L'homme en noir

Mattéo, un petit garçon choyé par ses parents, aimé de son chien Tommy, a un ami, Ivan, qui prend sa défense lorsqu'il est harcelé à l'école. Il pourrait être heureux si un cauchemar récurrent ne venait hanter ses nuits : un homme en noir, immense, rentre dans sa chambre et le menace. Il finit même par le voir la journée. Ses parents, inquiets, l'amènent consulter une psychologue. Qu'est-ce qui terrorise autant Matteo?
Cette BD nous saisit, tout d'abord visuellement avec la couverture que j'ai eu du mal à capter au premier regard, me rappelant l'illusion d'optique très connue d'un dessin où certains voient de prime abord une jeune femme alors que d'autres distinguent en premier lieu une vieille femme. Ici, un petit visage d'enfant est écrasé par une masse noire maléfique. le ton est donné; les premières planches sont inquiétantes et angoissantes avec une barre d'immeuble qui occupe tout l'espace, déprimante comme un mur de prison et une tâche noire qui grignote le quart inférieur de chaque dessin pour finir par une planche envahie par une figure noire monstrueuse. Ce sera ainsi chaque nuit; la couleur ne revient qu'avec Matteo, à son réveil.
Cette BD nous saisit également parce que l'auteur nous met à hauteur d'enfant, à sa place; il arrive à nous faire ressentir ses peurs, ses émotions et, comme lui, nous n'arrivons plus à discerner la réalité de l'imaginaire. Je trouve que le thème des violences sexuelles à l'encontre des enfants, traité sous forme de BD, lorsque l'auteur et le dessinateur font montre d'un très grand talent et de sensibilité, comme c'est le cas ici, est particulièrement poignant, percutant et donne à réfléchir.
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Matteo est un petit garçon qui a tout pour être heureux, des parents aimants, un petit chien qui l'adore et un meilleur ami. Mais chaque nuit, il rêve de l'homme en noir, qui le terrifie.
Cet album nous place à hauteur d'enfant, avec le point de vue de Matteo pour nous raconter cette histoire. Parce que le petit garçon pense que l'homme en noir n'existe pas et qu'il n'est qu'une création de son imagination. On voit bien qu'il n'est pas bien dans sa peau, ses parents aussi, d'ailleurs, mais on ne sait pas pourquoi. Puis le récit nous amène avec délicatesse à comprendre ce qui se passe.
Car c'est vraiment ce qui définit cette histoire beaucoup de douceur et de délicatesse pour aborder un sujet difficile. C'est aussi ce qui fait la force de l'album qui marque.
Les dessins, au trait naïf, appuient le point de vue enfantin de l'histoire. Les planches exprimant les cauchemars de Matteo sont particulièrement sombres et expriment la terreur que ressent l'enfant. Avant de retrouver la couleur quand le jour se lève.
L'homme en noir aborde un sujet délicat avec sensibilité et déploie tout le talent de ses auteurs. A lire.

