AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Jean-Marc Reiser (Illustrateur)
EAN : 9782070370054
160 pages
Gallimard (17/02/1978)
4.42/5   108 notes
Résumé :
"Quand on voit ses dessins, on se dit hou là là!, c'est un faiseur, c'est facile... mais essayez donc! Pour arriver à une efficacité aussi grande avec aussi peu de moyens, aussi peu d'effet, aussi peu d'encre dispensée si j'ose dire, il y a certes le tempérament, il y a ce qu'on appelle le talent, mais aussi beaucoup de travail et de vigilance. Il se tenait en main tout le temps. Il était très perfectionniste sans en avoir l'air."
Cavanna.
Que lire après On vit une époque formidableVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Qu'on ne s'y trompe pas ; derrière ces petits griffonnages humoristiques au ton souvent scatologique, se cache en réalité une critique ultra forte du modèle social dans lequel nous évoluons depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
Jean-Marc Reiser est un écorché vif, un homme de convictions, et ceci se voit dans tous ses petits dessins, cela transparaît derrière chaque réplique acerbe ou choquante de l'un de ses personnages.
L'irrespect des jeunes classes d'âge pour les personnes âgées, le mépris de ces dernières pour les précédentes, les minorités bafouées, le consumérisme effréné, le laisser-faire de la police, le niveau de violence enregistré, la dégradation des sites touristiques par la surfréquentation, les effets de mode grotesques, la crise sociale, les perspectives de chômage, la liberté sexuelle, les conditions de vie des animaux, l'écologie, la ségrégation sociale ou raciale, l'antimilitarisme, le mercantilisme de la politique, l'abus des recherches scientifiques, la pollution, la religion, et probablement bien d'autres thèmes encore.
Tout y passe, et tel un rouleau compresseur, il écrase tous nos sales penchants pour regarder les traces de sang et nos gueules ratatinées de l'autre côté du rouleau. Car il y a forcément un moment où l'on se pose la question : " Et nous, là-dedans ? Sommes-nous toujours clean ? " C'est donc à notre sens moral et civique que Reiser s'adresse, de la plus drôle et de la plus délectable des façons au travers de ce recueil de dessins de presse.
Une expérience toujours valable, du moins, c'est mon avis formidable dans une époque plus formidable encore, c'est-à-dire, pas grand-chose, finalement.
Commenter  J’apprécie          830
Dans cet ouvrage, Jean-Marc Reiser frappe toujours juste.
Le trait est unique, savant et férocement drôle... Un dessin diablement efficace, au service d'une sagacité et d'une perception des choses de la société hors du commun et jamais démodée.
Lisez Reiser, vous êtes dans l'actualité baignée d'un humour vachard et festif, jouissif, inégalé.
Je pense souvent à toi, Reiser trop tôt disparu en me demandant comment tu aurais jeté les remous de ce siècle sur le papier, semaine après semaine, de ton crayons si expressif dans sa complexe simplicité. Ce trait braillard au service d'un talent bouillant et éructant. Ces dialogues hallucinants entre des amants de fortune ou cette vision de pilotes de lignes smicards et vulgaires (!).
Lire Reiser, c'est n'en avoir jamais assez.
Reiser me manque...
Commenter  J’apprécie          492
Encore un Reiser retrouvé avec plaisir dans une boîte à livres. Cette fois, le format folio poche, pas du tout adapté pour de la BD, est carrément insupportable la majorité du temps car il y a beaucoup de petites vignettes. Heureusement il y a aussi des dessins pleine page, souvent particulièrement réussis. Cet album est une succession d'histoires courtes sur des faits de société. Comme il date de 1976, on pourrait penser qu'il a dû vieillir. Et bien, pas tant que ça, et même très peu en y regardant de près. Car il ne s'attache guère à des événements précis ou à des personnalités connues, il s'intéresse à la vie quotidienne et aux petites gens. Reiser ne s'interdit rien : les riches contre les pauvres, les grèves à Air France, le malaise des flics, la drogue, la crise (énerie, inflation)… Sur bien des sujets on se surprend à penser « déjà, ça n'a pas beaucoup changé » ou « ça s'est pas arrangé ». A part qu'il n'y a plus les francs ni le Concorde ! L'humour est féroce, mais la vision de la société est très juste et toute en finesse, le dessin est efficace (ceux en pleine page sont particulièrement réussis!), la critique est forte, bien dans l'esprit Charlie. Quel dommage que Reiser nous ait quittés si tôt, j'aurais tant aimé avoir à lire quelque chose comme « On vit toujours une époque formidable ! »
Commenter  J’apprécie          342
Sorti en 78, mais les planches parues dans Charlie hebdo remontent pour certaines à 75, comme celles des deux auto stoppeurs voyageurs montant clandestinement dans la caravane d'un beauf, et faisant une véritable orgie, avant de descendre, rigolards à un stop, et de demander au conducteur, si celui ci peut les embarquer...
