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3,9

sur 347 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Fleur Suzain ne quitte pratiquement jamais son appartement. Non pas seulement à cause de son obésité qui la met un tantinet mal à l'aise mais surtout parce qu'elle est agoraphobe, phobique sociale et constamment angoissée. Une angoisse qu'elle apaise à coup de Zenocalm, de Sérénix et Placidon. La seule sortie qu'elle s'autorise est lorsqu'elle se rend chez son thérapeute, le cher Fiodor Borodine. Mais, voilà, depuis que Mylord, son carlin chéri, a fait une crise cardiaque il y a peu, elle hésite à le laisser seul pour quelques heures. Aussi décide-t-elle de laisser une annonce chez Diego, l'épicier du coin...
Harmonie, une jeune femme de 29 ans, souffre du syndrome Gilles de la Tourette, en proie parfois à de nombreux gestes vifs et violents et de mots grossiers. Recherchant désespérément son parapluie qu'elle a perdu, c'est en consultant le panneau d'affiche chez Diego qu'elle tombe sur une annonce proposant une ou deux heures de ménage par semaine, suivant le cas. Ce boulot, il le lui faut ! Résolue et satisfaite, elle prévient Freddie, son petit ami, de son intention de postuler. Lui doute quelque peu.
La rencontre haute en couleurs entre ces deux femmes va bouleverser leur vie...


En flânant rue des Soupirs, on y croisera Fleur et Harmonie bien sûr mais aussi Elvire, aux yeux fébriles et vibrionnants, Tonton, la femme un brin baraquée aux sculptures modernes, monsieur Poussin, le photographe centenaire qui a passé sa vie à faire des clichés, le "docteur" Borodine qui cache bien des secrets et Mylord, le carlin obèse. Une galerie hétéroclite de personnages particulièrement attachants, réjouissants et qui, au contact des autres, va porter un regard différent sur le handicap. Qu'il soit obèse, atteint du syndrome Gilles Tabourette ou de nystagmus, chacun va apprendre sur les autres mais aussi sur soi. Marie-Sabine Roger nous offre, une fois encore, un très beau et émouvant roman, empreint de bienveillance, de gentillesse, de délicatesse, de tolérance, d'humour, d'amitié et de dépassement de soi. L'auteur manie avec dextérité la plume : elle écrit comme Harmonie s'exprime, avec ses mots grossiers et ses Ah Ah Ouh Ouh, et dépeint le quotidien de Fleur à travers son journal intime. Un roman tendre et cocasse et des bracassées que l'on quitte à regret...
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« Je me suis changée un jour en petit animal agité, bondissant, et elle est devenue cette vache énorme et lente, cette grosse hippopodame aux yeux tristes et craintifs.
Toutes les deux nous sommes une espèce en voie de progression, l'espèce de ceux et celles qui nichent dans des caches, se terrent dans des trous de hobbit, vivant dans des bocaux étiquetés Obésité morbide, Syndrome de Machin ou Maladie de Truc.
Nous sommes de l'espèce des paumés inclassables, condamnés pour survivre à se faire oublier ».

Evidemment, pour que tout le monde comprenne bien cet extrait, je l'ai ponctué. Car la narratrice ne ponctue pas, pas du tout ! Elle jette ses phrases en logorrhée continue, bouscule les mots, y intercale des jurons incongrus. Il faut dire qu'elle souffre du syndrome de Gilles de la Tourette, ce syndrome qui condamne les gens qui en sont atteints à des soubresauts, des tics, des mouvements incontrôlés, et même à sortir des injures.
Harmonie – eh oui, elle s'appelle Harmonie – fait la connaissance de Fleur – eh oui, elle s'appelle Fleur – une dame âgée, obèse et agoraphobe.
Jamais elles ne se seraient rencontrées s'il n'y a avait eu une petite annonce, un « médecin » russe et un chien cardiaque.
Mais cette rencontre fait des étincelles, et en provoque bien d'autres, que je me garderai de vous dévoiler.

Je vous révèlerai juste que ce livre suscite des éclats de rire et des moments d'émotion intense.
Il nous projette dans le quotidien de ces gens affligés d'un syndrome quelconque, d'une particularité physique ou mentale exposée au regard des autres, regard dont ils se passeraient bien.
Il nous fait découvrir la tendresse.
Il nous force à être pleins d'empathie.
Il nous rend humains.

