C'est avec joie que j'ai lu ce troisième volet de la Science du Disque Monde.
Néanmoins je dois m'inscrire en faux avec mes deux camarades-critiques précédents. Oh, un gentil faux ! Un faucille, une fossette, quelque chose du genre, et tant pis pour la lexicologie et l'étymologie, je prends à mon compte la thèse du tome précédent et me fais Pan Narrans et me raconte mon histoire.
Et d'ailleurs, je conteste aussi la quatrième de couverture de l'éditeur. Oui, les chapitres mages et Cie parlent bien de Darwin qui a pris la mauvaise jambe du pantalon, oui certains chapitres scientifiques traient bien de cette question de l'évolution, mais dans l'ensemble je n'ai pas eu (du tout) la sensation de lire une histoire de la théorie de l'évolution. On se moque bien vaguement de ceux qui croient à un dessein intelligent (pâle fausse copie hypocrite du créationnisme américain), on retrace un peu la vie de Darwin et le contexte social de l'Angleterre victorienne (avec, au passage, un chouïa de nationalisme anglais, on sent que les auteurs ne sont ni français, ni allemands, et encore moins américains !) mais de là à parler "d'histoire" de la théorie, il y a un pas immense que je ne franchirais pas.
En effet, les chapitres scientifiques digressent (on se doute que ceux retraçant l'histoire des mages pour sauver leur création le font aussi allégrement et pour notre plus grand plaisir) sur des sujets bien plus vastes et complexes. Faciles à comprendre ? Quoi de plus difficile à vulgariser que la physique quantique, la théorie des cordes, les univers parallèles, la question du voyage dans le temps et les différents infinis ? Il faut prendre dans ce livre un ouvrage de découverte de ces concepts et théories, pas un roman du Disque-Monde, sans quoi la déception pourrait être grande. Bien que ladite vulgarisation soit très bien faite, il n'en demeure pas moins que les concepts sont ardus à saisir complètement et à assimiler à la vitesse où avancent les auteurs. Ceux-ci se livrent à une auto-vulgarisation plutôt qu'à une histoire réelle de la Théorie de l'Évolution, ils citent d'ailleurs régulièrement leurs expériences et publications.
Ceci étant dit, tout le bouquin est passionnant (d'ailleurs pourquoi seulement 4 étoiles ? Un peu de marge de progression à laisser, peut-être...), même si en temps que fan des Annales du Disque, j'aimerai encore plus de magie, de Rincevent, de "Ook!, mais bon, c'est ainsi, il fallait laisser de la place à nos amis scientifiques...
On navigue donc à travers les théories de très haut niveau en mathématiques, physique, biologie, anthropologie, épistémologie: c'est génial et ça ouvre des perspectives, des envies, on voit le monde différemment, ce à quoi la science devrait s'attacher peut être un peu plus au lieu de rester un espèce de dernier étage de la tour d'ivoire de nos "élites".
On rigole beaucoup, certains en prennent bien pour leur grade au passage, et on en apprend au moins autant, super !
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Encore une perle d'humour, de créativité et d'intelligence mais après avoir lu les eux premiers volumes de la Science du Disque-Monde, ce n'est pas une surprise !
Au programme : des mages égaux à eux-même (ça en dit long) et un Darwin qui n'écrit pas le livre qu'il faudrait ! Branle-bas de combat et voyages dans le temps !
Les parties récits sont toujours aussi drôles et rafraîchissantes. On y retrouve nos personnages fétiches avec une apparition sympathique du Dieu de l'évolution. Elles accompagnent et amènent avec justesse les parties scientifiques.
Celles-ci, plus tournées vers l'histoire l'évolution des espèces que la science "pure et dure" sont plutôt compréhensibles aux novices malgré quelques crochets vers la mécanique quantique. le tout arrosé de philosophie avec des vrais morceaux de religion.
Bref, un bonheur à se torturer la matière grise.
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Rincevent, qui suivait la scène d'un oeil morne, ne se joignit pas aux vivats désordonnés quand des cercles rouges commencèrent un à un à clignoter avant de s'éteindre.
Cogite l'avait pris à part plus tôt pour lui expliquer qu'on lui confiait, vu sa grande expérience en la matière, quatre des tâches les plus... euh... intéressantes. C'est ainsi qu'on l'avait exprimé : "euh... intéressantes". Rincevent savait à quoi s'en tenir sur les "euh... intéressantes". Il y avait là-bas un calamar géant avec son nom écrit dessus, voilà ce qu'il fallait comprendre.
L'animateur : Eh bien, Jerry, que pensez-vous de l'évolution ? Devrions-nous prêter la moindre attention aux théories de Darwin ?
Jerry : Ce gars, Darwin, il a jamais eu le prix Nobel, hein ? S'il est tellement fort, pourquoi il en a jamais eu, de Nobel ?
L'animateur : Je crois que c'est un très bon argument, Jerry.
Extrait de "De bons présages" de Terry Pratchett et Neil Gaiman lu par Stéphane Ronchewski. Parution en numérique le 24 septembre.
Pour en savoir plus : https://www.audiolib.fr/livre-audio/de-bons-presages