Le titre me plaisait, la couverture aussi. En fait, ladite couverture est un élément d'une série de tableaux sur lesquels les nouvelles ont été écrites. Mais il faut la version luxe (très probablement épuisée ^^;;) pour avoir les autres...
Enfin bref, j'ai aimé. Les nouvelles sont très courtes. C'est du fantastique du début du 20e siècle ; c'est très centré sur des événements étranges ou inexplicables (et qui restent inexpliqués à la fin de la nouvelle, ce ne sont pas des histoires à révélations). L'ambiance est très réussie, mystérieuse et poétique, plutôt noire même quand en pratique aucun événement fâcheux ne se produit (si, ça arrive). Et il y a, dans certaines nouvelles, un érotisme entièrement en sous-entendu, en images troublantes et originales, qui touche juste, enfin pour moi.
Je ne saurais citer mes préférées... peut-être celle sur les taches d'encre, et celle de la maison aux serpents.
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Qui n'a pas raconté une histoire de superstition qu'il avait entendue ? Une histoire vraie bien sûr et qui n'a pas répondu à cette même histoire par une autre que l'on tenait de source sûre ? Voilà à quoi me font penser ces maisons suspectes. Rien de très sensationnel mais bien des histoires qui en amènent d'autres. Toutes à la base d'un tableau de Bogaert ce qui donne ce côté complet au récit en faisant découvrir des peintures parfois méconnues.
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Elle sentait quelque chose de mauvais monter du plus profond de son âme et la confirmer dans sa résolution. Ce serait aujourd'hui ou jamais.
Le petit homme était tout près d'elle . Il ne la dépassait pas de beaucoup par la taille. Il sentait l'eau de Cologne. Il riait un peu sottement.
- Ma petite belle ! dit-il en tendant doucement la main vers son visage, comme tes yeux sont noirs et méchants !
Il y eut, dans cet instant où Sabine réfléchissait une dernière fois, je ne sais quoi qui n'a pas de nom, mais qui rend tout possible.
Oui, vraiment. Ce serait aujourd'hui...
Elle fit à deux reprises le geste avec une promptitude de petit fauve et le vieil homme porta vivement les mains à son ventre. Il contint un gémissement et se plia en deux. Son visage avait pris, une expression poignante d'étonnement et de réprobation.
Sabine en fut toute remuée. Elle tenait toujours son arme à la main. A la lumière intermittente de la lampe, elle regardait le sang qui noircissait la lame, qui souillait sa main, qui avait coulé sur son poignet. Elle voyait le vieillard touché à mort se recroqueviller littéralement et se laisser sur le sol, résigné aurait-on dit, comme si tel avait été depuis toujours son destin.
Jean-Baptiste Baronian parle de Thomas Owen