Et le style de cette auteure s'adapte à chacun. Pour moi, c'est tout simplement remarquable.
L'absence de ponctuation de l'une nous plonge en apnée dans son vécu plein de soubresauts inopportuns.
Les phrases bien ponctuées mais tellement digressives de l'autre nous obligent à épouser ses obsessions.

Par le biais de ces deux narratrices, Marie-Sabine Roger m'a encore une fois séduite.
Cette auteure raconte le quotidien, mais aussi les actes particuliers et pleins de sens de quelques personnes « bracassées », avec un tel brio, un tel sens du vocabulaire, un tel emploi imagé que j'en ai été totalement subjuguée. Ici, point de cliché, point de leçon de morale, rien que du « rentre-dedans ».

Une petite leçon d'empathie, de réalité crasse, de poésie, de rires et de larmes ?
Prenez-la auprès de ces bracassées, vous en sortirez meilleurs !
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Si vous supportez difficilement de voir le handicap qui déforme ou celui qui fait faire des gestes incontrôlables, si vous vous exaspérez des suspensions et hésitations d'un bègue, ce livre n'est peut-être pas pour vous.
Parce que Marie-Sabine Roger va vous mettre dans la tête de deux femmes qui perdent le contrôle, qui ont des gestes qui bégaient et la parole qui dérape. Vous serez dans la tête de deux femmes qui ont mal de ces regards trop curieux ou qui se détournent, de ces regards qui handicapent encore plus.
Oui, de regard il est beaucoup question... jusque dans celui plus doux d'un photographe atypique.

J'espère n'avoir moi aussi, que douceur dans mon regard face à ceux qui sont mal dans leur corps ou dans leur tête.
Merci Marie-Sabine pour votre humanité et votre humour, et ainsi, délicatement, nous rappeler de toujours... voir avec le coeur !
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Que de rires et d'émotion à la lecture de ce surprenant roman !

Harmonie, jeune femme de 29 ans souffrant du syndrôme Gilles de le Tourette, se présente chez Fleur suite à une annonce.
Fleur, septuagénaire, est obèse et agoraphobe...elle ne sort de chez elle que pour promener son chien ou se rendre chez son thérapeute russe.
Rencontre improbable entre deux personnalités différentes, abîmées par la vie et le regard des autres.
Et pourtant, contre toute attente, une belle amitié empreinte de respect nait entre elles.
Elles apprennent chacune à apprivoiser la particularité de l'autre et, ensemble, parviennent à dépasser leurs peurs.
Elles y sont aidées par toute une galerie de personnages atypiques qui gravitent autour d'elles.
Le vieux monsieur Poussin, laid mais pétri de gentillesse et photographe de talent. Tonton, la poissonnière baraquée qui en a le langage et qui sculpte des horreurs en ferrailles de récupération.
Elvire dont les yeux partent en tout sens....
Des "bracassées" qui décident pourtant de ne pas les baisser, ces bras et de lutter corps et âme pour changer le regard des autres et forcer la tolérance.

J'aime beaucoup le style de Marie-Sabine Roger qui marie admirablement tendresse et humour, gravité et légèreté.
Le langage de Fleur est délicat, truffé de digressions mises entre parenthèses.
Celui d'Harmonie est dépourvu de ponctuation (ce qui rend la lecture un peu difficile pour moi qui n'aime pas les phrases en apnée), nerveux, rythmé d'injures et d'onomatopées.
Le tout donne une oeuvre vivante, tonique, énergique.
Du bel ouvrage !
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Rire de soi avant que les autres ne s'en chargent.
C'est ce que recommande Harmonie, une des protagonistes de ce roman. Elle a des tocs, des tics, de la friture sur la ligne, émet des Wouh-Ouh-ah...Elle est adorable...un exemple à suivre.
Mais d'ailleurs, qu'en j'y pense...Gros Connard Enculé...ce syndrome de Gilles de la Tourette, n'en serais-je pas atteint ponctuellement... au volant par exemple ? ;-))

Marie-Sabine Roger nous invite également à faire la connaissance de Fleur, une craintive qui se rêverait audacieuse, qui avance dans la vie à petits pas serrés, à demi asphyxiée, une poupée gigogne comme ces matriochkas russes L'énorme baba ventrue qui cache au milieu d'elle une enfant crédule enjouée qu'elle tient retient enfermée...

