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Les Hommes de bonne Volonté - Intégr... tome 0 sur 5
EAN : 9782221913444
5330 pages
Robert Laffont (13/11/2003)
4.4/5   24 notes
Résumé :
Conçus par Jules Romains comme la synthèse ambitieuse et multiforme de vingt-cinq années de vie française entre 1908 et 1933, Les Hommes de bonne volonté constituent l'un des ensembles romanesques majeurs de notre temps.
De très nombreuses destinées, entrecroisées ou parallèles, animent, au cours d'aventures tragiques ou légères, sentimentales ou comiques, ce tableau panoramique d'une époque confrontée à une page capitale de son histoire : Louis Bastide, l'en... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Jules Romains est né en 1885. Il a donc particulièrement bien connu cette période de 1908-1933 qu'il choisit d'explorer dans ce roman-fleuve (27 volumes). Roman au singulier car il n'est pas vraiment possible d'ignorer son mouvement incessant vers le futur : alors que je n'en attendais pas forcément grand-chose j'ai rapidement été pris dans ses filets. Je ne peux donc que conseiller à celles et ceux qui seraient tentés par l'aventure de commencer par le début. Difficile d'isoler du flux tel ou tel tome…

Il a aussi connu l'école Normale de la fin de la première décade du siècle : Jallez et Jerphagnon, les deux étudiants qui nous suivrons plus particulièrement dans l'ensemble du cycle, auraient pu être ses camarades. Il n'en demeure pas moins qu'une cohorte d'autres personnages seront présents, plus épisodiquement parfois. le tout avait pour ambition de former une sorte de roman total de l'époque.
Jules Romains voulait se mesurer aux plus grands : Balzac, Zola, Proust… Cette oeuvre, d'une ambition folle, est en effet très originale. Il vaudrait mieux tout de même ne pas attendre une vaste fresque bien peignée, familiale, amoureuse ou amicale. Il s'y produit souvent des embardées plus emblématiques des flux de conscience que des sagas bien ordonnées. Parfois j'ai été perdu, en me demandant qui Diable s'exprimait. Outre ces « moments de bravoure », l'auteur s'amuse visiblement à perdre son lecteur en ne laissant pas deviner immédiatement de qui (ou de quoi) il s'agit…

La liberté de ton est totale. Sans être pornographiques de nombreuses scènes font état de la sexualité dans toute sa diversité, ce qui n'est pas fréquent dans la littérature qui se voulait de grand public pendant les années 1930.

Les questionnements politiques, qui sont souvent placés au premier plan, sonnent encore terriblement justes dans cette période inquiétante que nous vivons depuis ces dernières années…

Quelles sont mes réserves ? A vrai dire plutôt mineures. Un certain défaut de caractérisation des personnages peut-être : j'ai fréquemment eu l'impression que l'auteur « déteignait » sur certains. Mon plus grand reproche serait la présence indéniable d'une réelle verbosité, qui aurait gagné à être plus maîtrisée.

