Les discours de Rosemarie

Ah les affres de la politique ! la fièvre de la campagne s'est emparée de Rosemarie et de son comparse Hubert. Deux personnages, pas plus, pour cette pièce drôle et sérieuse à la fois.
Rosemarie a décidé de se présenter comme déléguée de classe. Et elle affronte Géraldine pour le poste, seconder du fidèle Hubert. Et Rosemarie a un gros avantage : elle maîtrise l'art de faire campagne comme une grande ! des discours qui enfoncent des portes ouvertes, des promesses qui n'engagent que ceux qui les écoutent, des coups bas et de la calomnie, un directeur de campagne ultra-motivé, création d'affiches et de slogans....
Le décalage entre langage politique adulte et monde scolaire primaire est drôle à souhait. Et en même temps, cela montre tellement la vacuité de nos vrais discours politiques...

La pièce est réjouissante. le prologue fait peur et quand on voit l'enjeu de toute cette haine on se rappelle que c'est une pièce dédiée au jeune public, mais pas que. Les grands cogitent à fond sur la question brûlante des élections. Certes, ici on parle des délégués de classe mais Rose-Marie et Hubert son directeur de campagne se prennent très au sérieux. le montage est très bien mené. Des jours, des missions, des scènes claires. le fait de réduire la situation dramatique à deux personnages est au début frustrante puis finalement, je trouve que c'est une brillante idée car les autres ne sont représentés que par le miroir déformant des deux militants. C'est très à l'image de la Politique. Certaines scènes sont vraiment hilarantes. Lorsqu'ils se mettent à parler en langage codé pour qu'on ne les comprenne pas. Ou alors l'arrivée du candidat inattendu, un joueur de foot qui se demande lui-même pourquoi il fait ça. le final remet tout en question avec un sens beaucoup plus humain et sensible, mais bon la lutte continue. Merci aux Éditions Théâtrales pour ce cadeau de confinement réjouissant.

Bienvenue dans la Cour (d'école) de Dominique Richard et de ses petits acolytes. Aujourd'hui, une leçon de rhétorique politicienne destinée aux petites oreilles des cours de récré. L'élection du délégué de classe se fera, à coups de mots tordus et d'inventions, avec les mêmes ficelles que leurs 'illustres' aînés ! Mollesse et trahisons, discours usurpés et lyrisme flamboyant, ('Moi, délégué de classe' !), coups bas et coups de pieds. Un gentil et drolatique miroir de la course à l'échalote (euh... à l'exercice de l'état !).