Toutes deux se définissent comme une espèce en voie de progression l'espèce de celles et ceux qui nichent dans des caches se terrent dans des trous de hobbit vivent dans des bocaux étiquetés Obésité morbide Syndrome de Machin ou Maladie de truc, de l'espèce des paumés inclassables condamnés pour survivre à se faire oublier.

D'autres personnages haut en couleur sont de la partie et vont faire un bout de chemin avec elles, comme des petits cailloux salvateurs qui vont les aider à trouver leur chemin : Elvire au regard fuyant, aux yeux qui dansent, une Tonton sans complexe et un certain Monsieur Poussin. Oh que j'aimerais rencontrer un Monsieur Poussin, un Renoir de la photo argentique, parcourir ses photographies qui guérissent, ces tranches de vie volées, ces femmes aimantes, ces hommes comblés. J'adorerais.

J'ai ri, ai été émue aux larmes, un roman Feel-Good qui fait du bien, qui touche, qui sonne juste, qui remet les idées en place, les reroute sur l'essentiel. Aimer l'autre pour ce qu'il est. le droit à être soi-même. le Vivre ensemble. C'est ce que conte raconte Les bracassées. Et ce n'est que du bonheur !

Alors, n'hésitez pas, venez passer un bon moment avec la fine équipe des Bracassées, une belle brochette de quatre jolies demoiselles et un vieux troll photographe. Je vous souhaite le meilleur à leur contact.

MERCI aux babeliotes Anne, Blandine et Sabine. C'est grâce à vos critiques élogieuses sur Marie-Sabine Roger que je me suis plongée dans cet opus, que j'ai découvert une auteure douée pour détendre les zygomatiques et distiller de la bonne humeur. Je m'abonne sans hésiter. Encore merci.

