Il me faut en préambule préciser une chose : j'ai lu cette pièce après avoir vu la pièce de théâtre, avec une interprétation exceptionnelle des deux uniques personnages par
Alain Delon et Stéphane Freiss (dans la première version théâtrale, c'est
Francis Huster qui répondait à Delon). Au passage, quel que soit le caractère clivant de Delon, à ceux qui douteraient encore de sa dimension de star, je dois confier à quel point m'avaient impressionnées les 20 mn de standing ovation (amplement méritées) et les jets de rose qui lui étaient envoyées sur scène à l'issue de la représentation ; du jamais vu pour ce qui me concerne !
Quoi qu'il en soit, et au dela de l'anecdote, se replonger dans ce texte après l'avoir entendu et vu jouer "en live" n'enlève rien à sa profondeur, au contraire.
A fil d'une intrigue véritable et à rebondissements, Eric Emmanuel Schmidtt, oppose deux visions et deux aspects de l'amour, à travers deux personnages. le premier affirme qu'il n'est d'autre amour que l'amour fou, passionnel, fusionnel, quand le second défend une vision moins éphémère et peut être plus profonde. Et tous deux, pour défendre leur théorie, se basent forcément sur leur expérience personnelle, chargée d'émotion, d'affect voire de pathos. Assurément, ces deux là ont chacun une femme en tête quand ils défendent leurs arguments...
Pour accompagner la profondeur du propos et de l'analyse, l'histoire est celle d'un écrivain reclu sur une ile, qui, après des années de silence, tant médiatique que professionnel, accepte à la surprise générale de recevoir chez lui un journaliste pour une interview autour d'un nouvel ouvrage à paraitre, retraçant la correspondance d'un homme et d'une femme...
En résumé, une pièce remarquable, profonde, subtile, qui parlera à tous ceux qui s'intéressent ou s'interrogent sur l'amour et ses méandres.