies et reprennent des traditions mortuaires des quatre coins de la planète.
Alors oui, parler de la mort avec de jeunes enfants peut rendre mal à l'aise.
C'est oublier que les enfants n'ont pas les mêmes préventions que nous.
C'est oublier que les enfants entendent parler de la mort dès leur plus jeune âge : un voisin, un tonton, des célébrités et plus proche d'eux, des grands-parents voire un papa, une maman de façon très brutale parfois.
Cet album nous permet d'aborder le sujet, hors drame. Les illustrations très douces sont admirables d'humour.

Pas de roman aujourd'hui! Ni d'atelier d'écriture ou de rencontre. Non. Aujourd'hui je vous présente cet album jeunesse qui nous entraîne six pieds sous terre, au pays des morts. 💀

Pas toujours simple d'aborder le sujet avec les enfants. Pas toujours facile de répondre à leurs questions. Pas toujours évident de savoir sur quel support visuel s'appuyer quand le sujet est mis sur la table au détour d'une conversation... 😳

Dans Les voisins d'en dessous, Isabelle Simon et Isabelle Charly ont choisi la douceur et l'humour pour représenter "la vie d'après". Il n'y a pas de réponses claires à des questions toutes faîtes, pas de grandes théories, juste des illustrations bien jolies et des textes ouverts qui laissent la place aux échanges et, osons le dire, à la poésie. 🌺

L'album permet d'offrir une base de discussion et de broder autour de ces squelettes aux habitudes bien diverses et donc des différents rites et croyances. Il permet aux enfants de poser des questions et d'inventer des réponses. Sous le regard bienveillant de parents qui, je l'espère, apprécieront autant que moi. 👻

Une auteure et une illustratrice, deux Isabelle (Simon et Charly) ont eu une idée de génie pour aborder la vie d'après avec les enfants. Chaque double-page propose une manière d'enterrer les morts et imagine avec humour et respect, ce qui est propre au lieu évoqué. Tant il est vrai, qu'on envisage la mort très différemment de Venise à la Provence, de Tahiti au Sahara, du Ghana à Las Vegas, de la Russie à la Moldavie, entre autres. Un sujet bien délicat traité adroitement, avec lequel on parvient à rire même. Une méthode pleine d'astuces, de références culturelles (pour les plus de 9 ans donc), de dédramatiser, ce qui attend chacun d'entre nous . Bravo ! ! !

Les petits plus:

En ateliers d'écriture, je demanderais aux petits (ou grands) auteurs, d'imaginer une double-page pour la Bavière, la Sicile, la Silicon Valley, le Portugal, Honk Kong, la Réunion, la Chine, l'Irlande, la Suisse,l'Alsace, la Bretagne etc.