« Tu crois vraiment qu'on change la vie des gens comme ça, toi ? demande Tonton.Je ne sais pas Wouh-Ouh Ah-Ah. Je crois aux petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Je crois aux petits oiseaux qui font les grandes volières. »
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Permettez-moi de ne pas être objective.
Parce que Marie-Sabine Roger et moi, depuis plus de quinze ans maintenant, nous vivons une belle histoire d'amour. (Elle va être surprise en l'apprenant…)
Oui, Marie-Sabine Roger est pour moi comme… Philippe Jaenada, Antoine Bello, Jean-Paul Dubois, Emmanuelle Bayamack-Tam, Marie-Hélène Lafon, Martin Winckler, Gaëlle Josse et quelques autres encore...
Ce sont mes petits chéris, on n'y touche pas. Je les défendrais bec et ongles contre la terre entière si la terre entière venait à les égratigner.
En trois mots : je les aime. J'aime leur langue, leurs mots, leurs phrases, leurs personnages, leurs histoires. J'aime quand ils me parlent d'eux et des autres. Je suis comme un vieux chien fidèle : je reconnais leurs textes à dix kilomètres à la ronde. Ils me font rire, ils m'impressionnent par leur incroyable imagination, leur folle invention. Et surtout, je sens chez chacun d'entre eux une telle humanité qu'il me semble que leurs livres vivent d'une vie autonome.
Il m'arrive de les croiser, lors de salons littéraires, jamais, au grand jamais, je ne m'approche pour leur parler. Je risquerais de m'évanouir. Oui, je suis comme ça. Au dernier Salon du Livre de Paris, j'ai admiré de loin mon grand nounours de Jaenada. J'enviais tous ceux avec qui il discutait. Je suis incapable d'adresser un mot aux gens que j'admire. Ou alors, rouge comme une tomate et vacillante, je bafouille péniblement trois banalités et je m'en veux pour le reste de la journée.
Voilà.
Donc, Marie-Sabine Roger, je l'aime.
Et j'aime son dernier roman, bien sûr.
Parce que c'est du Marie-Sabine Roger pur jus.
Que je vous raconte (pas tout, évidemment!)
C'est l'histoire d'une fille aux « bras pantins nerveux » et aux « mains polichinelles » qui a perdu son parapluie - un parapluie auquel elle tenait beaucoup parce qu'il lui rappelait sa mère. Je vous le dis tout de suite, elle ne le retrouvera pas. Sur le tableau des petites annonces, à l'épicerie, aucun mot n'a été laissé pour signaler qu'un parapluie aurait été retrouvé. Aucun. Vous voyez, ça, c'est typique des personnages de Marie-Sabine Roger : ils sont du genre à penser que si quelqu'un retrouve leur parapluie, il va nécessairement prendre la peine de rédiger une petite annonce pour retrouver le propriétaire... En revanche, Harmonie, tel est son nom, tombe sur une affichette rédigée par une certaine madame Suzain, qui habite la même rue qu'elle. Cette dernière recherche « quelqu'un pour deux heures de ménage une ou deux fois par semaine suivant le cas. » Étrange ce « suivant le cas... »
Harmonie appelle et tombe sur … Fleur.
Comment vous décrire Fleur ? Fleur et sa porte blindée neuf points ? On ne peut pas dire qu'elle soit épanouie... Non pas vraiment. Fleur est une vieille dame de soixante-seize ans, à moins qu'elle ne soit en réalité une petite fille qui écrit tous les soirs dans son journal intime, on ne sait pas au fond. « Admirez sa rondeur de planète la courbe de ce bras plus dodu qu'un jambon observez sur sa lèvre supérieure cette fine rosée de sueur la douceur dans ses yeux d'enfant intimidée qui ne sait pas comme elle devait être belle à trente ans »
Lorsque Harmonie l'appelle pour le travail, Fleur entend comme des aboiements. Pourvu que cette femme n'ait pas l'idée d'amener son chien !… Comment peut-on imaginer faire du ménage dans ces conditions? Les gens sont fous à notre époque !... Surtout, si c'était le cas, ça risquerait de déplaire à Mylord...
En réalité, Fleur n'a besoin de personne pour son ménage, sa maison est tenue plus qu'impeccablement. Non, elle veut juste qu'on lui garde Mylord, son amour de petit chien, le temps d'aller…
Si vous saviez à qui Fleur rend visite….
Mais... le sait-elle elle même ?
Allez, ce roman est délicieux, il se déguste comme une belle part de gâteau au chocolat recouvert de crème fouettée faite maison : on salive quand on l'a devant soi, on l'entame avec une émotion sans nom, on se régale de chaque bouchée, on ne veut pas en perdre une miette, on regarde avec envie l'assiette de son voisin et une fois fini, on en reprendrait bien encore un peu !
Et, bien entendu, on se lamente de l'avoir avalé si vite !
Comme toujours, les personnages sont de pures merveilles : jamais je n'oublierai Fleur et Harmonie, mes deux cabossées, mes deux bracassées. Et je ne vous ai pas parlé du merveilleux Monsieur Poussin. Lui, j'ose à peine l'évoquer tellement mes mots ne sauront jamais restituer ce qu'il est. Non, il faut la délicatesse, la sensibilité et la poésie de Marie-Sabine Roger pour dire qui il est. Et c'est magique.
Lisez doucement, régalez-vous, lecteur chanceux de n'avoir pas encore parcouru la première page de ce roman…
Comme je vous envie !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Voici un très beau roman sur des liens inter générationnels entre une vieille dame agoraphobique et une jeune fille rencontrée pour garder son chien. C'est Harmonie, avec son syndrome de Gilles de la Tourette, qui croise sa route. Bientôt rejointes par une bande de « bras cassés » émouvants et drôles, elles vont nous entraîner dans une série d'aventures. La lecture est saccadée entre le lecteur entre moments drôles et moments touchants.
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Je dévore tous les romans de Marie-Sabine Roger qui me passent sous la main et celui-là ne fait pas exception.
Je l'ai emprunté à la médiathèque mais je vais me l'acheter car il DOIT faire partie de ma bibliothèque.
Un peu déroutée au début par le style d'écriture qui est en fait la voix de la première protagoniste, Harmonie, j'ai compris que le récit alternait son point de vue avec celui d'une femme plus âgée, Fleur. Leur rencontre au sein d'un quartier sympathique et plus précisément de la rue des Soupirs va faire naître l'idée des "Bracassées".
Harmonie est atteinte du syndrome Gilles de la Tourette (que Fleur nomme "Petit Tabourette" - j'adore les néologismes et l'usage qu'elle fait des mots !!) et répond à une petite annonce pour aller garder le chien de Fleur, vieille femme obèse et agoraphobe, gavée de médicaments.
Rencontre improbable, rencontre ratée, mais accord contracté presque sur un malentendu.
C'est lorsque Fred, le compagnon d'Harmonie qui l'a toujours soutenue malgré son handicap… socialement handicapant - lui laisse entendre qu'elle n'est un "bras cassé" que la jeune femme décide de prendre sa vie en main à sa façon ô combien maladroite et spontanée mais non dénuée de bon sens.
C'est une galerie de portraits tendres et humains avec un coup de foudre pour les photographies de M. Poussin.
Vive la bienveillance et la solidarité !
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Le regard des autres. Voilà deux personnes qui souffrent du regard des autres. Deux femmes, l'une jeune Harmonie de son prénom et l'autre plus ancienne, Fleur, que nous présente dans son tout dernier roman Marie-Sabine Roger. Toutes deux sont en souffrance. Harmonie vit avec le syndrome de Gilles de la Tourette, c'est à dire quelle peut à tout moment avoir des mouvements non contrôlés et son langage peut être ponctué de mots grossiers. Et Fleur, elle est agoraphobe et phobique sociale. Des bracassées comme les a maladroitement surnommé Freddie le compagnon d'Harmonie. Tout une histoire se trame entre ces deux protagonistes qui se racontent avec humour et tendresse. L'une cherche du travail, l'autre souhaite une personne pour veiller son son chien lorsqu'elle part en consultation médicale. Et c'est la rencontre, certes désastreuse à ces débuts " La jeune femme a cessé brusquement de frapper dans le mur, elle a levé les yeux sur moi. J'ai demandé : -ça va ? Je n'ai pas trouvé autre chose à lui dire. J'avoue que je manquais un peu d'inspiration. Elle a dit, textuellement : -J'ai mail au bras. Salope." mais qui va vite prendre une dimension exceptionnelle. Je ne vous en dévoile pas plus, vous invitant à le lire. Un roman drôle, émouvant car il traduit bien les mal êtres et surtout ne nous laisse pas indifférent car nous sommes tous un jour confrontés au regard, de l'autre comme du nôtre !

