AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,04

sur 104 notes
5
4 avis
4
7 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
2 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai trouvé cette lecture déconcertante car le récit reste très nébuleux. Nous n'avons que des bribes d'informations aussi bien sur l'héroïne dont nous ignorons tellement de choses que sur les femmes sur lesquelles elle entreprend de faire des recherches, ses ancêtres.

La quête de la jeune femme la mène surtout à davantage d'interrogations sur la maternité aujourd'hui ou autrefois, ce qui fait une mère, ce que peut être le parcours d'une femme enceinte sans mari au dix-neuvième siècle, à la place des Hôtels-Dieux (en particulier celui de Reims) dans ce que traversaient ces femmes seules, etc. Tout au long du livre, on retrouve des parallèles avec le tissage, la broderie et les tissus plus généralement. Toutes ces réflexions sont intéressantes même si elle demeurent à l'état d'ébauches le plus souvent....

La plume de Marie Richeux est agréable et le texte dégage une grande sensibilité, mais le récit est définitivement trop flou pour que le roman me séduise vraiment.
Commenter  J’apprécie          260
Marie Richeux propose avec son roman Sages Femmes une pléiade de portraits de femmes en touches successives qui sont reliés entre elles, comme les fils d'un tissu, à travers leurs expériences et leur passé.

La narratrice Marie commence son récit au carrefour d'un chemin de Lozère où, sous une statue de la Vierge est écrit « Et à l'heure de notre ultime naissance ». Parallèlement, sa petite fille, Suzanne, de trois ans, passe son temps à chercher quelque chose en posant la question « Elle est où, sa maman? » C'est le point de départ de l'enquête qu'elle souhaite mener sur les femmes de sa famille.

La narratrice se met à fréquenter les archives pour retrouver des traces de sa filiation qu'elle découvre sur plusieurs générations être fille mère mais aussi dont le métier est tisseuse, comme un lien encore avec leur conditions. A partir de ces réflexions, la narratrice se laisse volontairement envahir par toute sorte de sujets qu'elle nous partage et s'interroge sur la transmission, le regard sur ces femmes, sur la broderie et le tissage et aussi sur le droit au secret.

Ainsi, en visitant son exposition du Centre Pompidou, la narratrice nous livre un échange imaginaire avec Sheila Hicks, artiste américaine, qui combine laines et tissages comme métaphore de la vie. Puis, ce sont des contre-pointes brodées retrouvées à l'hôtel Dieu de Reims qu'elle nous permet de découvrir. L'artiste contemporaine Ouassila Arras raconte son travail de dé-tissage des fils de tapis et leur réorganisation.

Difficile de résumer ce roman en quelques lignes, tant il entraîne vers des voix diverses, toutes aussi intéressantes les unes que les autres. Évidemment, la narratrice fait aussi un parallèle avec l'écriture et sa recherche d'écrivaine.

Marie Richeux maîtrise parfaitement son style sachant distiller au fil de son histoire un poème de Prévert, étonnant, sur la honte d'une famille à la venue de l'enfant sans père mais aussi la chanson « A la claire fontaine » dont on comprend, enfin, le sens.

A partir de deux axes d'une enquête généalogique sur la filiation de fille-mère et le métier de brodeuse-tisseuse réservée à ces femmes, Marie Richeux propose un roman émouvant et sensible dont le sujet principal est la précarité féminine.

Comme une déambulation dans l'histoire des femmes célibataires à travers leur passé, la réflexion d'artistes contemporaines et les recherches d'historiennes, Marie Richeux nous entraîne dans son sillage, complexe et foisonnant. Pas sûr que tout le monde veuille la suivre ! Qu'importe ! Elle m'a séduite et même conquise par ce roman qui célèbre la liberté des femmes.
Lien : https://vagabondageautourdes..
Commenter  J’apprécie          80
Une banale randonnée estivale, au coeur de la Lozère. Une statue de Vierge renvoie soudainement à une histoire familiale truffée d'une ronde de prénoms féminins attribués de générations en générations comme des liens invisibles, à une histoire familiale où les hommes brillent par leur absence, à une histoire familiale dans laquelle le tissu tient une place centrale. Et cette inscription mystérieuse sur le socle de la statue « et à l'heure de notre ultime naissance » qui fait autant écho à la mort qu'aux premières heures de la vie.
Des mois durant, Marie Richeux enquête. Elle interroge sa mère, rencontre mille femmes, dépouille des archives. Au coeur de cette recherche intime figure la triple question d'être une fille-mère, d'être fille et mère, mais aussi un attachement étrange et pourtant constant entre ces femmes et le textile. Tisserandes, tisseuses ou couturières, parfois artistes mal connues, nombreuses sont celles qui travaillent dans l'ombre à élaborer des toiles qui protègent, qui réchauffent, qui embellissent la vie.
Autant récit intime que recherche sociologique, ce récit-roman constitue également un hommage discret à des femmes, qui dans l'ombre dans laquelle leur condition les a mises, ont aménagé des espaces où la liberté et une certaine idée d'indépendance font leur nid.
Commenter  J’apprécie          30
Sages femmes de Marie Richeux
Sabine Wespieser

