Je suis assez en retard sur les critiques que je veux rédiger, j'en profite tant que j'ai un peu de temps !
Et on commence par un gros morceau… “La quête des héros” de
Morgan Rice, avait pourtant beaucoup pour me plaire, car je ne suis généralement pas si difficile en fantasy. Mais soyons honnête : on m'avait prévenue que ce livre était nul, je ne l'ai lu uniquement que pour vérifier ces dires. Et j'avais beau m'attendre à quelque chose de médiocre, je ne m'étais pas imaginé que ce livre le serait autant. 344 pages de calvaire, le livre a beau être plutôt court, il m'a fallu quatre jours pour le lire, tant je devais faire des pauses entre chaque chapitres, tous plus ridicules les uns que les autres pour digérer ce que je venais de lire.
Voici donc ma critique, d'un des livres que j'ai le moins aimé dans toute mon existence (attention spoilers ! même si j'ai essayé d'en masquer quelques uns)
Commençons par parler de cette pauvreté d'écriture : je sais que c'est un roman jeunesse, par conséquent j'essaie d'être indulgente sur le style, qui se veut souvent simpliste dans ce cas pour plaire à un large éventail d'enfants. Mais ce n'est pas une raison non plus pour prendre les enfants pour des abrutis. Nous avons affaire à chaque fois au même vocabulaire pour décrire les personnages : les gentils sont bons, les méchants sont fourbes et malveillants (avec la voix nasillarde - très important). Parfois on a le droit à une petite description physique, mais c'est pour mieux se contredire dans les pages d'après. On ne décrit jamais les monstres, qui sont juste terrifiants et les pires créatures qu'on pourrait imaginer. Quant aux tournures de phrases, souvent on frôle le grotesque tant l'exagération est présente. Une simple gifle devient ainsi le drame du siècle pour Gwendolyn et Thorgrin passe tout le bouquin à se demander pourquoi les gens le détestent (peut-être parce que tu as forcé pour intégrer la légion en blessant un garde alors qu'on t'avait dit non ? Nan mais je dis ça comme ça). Bref, il y a pas mal de passages où on aurait pu sortir les violons tellement c'était larmoyant pour pas grand-chose (le pire reste la séparation entre Thor et Gwendolyn par sa méchante mère je crois, c'était si drôle).
Puisqu'on y est, parlons plus en détail des personnages tiens : je n'ai jamais lu plus manichéen que ce livre : il y a les très très gentils (Thorgrin et ses admirateurs) ainsi que les très très méchants. Comme dit plus haut, leur description est à chaque fois dérisoire, les personnages ayant au final tous les mêmes traits de caractère. Mais en soi, le manichéisme peut être pardonné (on est dans un roman jeunesse après tout). Ce qui l'est moins, c'est que l'autrice ne parvient même pas à nous rendre les gentils sympathiques. le roi, censé être juste et bon (déjà d'où un roi est juste en fantasy, je me le demande) me paraît être une immonde raclure, considérant deux de ses fils comme étant “la plus grande déception de [sa] vie” et l'autre vu qu'il est malveillant askip bah il l'aime pas non plus. Bravo le favoritisme alors qu'on est juste. On notera aussi qu'il est clairement homophobe (il marie son fils gay à une femme acariatre pour modifier sa nature ? WTF) et qu'il ne fait rien de sa vie à par organiser des fêtes. Mais le royaume est bien géré. Ouais. Bref. Thorgrin est différent/pas comme les autres/unique/ pas normal (c'est littéralement rappelé à chaque chapitres au cas où le lecteur serait stupide), absolument idiot (il doit sauver le roi mais préfère faire une balade par exemple) et avec une attitude insupportable. Heureusement que le scénario est avec lui, sinon on avancerait pas (je reviendrai dessus plus tard). Un ami de Thor menace de laisser un camarade dans un piège sous prétexte que celui-ci est apparemment pas très très gentil avant de menacer de le tuer. Gwendolyn est affreusement stupide et niaise. Comment arriver à s'attacher aux protagonistes si ils sont aussi exécrables et peu développés ?
A contrario, finalement les très vilains méchants paraissent plus sympathiques. le fils malveillant est ainsi pour moi le meilleur personnage car il souffre de ne pas être aimé ni de son père, ni de sa fratrie (sa soeur se demande s' ils sont de la même famille et un de ses frères le dénigre). Bon, ses sous-fifres sont inutiles au possible mais au moins lui est plus intéressant que la totalité des personnages gentils.
Il faut aussi parler du scénario : prenez tous les pires clichés de fantasy, mettez-les ensemble et vous obtenez ce livre. Thor est l'élu (même si on ne le sait pas encore, c'est OBVIOUS) à la formidable destinée et avec des pouvoirs mystérieux (ÉVIDEMMENT il est plus fort que tout le monde). Vu que c'est le protagoniste, tous les personnages vont finir par l'aider y compris ses anciens ennemis parce queeeeee… il est différent ? Il obtient aussi des familiers sortis de nul part : un faucon qu'on lui offre pour acte de bravoure alors qu'il n'a sauvé personne et a failli mourir et il trouve un bébé léopard blanc très rare dans la forêt. Encore une fois parce qu'il n'est pas comme les autres bien sûr. Il arrive à être écuyer en un temps record alors qu'il n'était même pas dans la légion et du plus grand chevalier du royaume en plus ! le hasard fait bien les choses.
A noter que ce pauvre Thor est aussi malmené par sa famille. La bonne blague… on entend parler de ses frères 3 fois dans tout le bouquin, puis ils disparaissent mystérieusement alors qu'ils sont censés être dans la même légion que Thor et donc cohabiter avec lui. Mais passons.
Il y a évidemment pleins d'autres défauts à citer : des ÉNORMES incohérences, notamment sur le personnage de Firth qui passe de conseiller du roi à valet d'écurie (et avec une description physique différente en plus, il a rajeuni le temps de 10 pages), ou sur le rôle d'une mission que Thor se voit attribué après avoir été insolent (pour changer…). Certaines réactions de personnages ne sont pas logiques face à certains évènements (Thor blesse un soldat et il n'y a aucune conséquence ? Ah pardon c'est le héros j'avais oublié). Quant aux noms attribués à certains personnages ou créatures, j'ai juste l'impression que l'autrice a tapé des lettres au hasard sur son clavier (un cheval qui s'appelle Warkfin pour ne citer que cet exemple).
Bref, je pourrais continuer à me défouler sur ce livre encore longtemps tant il y a de choses à dire dessus. En fait, je pense que j'ai lu le premier jet du livre et que l'autrice ne s'est jamais relue. Pleins de défauts (notamment les incohérences) auraient pu être corrigés par une simple relecture.
N'en ressort qu'un livre de fantasy médiocre qui a voulu imiter les plus grands, ne parvenant à n'en faire qu'une très pâle copie.
Je peine à trouver des qualités, outre le personnage de Gareth mais même lui n'est pas assez présent pour sauver les meubles et pour que j'accorde une étoile complète à ce livre.
Je ne le recommande pas. J'ai suffisamment perdu mon temps dessus pour vouloir lire les prochains (17 tomes en tout !) ou pour infliger cette épreuve à d'autres.