Trois mariages et cinq prétendants met en scène un groupe d'hommes et de femmes issu de l'aristocratie du début du 19ème siècle. À Londres, la Saison vient de s'achever, cependant de nombreuses jeunes personnes n'ont pas encore trouvé la perle rare. Il faudra donc attendre l'année suivante pour faire de nouvelles rencontres et vivre de possibles nouvelles amours, au cours de toutes les mondanités. C'est sans compter sur le comte Hugh de Briarly, passionné de chevaux, qui après un malheureux accident avec l'une de ses bêtes, se décide enfin à trouver une épouse afin, entre autre ou devrais-je dire surtout, qu'elle puisse lui donner une descendance qui assurera la relève au sein du haras.
Le comte est un homme qui ignore tout de la vie en société et qui ne sort jamais de son domaine, préférant la vie en pleine air à l'agitation des villes. Il sollicite alors sa soeur cadette, Carolyn, pour qu'elle établisse une liste de jeunes femmes à marier, et une fois fait, celle-ci s'empresse d'inviter toutes ces jeunes demoiselles, ainsi que quelques jeunes hommes célibataires, à participer à une partie de campagne.
La quantité de personnages présageait de multiples possibilités de couples. Malheureusement dès les toutes premières pages, on devine aisément quels seront déjà les deux premiers couples, et donc unions sur l'autel, qui se feront lors de ces quelques jours. On espère alors que même si l'évidence est là, ce ne sera pas si simple pour nos protagonistes, et on prie pour qu'il y ait des rebondissements, comme des trahisons, des tromperies, de l'incertitude, voire même des complots. Mais il n'en est rien.
De même pour la constitution du roman. Afin de créer du suspense et du doute chez le lecteur, ce qui lui donnerait l'envie de savoir très vite la suite, il aurait été plus judicieux d'imbriquer, de mêler les trois histoires ensemble, en alternant chapitre après chapitre par exemple, et égrainant quelques informations sur les couples qui se constituent peu à peu. Or, les auteures ont fait le choix de faire succéder les trois histoires l'une après l'autre, ce qui donne plus la sensation de lire un recueil de nouvelles, bien qu'elles soient en lien, qu'un roman. Et c'est en ce point qu'on ressent l'écriture à six mains. La fragmentation du livre laisse deviner que l'écriture s'est faite séparément, ce qui personnellement me déçoit quelque peu.
Venons-en à l'époque choisie par nos trois écrivaines. L'histoire se déroule en 1817 en Angleterre, quelques années avant l'époque victorienne. J'affectionne particulièrement cette période de l'Histoire et mes attentes concernant ce livre se plaçaient surtout sur ce point. À la lecture, il m'a semblé qu'il s'agissait en réalité d'un prétexte, voire même d'une facilité, plus que toute autre chose. En effet, l'époque sert uniquement à pouvoir réunir des personnages célibataires, et souhaitant trouvé un(e) conjoint(e), en un même lieu. Puisqu'à l'époque on se devait de se marier et de fonder une famille. Et cette conquête de l'autre commençait à un jeune âge (à partir de 16-17 ans pour les jeunes filles). L'idée d'un chaperon, point essentiel de la seconde histoire, est également utilisé grâce à l'époque, mais cela s'arrête là.
Trois mariages et trois histoires d'amours différentes. Un coup de foudre, un amour de jeunesse contrarié et une histoire insoupçonnée que personne n'a jamais envisagé, sauf le lecteur bien évidemment. Nous avons successivement, Gwendolyn, la rousse timorée, Kate la blonde fougueuse et Georgina la veuve brune, âgées respectivement de 16, 20 et 25 ans. Toutes sont très belles, et il en est de même pour leurs jeunes prétendants. Les émotions et les descriptions montent crescendo. Partant d'un amour pur, on finit avec une liaison plus charnelle et dévorante.
Je tiens à remercier le blog Lune et Plume ainsi que J'ai Lu Elle, pour ce concours et cet envoi.
Trois mariages et cinq prétendants est ma première lecture de ce type, et c'est pourquoi quand j'affirme que c'est un roman à l'écriture simple mais loin d'être désagréable, quand je dis que c'est une romance édulcorée qui avec ses facilités et ses évidences ne nous apprend rien, et dont le seul but est de détendre le lecteur (la lectrice), je n'ai alors aucun point de comparaison, et cela ne tient vraiment qu'à moi seule.
[Critique écrite le : 19/01/2015. Challenge Variétés.]