Matteo est un petit garçon choyé par ses parents. Fan de super héros, il peut compter sur son super copain Ivan qui prend sa défense à l'école lorsqu'il est victime de harcèlement. Matteo a un petit chien Tommy qu'il aime par-dessus tout. Mais Matteo a un problème. Depuis quelques temps il fait des cauchemars récurrents dans lequel un homme en noir vient l'effrayer. Peu à peu, cet homme en noir surgit même durant la journée. L'homme en noir va bientôt envahir les journées du petit garçon qui est de plus en plus triste et effrayé. Ses parents très inquiets l'emmènent consulter une psychologue.
Cette BD aborde avec pudeur et justesse les thèmes difficiles des abus sexuels et de l'inceste. Les illustrations sont saisissantes notamment grâce à l'alternance entre les planches colorées qui représentent les journées de Matteo et les planches très sombres qui symbolisent ses nuits teintées de cauchemars. Les illustrations m'ont beaucoup plu et j'ai apprécié la manière dont elles en disaient plus que des mots. J'ai trouve le choix des couleurs extrêmement parlant. Ce choix artistique suffit à lui seul à représenter les émotions ressenties par Matteo ainsi que le traumatisme subi par le jeune garçon. le graphisme qui rappelle bien le style de la BD jeunesse apporte de la légèreté à cette BD qui aborde pourtant un thème des plus difficiles. La relation entre Matteo et son petit chien Tommy m'a mis du baume au coeur. J'ai également été très sensible à la relation qu'il entretient avec ses parents.
J'ai été très émue face à la détresse du petit garçon. Peu à peu Matteo retrouve ces souvenirs bien enfouis. La fin est particulièrement difficile et met en avant la manière dont le cerveau se protège parfois de ce qui est trop dur à affronter. Victime d'une amnésie traumatique, Matteo a occulté de sa mémoire les évènements bien que ces-derniers continuent de le hanter. le retour à la réalité va être brutal pour lui. Fort heureusement, il pourra compter sur le soutien sans failles de sa psy, de ses parents et de son petit chien Tommy, son fidèle compagnon de route. Une BD qui met en avant l'importance de parler, de se confier à un adulte, que ce soit un membre de la famille ou un professionnel, mais qui met également en avant l'importance de parler avec ses enfants, de les sensibiliser au sujet, de les écouter et d'être prêt(e) à accueillir leur parole si nécessaire. Car les abus sexuels et l'inceste se nourrissent des non-dits et de la honte. Libérer la parole est essentiel pour les victimes et il est important que les enfants sachent que les adultes les écoutent et les croient.
Une BD très dure mais nécéssaire.

Mattéo, un petit garçon comme un autre. Sa maison, ses parents, sa chambre remplie de posters et de figurines, son petit chien Tommy... Mais des nuits peuplées de cauchemars, habitées par un homme en noir... Est-ce le fruit de son imagination ou le symptôme de quelque chose de plus profond ?
Giovanni di Gregorio (Les soeurs Grémillet) nous propose un scénario d'une puissance redoutable. Cette ombre noire qui pèse sur Mattéo plane sur un récit qui monte jusqu'à la révélation attendue. Il parvient surtout à aborder la délicate question des violences sexuelles faites aux enfants en partant de Mattéo lui-même, de ce qu'il ressent, de ce qu'il exprime.
Le talent de Grégory Panaccione, admiré dans La petite Lumière, Quelqu'un à qui parler, Cabot-Caboche, Un océan d'amour... n'est évidemment pas étranger à la réussite de cet album. Son homme en noir est impressionnant, effrayant et il plane tout au long de l'album, posant son ombre sur les couleurs de la vie de Mattéo. 
Entre délicatesse et puissance, "L'homme noir" est une lecture marquante. La prouesse des auteurs est de parvenir à aborder ce sujet avec un récit à hauteur d'enfant et un travail graphique absolument saisissant à l'image de cette couverture. Un coup de coeur glaçant !

Une BD au premier abord innocente dans laquelle on rencontre Mattéo, un jeune garçon fan de super-héros, qui adore son chien et peut compter sur le soutien de son meilleur ami. Mais la nuit Mattéo fait des cauchemars récurrents dans lesquels un homme en noir le menace et l'oppresse. Peu à peu, cet homme en noir va envahir la vie de Mattéo qui ne parvient parfois plus à faire la distinction entre rêve et réalité et qui devient de plus en plus triste et déprimé. Au fil des pages, le ton devient plus grave et le lecteur comprend qu'un lourd secret se cache derrière les terreurs nocturnes de Mattéo jusqu'à la révélation brutale, indicible. Les dessins ne m'ont pas particulièrement touchée, en revanche j'ai beaucoup aimé le contraste entre les planches très colorées du jour et l'opacité des noirs qui envahissent les cauchemars. ce contraste maîtrisé vient accentuer le propos et l'horreur de la situation. Une BD qui traite de l'inceste, des traumas de l'enfance du point de vue de l'enfant lui-même et qui insiste sur la violence que ça représente pour un garçon en apparence heureux mais sans défense qui ne sait pas mettre les mots sur ce qu'il a vécu.