Vous devinez la réponse de celui ci, qui va faire se plier de rire, notre couple de joyeux hippies.
C'est le regretté Cabu qui a inventé le concept du "beauf", mais ces dessinateurs partagent le même talent, sont sortis du même moule.
Je les avais découvert tout gosse dans le journal "Pilote", un journal qui a grandi avec cette génération d'avant 68.
"Pilote", le journal d'Astérix et d'Obélix, a été le creuset de tous ces talents qui vont avoir un ton de plus en plus provocateur, inoclaste et libre. Et tenter ensuite l'aventure ailleurs, dans "l'écho des savanes", "métal hurlant", ou faire des piges pour les magazines d'infos, telle Bretecher dans le nouvel obs, avec ces "frustrés", dont descendront en ligne directe les "Bobos", que Perec déjà écoquait finalement dans ce beau livre sociologique "Les choses".
Reiser et Cabu, donc, mais aussi Bretecher, Solé, Gotlib, Mandryka, Wolenski, Fred, et tant d'autres...

J'ai retrouvé cet album que j'avais acheté à sa sortie, dans une ressourcerie à l'état neuf dernièrement. Quel régal! On replonge dans ces années avec délectation. Beaucoup de nouveaux lecteurs seront surpris que Reiser aborde des sujets de société qui leur semblaient sans doute bien plus contemporains.
La pollution, la banalisation du tourisme débouchant sur une catastrophe à venir, dans ces planches visionnaires, où Reiser passe du présent, au futur, entrevoyant la marchandilasation du monde, dans ces vols de charters banalisés, où les riches ne savent plus comment s'affirmer pour montrer leur pouvoir et leur différence, nous fait rire jaune. Mais oui, c"était déjà nos préocupations d'alors, dans ce monde qui semblait aller déjà vers la catastrophe..

Cela date d'un demi siècle!...Ce livre derrière certaines outrances qui ne passeraient plus maintenant, tel l'humour douteux , mysogine, et homophobe est un saisissant rappel sociologique de l'état de lieux d'alors.
Reiser passait pour "libéré". Ce label qui a amené bien des dérives, Il faut bien avouer qu'il apparait parfois le "beauf" de Cabu. le regard qu'on a sur les choses est toujours circonstanciel. Nous sommes pénétrés tous de l'esprit d'un temps.
Même si l'essentiel de l'album reste étonnament moderne, et assure le cahier des charges. Car Reiser n'aimait pas la complaisance, n'hésitait pas à provoquer. Il est l'exemple type de la liberté assumée alors par beaucoup d'humoristes, avec ce slogan qui fera objet par la suite de bien des débats. "On peut rire de tout!"
Desproges spécifiera, "Mais pas avec n'importe qui!"....

Le domaine d'expression s'est encore raccourci. Les nouveaux dessinateurs semblent maintenant terrifiés à l'idée de l'incendie et des colères qu'ils peuvent provoquer à n'importe quel endroit de ce monde, où les gens sont sous serveillance perpétuelle. On ne peut pas leur reprocher de tenir à leur boulot et même à leur vie.....Une dessinatrice comme la talentueuse "Coco" parvient pourtant à s'arracher à la prudence de tous ces dessinateurs dessinant comme des notaires.
Reiser n'a pas connu l'avénement de l'internet, des réseaux, et de cette téléphonie ressemblant à un miroir aux allouettes. Sur la couverture, l'image de cet homme rigolard, écoutant la radio, les deux pieds dans la boue, reste étonnante d'actualité. C'est Reiser, au paradis des humoristes, qui écoute les dernières informations de la planète terre.
