« Tombée » par hasard sur ce livre d'un auteur que je ne connaissais pas (tout comme Babelio l'ignorait d'ailleurs), c'était parfait pour me sortir un peu de mon trop vif intérêt du moment pour la crise sanitaire où nous avons été plongés de gré ou de force, et de son anxiété.
Auteur québécois, de romans, de nouvelles et d'essais, et traducteur,
Jean Simard (prix Kormann de l'
Académie Française en 1947) semble peu connu en France. Qu'importe, le propos de ce livre m'intéressait.
Un petit livre sans prétention comme il nous en prévient dans son avant-propos, n'étant « ni linguiste, ni grammairien, lexicologue, sémanticien, ni savant » ; il tentera juste d'examiner l'outil qu'il utilise, comme le bûcheron disserterait sur sa hache, et sa scie et plus avant sur l'arbre et la forêt…. Il nous prévient aussi qu'il émaillera son discours des « observations de personnages beaucoup mieux qualifiés que moi-même, ainsi que d'un certain nombre de citations », et il fait bien car son petit ouvrage en est littéralement truffé ; à partir de la page 110 je me suis mise à les compter : plus d'une vingtaine sur quinze pages ! le bougre, « c'est abusé » nan !
Enfin, ça se lit bien, une succession de courtes réflexions sur ce que parler veut dire, croit dire, pourrait dire, laisse dire, ne dit pas ou dit trop en quelque sorte ; c'est assez décousu, il parle de langage à propos de littérature, de poésie, d'art, de religion, des médias, de publicité, du bilinguisme, de communication, de propagande, d'enseignement, d'imagination, de tics verbaux, de démocratie, d'environnement et de climat, de progrès, des écrivains, etc. etc. un vrai pot-pourri ? pas tant que ça ! car si on ne sait plus très bien où il veut en venir… sinon juste réfléchir, ça marche !