Je suis retraité depuis quelques mois et c'est là mon premier vaste projet de lecture que j'ai pu mener à bien dans ce cadre. Son caractère inattendu m'a séduit. Si vous êtes curieux, n'hésitez pas. Cette oeuvre multiforme n'a jamais été adaptée pour le cinéma ou la télévision. Il faut avouer que ce serait tout aussi impossible que d'adapter du Proust
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La Comédie Humaine du vingtième siècle. C'était d'ailleurs l'ambition de l'auteur au départ. Dans l'ensemble, objectif atteint.
L'ouvrage est une peinture de la société française entre le 6 octobre 1908 et le 7 octobre 1933, à travers une foule de personnages et d'intrigues qui se mêlent et se répondent. Il n'y a pas de héros ou il y en a trop. Un fil conducteur nous est cependant donné à travers deux amis, qui traversent l'oeuvre de bout en bout. Jallez et Jerphagnon entrent tous deux à Normale Supérieure ce 6 octobre 1908 qui donne son titre au premier roman de la série. Ils prennent des chemins différents qui représentent sans doute les voies entre lesquelles l'auteur a hésité dans sa jeunesse
Jerphagnon s'engage dans la vie matérielle, l'action politique. Jallez se tourne vers la littérature
Tous deux réussissent dans la voie choisie. Romains a bien sûr pris le côté de Jallez.
Il faut revenir au 6 octobre, car ce volume est très important. C'est là qu'on voit à l'état le plus pur la méthode de narration choisie par l'auteur, tirée de l'Unanimisme, mouvement littéraire dont il est le fondateur et qui a pour but de peindre la Vie Unanime, on pourrait dire la globalité du monde. le sujet du 6 octobre est contenu dans son titre. Il est consacré tout entier à la peinture"unanime" de la journée du 6 octobre 1908 à Paris. Dans une multitude de scènes, on passe d'un personnage à l'autre, choisis pour offrir la vision la plus large possible à défaut d'une impossible exhaustivité. le résultat est très réussi, et ce volume est un sommet de.la série. On pourrait le comparer dans une certaine mesure à l'Ulysse de Joyce.
Dans les volumes suivants la narration est beaucoup moins resserrée, mais continue à se plier au schéma de l'Unanimisme, tout au moins jusqu'à ce que le récit en arrive à la première Guerre Mondiale. A partir de là, les différents volumes prennent d'avantage la forme du roman classique tout en conservant le but initial de faire une peinture globale de la société et de son évolution. le dernier volume, le 7 octobre, reprend la configuration du premier et est pareillement consacré tout entier à la peinture du 7 octobre 1933. On y voit comparaître tous les personnages survivants du livre, que l'on a retrouvé et vu évoluer au long de la série, sans être tous présents dans chacun des tomes.
Le résultat est un chef-d'oeuvre incontestable, malheureusement trop méconnu aujourd'hui. En ce qui me concerne, il figurerait en bonne place sur la "liste de l'ile déserte"
On a souvent posé la question des clefs du livre. de fait, il y a des ressemblances indéniables avec des personnes réelles. Mais comme toujours, cette question est un peu vaine
Il y a des influences et pas plus.
Il serait intéressant de s'étendre plus sur cette question.
La lecture de ce livre représente un investissement en temps considérable, mais cela en vaut largement la peine. Je l'ai lu trois fois et aimerais trouver le temps de le lire une quatrième
Si vous le lisez pour la première fois, je vous envie.
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OUI ! c'est une merveille de pouvoir lire une telle fresque de la société du début du siècle MAIS MOI JE N'AI PAS PU. Il écrit merveilleusement, il décrit parfaitement, ses personnages sont excessivement bien analysés. On vit avec les personnages. j'étais résolue de tout avaler, surtout connaissant Paris, cela me semblait un plaisir de le vivre dans une autre époque MAIS JE N'AI PAS PU. Je lisais pour situer l'histoire qui allait venir, qui était très intéressante et puis tellement TELLEMENT descriptif que je commençais à sauter des pages... ET DES PAGES. J'en ai honte, je le regrette mais il me semble que si j'avais du faire une licence d'histoire contemporaine (par exemple) alors j'aurais eu des neurones capables de tout avaler, ingurgiter. MAIS CE N'EST PAS LE CAS. Quel dommage !
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Je revois ma mère, un tome des "hommes de bonne volonté" à la main. Elle lut l'intégralité de l' oeuvre et en parlait toujours avec admiration. Je n'ai pas eu son courage. Chaque fois que je séjourne à Nice, je relis , avec émotion, les quelques mots écrits sur la plaque , place Sainte-Réparate, au-dessus du glacier Fenocchio, : c'est sur cette place que Romain situe le début de son roman fleuve.
