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Citation de Mimimelie


Il y a des expressions qui connaissent tout à coup une faveur étonnante et que, du jour au lendemain, on retrouve sur toutes les lèvres.

Ces vogues ne durent jamais plus d’une saison : un idiotisme chasse l’autre.
Il en est un, toutefois, qui paraît s’être implanté solidement, et c’est le « disons » dont tant de gens aujourd’hui, ont pris l’habitude d’émailler leur propos. Mise à part la réminiscence de l’anglais – le « let’s say » - je vois dans l’extraordinaire prolifération de ce tic une espèce de rencontre avec un trait de caractère profond ; et jusque dans notre verbosité endémique, cette méfiance traditionnelle, cette incapacité à nous engager à fond, à répondre carrément « oui » ou « non », à appeler un chat un chat. … « disons que …. » Sorte d’hésitation, de précaution oratoire, de restriction mentale instinctive, inconsciente, mais qui remonte loin : s’apparentant au conditionnel matois de nos ancêtres paysans (« peut-être bien que…. » « ça se pourrait que… »). Serait-ce qu’on éprouve du malaise, devant une question précise ? Grâce au « disons », vous ne vous découvrez qu’à demi et votre réponse ne peut être retenue contre vous : on n’affirme rien, on ne se porte garant de rien. Ça ne compte pas.
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