Commenter  J’apprécie          21
Reiser, le grand maître.

Personnellement, je voue un véritable culte à ce dessinateur absolument inégalable par son humour, sa vision de la société, et surtout son intelligence.
Il était le dessinateur préféré de Desproges et franchement, ça se comprend!
Quand on lit du Reiser, on voit notre société actuelle. Et on se rend compte avec stupeur que rien n'a beaucoup changé, et que le monde est encore pire qu'avant. Rien n'est épargné avec lui, mais après certaines lectures on se rend compte qu'il visait vraiment une société dans son ensemble, ne s'attardant que rarement sur la caricature de personnalités.
La tragédie de Charlie hebdo, ou Reiser a collaboré pendant des années et où il a signé des couvertures absolument extraordinaires, a remis en avant cet auteur qui serait muselé aujourd'hui par ceux qui l'ont admiré pendant leur jeunesse.
Que lire de Reiser ? absolument tout.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le mécanisme qui créé les riches et les pauvres est le même que celui qui fait tourner les atomes. [...] Un être vivant, une structure sociale, des riches et des pauvres, des pauvres qui veulent imiter les riches, des riches qui veulent épater les pauvres.
Les pauvres restent à la maison, les riches partent en vacances ; les pauvres partent en vacances, les riches vont sur la Côte d'Azur ; Les pauvres vont sur la Côte d'Azur, les riches vont au Maroc ; les pauvres vont au Maroc, les riches vont au Kenya.
Demain, les pauvres iront au Kenya alors les riches feront le tour du monde ; les pauvres aussi feront le tour du monde, les riches feront deux fois le tour du monde ; les pauvres aussi, les riches feront quatre fois le tour du monde ; les pauvres aussi, les riches vingt fois ; les pauvres aussi, etc., etc...
Vous avez vu ? Conclusion : le jour où les riches cesseront d'épater les pauvres, les pauvres d'imiter les riches sera aussi important que le jour où les atomes ne tourneront plus rond...
... faut pas désespérer quand même.
Commenter  J’apprécie          400
ACCIDENTS DE CHASSE :
LE CHASSEUR (devant trois cadavres) : Celui-là, j'ai cru que c'était un chevreuil, celui-là, j'ai cru que c'était un sanglier, celui-là, j'ai cru que c'était un gros lièvre.
LE GENDARME : Vous savez bien qu'il n'y a plus ni chevreuil, ni sanglier, ni lièvre dans la région depuis longtemps !
LE CHASSEUR : Ben quoi ! On peut rêver... ça fait de mal à personne.
Commenter  J’apprécie          420
(Le père, la mère et la fille sont autour de la table.)
LE PÈRE : C'est le monde à l'envers... Fifille est partie trois mois en stop en Turquie, en Afghanistan, il ne lui est rien arrivé. Maman prend le métro un soir pour rentrer de chez sa sœur, elle se fait casser la gueule, voler son sac !...
Commenter  J’apprécie          290
Les paquebots c'est comme les pédés, je ne suis pas d'accord avec eux. Mais je suis content qu'ils existent : deux pédés qui s'aiment? deux femmes de plus pour moi. Un paquebot qui s'en va ? 2033 vieux cons en moins sur la terre ferme.
Commenter  J’apprécie          20
Les Français ont fait leur choix
-Je voterai pour le plus beau.
-Je voterai pour le plus con.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Reiser (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Reiser
Charlie Hebdo libère les femmes - Un demi-siècle d'articles et de dessins sur les droits des femmes De Collectif aux éditions Les échappés https://www.lagriffenoire.com/1097392-humour-charlie-hebdo-libere-les-femmes---un-demi-siecle-d-articles-et-de-dessins-sur-les-droits-des-femmes.html • Reiser - L'Homme qui aimait les femmes de Reiser et Jean-Marc Parisis aux éditions Glénat https://www.lagriffenoire.com/1095890-bd-reiser---l-homme-qui-aimait-les-femmes.html • Paris-Pontoise de Charb aux éditions Les Échappés https://www.lagriffenoire.com/1096713-bd-charlie-hebdo---paris-pontoise.html • • • Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com • Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv • Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=newsletter • Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel • • • #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #conseillecture #editionslesechappes #editionsglenat
+ Lire la suite
autres livres classés : bande dessinéeVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (264) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5332 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}