« Elle est où la maman ? »
Une question anodine qui semble pour la petite Suzanne résonner comme une angoisse récurrente ou une obsession enfantine remontée d'on ne sait où..

« Et à l'heure de notre ultime naissance ».
Cette inscription sibylline écrite sur le socle d'une statue rencontrée à la croisée des chemins va autoriser Marie à démêler l'écheveau familial.
Une expression lourde de sens car Marie, en remontant à rebours la destinée de ses aïeules, filles-mères et femmes d'aiguilles met en lumière : répétition, atavisme, boucle générationnelle, les archives parlent, les cahiers diocésains, juristes et historiens... tous accordent leurs mémoires vives jusqu'à la généreuse tante F. dubitative et factuelle.
Des milliers d'histoires de mères sans maris à la sexualité affichée, femmes souillées, prendre l'aiguille pour s'emparer de la vie, coudre, tisser pour ne pas devenir pute...


C'est évidemment une quête qui me parle et fait vibrer la corde que celle des racines. Enseignement du passé qui vient éclairer le futur.
Une lecture initiée par le livre Ressac de Diglee ((post précédent), c'est donc par ricochet que j'ai rencontré le livre de marie Richeux.
Telle est la magie des livres : nous faire croire aux merveilleux hasards !



Commenter  J’apprécie          20
Un roman étrange mais nécessaire qui nous bouscule avec délicatesse.

J'ai aimé partir avec Marie Richeux sur les traces de sa lignée maternelle. L'évocation de "coïncidences" généalogiques qui créent un sillon jusque dans son présent m'a beaucoup intrigué. Sa manière de tisser tout cela en mots sensibles est troublante. le questionnement sur les prénoms intéressant...

Mais ce qui rend la lecture de ce livre nécessaire, c'est le fond du roman : les filles-mères.
Commenter  J’apprécie          10
La question lancinante de sa fille Suzannne, "Elle est où, la maman ?", sert de fil conducteur à ce "roman" très personnel.
Marie RICHEUX, jeune mère, part à la recherche d'autres figures de mère en explorant ses racines, et découvre une réalité âpre, celle des filles-mères, des tourniquets, des institutions religieuses...
Elle tire habilement les fils de l'histoire, qu'elle tisse dans une langue poétique et précise, n'hésitant pas à insérer dans la trame des courriers, des extraits de livres, des poèmes...
Elle donne à voir des femmes fortes, déterminées, auxquelles elle rend hommages, au-delà de son cercle familial.
Un livre court, et fort!
Commenter  J’apprécie          10
Fille...Mère....fille...mère.....fille...
un doux refrain tout au long de ce livre magnifique où Marie par en quête de ses origines.

Elle est la maman de Suzanne mais qui sont Tante F? Madeleine? Marie-Julie? Ernestine? les femmes de sa famille, ses aïeules parties avec leurs secrets, leur honte...
Un tourbillon de femmes qui depuis la fin du XIXème donnent naissance en marge de la société, sorte de "ventres maudits" subissant la honte, le jugement.
Les hommes sont les grands absents de ce livre et pour cause....

Marie enquête et tire les fils, débobine les pelotes, le fil rouge...la trame, la chaîne tout s'assemble, c'est un roman de poésie, de femmes et de vies, un ouvrage au sens premier, où se tissent les histoires, une famille.
Toutes ces femmes, mises en marge de par leur statut de filles-mères, se fabriquent comme un cocon qui les protège, leur redonne une forme de liberté au travers de ces travaux d'aiguilles de génération en génération.

Bel hommage aux femmes qui m'a emportée!
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (271) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1439 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}