"Chers lecteurs,
Je vais bientôt me quitter. Oui, disparaître de cette planète. Et il m'est venu à l'idée , encouragé par mon cher éditeur, de rassembler moultes pensées, citations (la plupart méconnues), engrangées tout au long de mon existence, et de vous les léguer en héritage, dans l'espoir que pour vous aussi, elles seront source de réflexions, méditations, voire matière à rire et à pleurer. "
le présentation de ce recueil de René de Obaldia m'a été expédié , il y a une dizaine de jours par un ami de très longue date, qui fut mon patron aux Musées Nationaux...
Cet ami , Claude S. a eu la gentillesse de me dédicacer ce petit opuscule, me révélant connaître et avoir rencontré cet auteur...pendant sa longue carrière.
Ouvrage sympathique mais que je n'aurais peut-être pas acquis personnellement...même si ce florilège des citations ou réflexions de cet écrivain et homme de théâtre, est plaisant... Il dévoile à la fois un homme joyeux, facétieux, et grave... Ce qui me fut encore plus évident en l'écoutant directement à l'émission matinale de ce dimanche 28 mai , "Thé ou café" .
Un homme pétillant, curieux, toujours grand lecteur... de 98 ans...avec un grand esprit de répartie. Je méconnais les pièces et écrits de cet écrivain, en dehors d'une pièce de théâtre, à laquelle j'ai assisté il y a fort longtemps, avec une magistrale interprétation de Jean Marais. Il s'agissait du "Vent dans les branches de Sassafras". Incapable de me souvenir du sujet... Tout ce qui me reste comme "trace", c'est d'avoir beaucoup, beaucoup ri , avec mon
mari qui pourtant, n'était que moyennement attiré par le théâtre...
Ce florilège offre de nombreuses citations fort drôles et humoristiques, mais pas que cela...
Une lecture agréable... qui peut donner envie de se plonger dans les écrits et pièces de théâtre...de René de Obaldia..
Difficile de choisir une citation, car il y en a de nombreuses que je serai tentée de faire "miennes" !!
Je me décide pour la suivante de Marc Twain :
"Je n'aime pas l'idée d'avoir à choisir entre le ciel et l'enfer. J'ai des amis dans les deux."
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De René de Obaldia, je ne connaissais pas grand chose avant de lire ce livre et serais presque tenter de dire que je n'en connais pas davantage après sa lecture (je reviendrais plus bas sur cet élément).
Au cours d'un voyage à Ghent (Gand), je me suis retrouvé devant le petit rayon des livres en langue française au milieu des livres en langue flamande et en langue anglaise et qui mettait en valeur Perles de vie de René de Obaldia.
Rapide lecture de la préface pour comprendre que ces perles de vie sont des citations que René de Obaldia a collecté et que son éditeur lui a invité a publié (comme l'écrivain le note dans la préface). Au programme des citations d'Einstein, de Jules Renard, de Nietzsche, de Saint Augustin, de Paul Valéry, de Dante, de Julien Green (que René de Obaldia a remplacé à l'Académie française) des proverbes (chinois, bantou), et de quelques inconnus (de moi) notoires (j'imagine). Et il y a aussi quelques citation de René de Obaldia.
Si j'osais, je dirais bien que c'est un livre de fainéant*,** dans la mesure où la préface est courte même si elle est bien troussée et donne envie de lire ces perles de vie mais que la majorité du livre n'est pas d'Obaldia. Du coup, je n'en sais pas beaucoup plus sur René de Obaldia , son écriture voire son œuvre sauf que, comme le disait Sacha Guitry, citer les pensées des autres c'est regretter de ne pas les avoir eu soi-même avant (c'est l'idée mais pas forcément la forme exacte.) Aussi, la lecture des perles de vie de René de Obaldia en apprennent sur lui. Et ces perles de vie valent en elles-mêmes indépendamment de l'auteur.
En tout cas, un auteur qui vous offre le proverbe bantou suivant : « Mon ami n'est pas mort puisque je vis encore » vaut certainement le détour.
* Une citation se retrouve deux fois, certes en des formes différentes.
** Ou bien une commande de son éditeur.
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Un court recueil de citations (à peine 300) composé par un homme en fin de vie.
