L'amour est fou/
Yann Queffelec
On retrouve Marc Elern, vingt-cinq ans, qui dans «
L'amante » découvrait l'univers féminin en la personne de la belle Alba. Il avait alors dix-neuf ans. Il s'était amouraché d'elle sans la connaître et se rappelle :
« À Montparnasse, quand nous dormions ensemble, elle était emmitouflée jusqu'aux yeux. À l'océan, sa nudité frôleuse m'avait laissé le goût fuyant d'un reflet, d'un clin d'oeil, comme si je détenais une miette sur les milliers qui composaient la clé d'un secret qu'elle me refusait… »
Quasi orphelin d'un père égyptologue toujours en voyage et d'une mère décédée, frère d'une soeur aveugle de naissance, Cathy, il n'a finalement jamais consommé son amour pour la belle infirmière. Alba la mythomane a disparu. C'était cinq années auparavant.
Marc est sans emploi fixe mais donne accessoirement des cours de tennis aux dames.
Et puis il s'en est allé dans les bras d'Aline, quarante-deux ans, la mère d'Alba.
Malade d'une jalousie irrépressible à l'encontre de sa fille, Aline est une mère moraliste et juge, qui se sent obligée toujours de prendre position pour trancher ; comme une mère, la vraie, que Marc a perdu à l'âge de dix-huit ans et qui fut la première femme de sa vie.
Et puis un beau jour, le téléphone sonne : c'est Alba ! Celle qui fut elle aussi la femme de sa vie, la fille de la femme de sa vie d'aujourd'hui ; la fille et la mère étaient les amours de sa vie. Les femmes de sa vie.
Le mensonge en guise de viatique, Marc va papillonner déci delà.
Aline résistera-t-elle aux infidélités de Marc ?
Toujours virtuose du dialogue et du style,
Yann Queffelec joue avec les mots une petite musique qui nous dépeint le monde de l'amour dans un récit partiellement autobiographique. Ajoutez un humour latent qui reste pour lui une arme redoutable :
« Une lettre de papa, c'est un colis piégé ! »