Faut-il le regretter: le Romain, chef de l'école unanimiste, auteur des "hommes de bonne volonté" est un peu oublié aujourd'hui. Par contre "les copains", si jubilatoire et l'éternel "Knock" n'ont pas pris une ride . Ils sont réédités, adaptés au cinéma. Je ne sais si l'écrivain considérait ces deux ouvrages comme mineurs mais la postérité joue des tours bizarres: Voltaire, de son vivant, devait sa popularité à son théâtre et lui-même se considérait comme l'égal de Corneille et Racine. Aujourd'hui le dramaturge n'intéresse plus personne , alors que le philosophe et surtout l'auteur des contes nous est familier.
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Plus de 4000 pages, un millier de personnages, beaucoup d'histoires...
Évidemment certaines m'ont intéressée et d'autres pas. Mais l'ensemble est passionnant pour qui a envie de connaitre de l'intérieur la première moitié du vingtième siècle.
Était-il possible d'éviter la 1ère guerre mondiale? Et la 2ème ?
J'ai préféré les chapitres sur la guerre et la politique - nationale et internationale - que les chapitres sensualo-sentimaux, les femmes étant réduites à de charmants petits êtres s'occupant de leurs hommes et des enfants de ceux-ci.
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Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
Mes enfants. J’ai une chose à vous dire. Je ne sais pas si vos pères en parleront devant vos. L’autre jour, nous avons regardé ensemble la carte d’Europe, celle-ci… (Il la prend dans le coin de la classe, et l’accroche à deux clous qui sont près du tableau noir, face aux enfants.) « Vous vous appeler : les Balkans sont ici. La Bulgarie, la Serbie, la Turquie, n’est-ce pas ? Eh bien, il va probablement éclater une guerre par là, entre la Bulgarie et la Turquie. Et tous les gouvernements d’Europe sont liés de telle façon les uns aux autres par des traités d’alliance, par ces conventions plus ou moins secrètes, par des promesses, qu’il se peut très bien que, si la guerre éclate, elle gagne toute l’Europe. Voilà. Je ne vous dis pas cela pour vous faire peur. Vous êtes de grands garçons. Mais il faut que vous sachiez. Maintenant, je commence la leçon de calcul.
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La ville palpitait comme un rayonnement se renverse. Pour lancer dans les deux sens tant de matière humaine, le centre n’avait pas eu besoin de bouger. s’il lui avait bien fallu agir, ce n’était pas à la dure façon ouvrière d’un coeur vivant qui tout à tour, et sans répit, se distend ou se ramasse, aspire ou refoule, et pour qui rien ne se fait seul. C’était plutôt à la façon royale de ces structures physiques, qui, par leur seule présence, apparemment immobiles et inertes, modifient autour d’elles une zone d’univers, y déchaînent, y orientent des forces, des flux, des radiations.
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Après tout, j’ai mon destin à moi. Il est frais, insolent, intact. Bien d’autres hommes ont eu vingt ans dans un pire désordre de l’humanité et sous des signes plus funestes. L’essentiel est d’avoir vingt ans. Quand je dis que le monde commence avec moi, je suis idiot si je compte là-dessus pour que tout s’arrange une série d’événements toute neuve, à laquelle le reste du monde doit servir de lieu et d’occasion. A moi d’être assez fort pour que même une convulsion du continent devienne un de mes épisodes.
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Ceux qui rentraient dans Paris, ou qui avaient eu l’occasion d’y vivre, sentaient plutôt l’agglomération comme un corps surabondant qui se répand et se dilate. Ils voyaient les maisons, les rues, on pas courir à un rassemblement, mais s’échapper, chercher des issues, s’écarter le plus qu’elles pouvaient dans la direction du sol libre. La poussée venait de Paris, se communiquait à travers l’enceinte, tuméfiait la banlieue résistante, semblait vouloir contrarier l’avance du train.
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Tout comme la femme cherche à être belle pour plaire, l’homme cherche à être admirable. La femme qu’il aime doit se prêter à ce jeu. Si elle se montrait sceptique, si elle soulignait chez son amant certaines faiblesse ou certaines contradictions, elle serait aussi maladroite, d’une clairvoyance aussi inutilement cruelle, que l’homme qui signalerait à sa maîtresse des rides ou un double menton.
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Videos de Jules Romains (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jules Romains
Dans l'Allemagne exsangue et tumultueuse des années 1920, le Bauhaus est plus qu'une école d'art. C'est une promesse. Une communauté dont le but est de mettre en forme l'idée de l'Homme nouveau. En 1926, l'école s'installe à Dessau. Dans le grand bâtiment de verre et d'acier, Clara, Holger et Théo se rencontrent, créant une sorte de Jules et Jim. À Berlin, toute proche, le temps s'assombrit. Les convictions artistiques ou politiques ne sont pas les seuls facteurs qui décident du cours d'une vie. Ce sont aussi, entre rêves d'Amérique et désirs de Russie, d'autres raisons et déraisons. Lorsque l'école sera prise dans les vents contraires de l'Histoire, les étudiants feront leurs propres choix. À qui, à quoi rester fidèle, lorsqu'il faut continuer ?
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