Partagé entre deux.
D'un côté certaines de ces citations sont de véritables petites perles.
De l'autre c'est le genre de bouquin un peu trop facile à faire.
L'homme se sentant mourir, il a 98 ans, c'est un dernier au revoir qu'il nous adresse.
Salut l'artiste.
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Chers lecteurs,
Je vais bientôt me quitter. Oui, disparaître de cette planète. Et il m'est venu à l'idée, encouragé par mon cher éditeur, de rassembler moultes pensées, citations (la plupart méconnues), engrangées tout au long de mon existence, et de vous les léguer en héritage, dans l'espoir que pour vous aussi, elles seront source de réflexions, méditations, voire matière à rire et à pleurer.
« Tout au long de mon existence ». Existence riche en métamorphoses : poètes, romans, théâtre, mémoires (Exobiographie) aussi, de nombreux voyages. Oui, « Monsieur le Comte » a essuyé bien des longitudes et des latitudes.
Mais que ce soit à Ouagadougou, Florence, San Francisco ou Reykjavik, l'homme n'est-il pas soumis à l'incongruité de l'existence et, en fin de compte, infiniment pathétique ?
Certaines des ces citations m'ont bien sûr frappé plus que d'autres. Ainsi, de Fernando Pessoa : « Aujourd'hui, je me sens aussi lucide que si je n'existais pas » ; de Chesterton : « Les anges volent par ce qu'ils se prennent eux-mêmes à la légère » ; de Kafka : « J'ai peu de choses en commun avec moi-même » ; de Nerval : « Je voyage pour vérifier mes songes. »
Aussi, lors de ma réception à l'Académie française où je succédais à Julien Green, j'avais souligné comment celui-ci avait été hanté par le Malin, et m'était revenu à l'esprit le mot merveilleux de Cocteau : « Sans le Diable, Dieu n'aurait jamais atteint le grand public. »
Chers lecteurs, chers obaldiens, à vous, selon vos affinités, vos humeurs, de vous approprier une perle rare.
Je vais maintenant prendre congé de vous non sans vus gratifier cette fois d'un proverbe bantou : « Mon ami n'est pas mort puisque je vis encore. »
Aussi, lors de ma réception à l'Académie française où je succédais à Julien Green, j'avais souligné comment celui-ci avait été hanté par le Malin, et m'était revenu à l'esprit le mot merveilleux de Cocteau : " Sans le Diable, Dieu n'aurait jamais atteint le grand public" (p. 11)
Pourquoi se déplacer, puisque c'est soi-même qu'on emporte en voyage ?
Sénèque
(p. 44)
Non, personne ne peut confondre le sourire de l'humour avec le ricanement de l'ironie.
Jankélévitch
(p 35)
Je n'aime pas l'idée d'avoir à choisir entre le ciel et l'enfer. J'ai des amis dans les deux.
Marc Twain (p. 26)
© Photographie de Louis Monier. “Genousie”, de René de Obaldia. Première diffusion le 29 décembre 1957 sur les ondes de la Radiodiffusion Française. Réalisation Alain Trutat. « Le pire des malentendus vient peut-être de ce que nous parlons la même langue. » La Genousie est un pays imaginaire d’où vient la splendide nouvelle femme du célèbre Hassingor, écrivain. Elle ne parle presque que le genousien, ce qui est évidemment est propice aux malentendus et aux fantasmes les plus variés…
Cette comédie est la première pièce de théâtre de René de Obaldia. Elle fut créée à la radio en 1957.
Avec : Maurice Escande (Hassingor), Jean Marie Serreau (Dr de Suff), Ludmilla Hols (Mme de Suff), Sophie Mallet (Mme Jonathan), Michel Etcheverry (Jonathan), André Thorent (le professeur Vivier), Jacques Hilling (le domestique), Jacques Dufilho, (le fantôme), Mildred Clary (guitare), Silvia Monfort (Irène Hassingor), Pierre Pernet (Christian Garcia), Madeleine Lambert (madame de Tubéreuse)
Thèmes : Création Radiophonique| Théâtre| Grands Classiques| France Culture| Genousie| René de Obaldia
Source : France Culture
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