" Ce qu'on sait de quelqu'un empêche de le connaître. Ce qu'on en dit, en croyant savoir ce qu'on dit, rend difficile de le voir." C Bobin, le Très-Bas

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Un jour Harmonie perd son précieux parapluie et met une annonce en espérant dans sa grande naïveté que quelqu'un la verra et qu'elle le récupérera. Cette jeune femme à l'injure facile et aux bras agités recherche un travail. C'est alors qu'elle découvre une demande d'aide à domicile pour quelques heures par semaine.
Malgré la réticence de son compagnon, Freddie, qui la pense incapable de tenir un tel emploi, elle téléphone et prend rendez vous avec Fleur, septuagénaire obèse agoraphobe qui ne sort de chez elle que pour aller voir son thérapeute. Ne voulant pas laisser seul, Mylord, son cher toutou cardiaque lorsqu'elle s'absente, cette angoissée pathologique embauche Harmonie. Au fil des jours vont se tisser des liens et se dénouer des angoisses...
Si l'on rajoute à ce tableau, le Docteur Borodine, hypnotique hypnotiseur qui a plus d'un tour dans son sac, Elvire, une voisine devenue amie souffrant de nystagmus, Tonton, une marchande de poissons qui fabrique d'étranges sculptures dans toutes sortes de matériaux et Monsieur Poussin, centenaire photographe autodidacte ayant photographié des milliers de personnes depuis sa fenêtre, on se retrouve avec une jolie petite troupe de "bracassés" aussi cocasse qu'improbable.
Un univers de gens ordinaires à la vie extraordinaire ou de gens extra ordinaires à la vie ordinaire...

L'écriture fluide et sans ponctuation ou presque surprend le lecteur qui pourtant se laisse entrainer dans la valse des mots. Les personnages atypiques sont inoubliables, l'histoire est rocambolesque, pleine d'énergie d'espoir et d'humour mais aussi de délicatesse et de poésie.
Bref ce roman est un pur bonheur un coup de coeur et un coup au coeur.
A lire sans faute.
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