Malgré un geste qui manque je trouve de radicalité,
Pascale Robert-Diard croque bien une situation fictive dans ce réel qu'elle comprend.
J'ai bien aimé dans un premier temps qu'elle ne donne pas la raison à son personnage principal. Elle montre bien qu'Alice est en retard par rapport aux luttes féministes actuelles. Elle la dépeint également comme quelqu'un d'assez antipathique je trouve. Mais c'est quand même elle qui va se charger de la défense de
la petite menteuse.
Le traitement de l'affaire est assez juste selon moi. le but n'est pas de disqualifier les victimes. le livre nous rappelle que notre époque n'en a pas besoin, que cette affaire pourrait entacher leur combat. D'ailleurs, elle discrédite assez les rapaces qui vont l'instrumentaliser. Mais elle met en évidence que cette situation est une conséquence d'une cause qu'elle explique, d'un personnage que l'on tente de comprendre.
Cependant, je pourrais terminer par quelque chose que je reproche au texte. Je pense qu'il manque cruellement de radicalité. L'avocate s'attaque enfin sur Ryan. Elle devrait s'attaquer aux hommes. Même si elle montre bien que Lange n'est pas coupable de ce qu'on lui reproche, il est coupable d'avoir quand même eu des comportements déplacés. Ça en fait un coupable quand même. Je trouve également le style assez scolaire, ce qui n'est pas un moteur de radicalité thématique.
C'est donc un livre qui m'a plu, mais qui par son style et sa longueur tergiverse et tourne un peu autour du pot du patriarcat.