De cet essai aussi érudit qu’agréable à lire, on retiendra le portrait d’un empereur plus complexe que celui brossé, de façon romanesque, par Marguerite Yourcenar dans ses brillants Mémoires d’Hadrien.
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Curieux de tout, y compris de cette religion nouvelle qui l’intrigue, Hadrien apprend à connaître les principaux dogmes du christianisme… C’est pendant l’hiver 125-126 qu’Hadrien reçoit la visite d’un certain Quadratus, alors évêque chrétien d’Athènes, qui lui présente une Apologie des chrétiens. L’Histoire ne dit pas si Hadrien fut impressionné par cette apologie. L’empereur si respectueux de la religion païenne romaine dont il était constitutionnellement le protecteur ne pouvait la trahir, même s’il a été intéressé par l’évêque Quadratus, représentant d’une secte d’origine juive qui fait beaucoup parler d’elle depuis déjà un siècle et demi. Un autre chrétien, Aristide, philosophe et non plus ecclésiastique, vient trouver l’empereur au printemps 126. Il est cette fois impossible à Hadrien d’ignorer la profession de foi de ce philosophe converti au christianisme. L’empereur est trop curieux de toutes les formes de pensée pour ne pas écouter au moins, sans l’approuver, cet apologie qui le renseigne sur une secte qu’il commence à considérer comme une religion en développement sous son règne.
Louis XIV premier monarque constitutionnel, par Joel Schmidt