Au cœur d’Assez de bleu dans le ciel, il y a un couple ; Daniel et Claudette, deux personnalités fortes et atypiques, et leur amour. Comment il naît, prend toute la place, puis vacille. Le roman commence par une première lézarde dans la forteresse, comme si soudain la vie gonflait ses joues pour éteindre la flamme. Certaines existences sont bâties sur des failles. La vie semble solide, jusqu’à ce qu’une simple voix entendue à la radio fasse frémir le roc, menaçant la citadelle entière d’engloutissement. Pourquoi, comment ?
L’amour, l’enfant, la famille, la perte, le deuil, la transmission, le sens de la vie, son rebours, ses bonds de cabri. Autant de thèmes que Maggie O’Farrell explore ici, en nous donnant à réfléchir. Elle excelle pour camper sans jugement des personnages tout en nuances et complexes, parfois peu sympathiques mais toujours crédibles et attachants. Analyse psychologique très fine, écriture élégante et sans ostentation, intrigue impeccablement maîtrisée, autant d’ingrédients qui font d’Assez de bleu dans le ciel une fresque à plusieurs voix brillamment construite.
Entre l’Ecosse, les Etats-Unis, l’Irlande et un peu la France et la Suède, voire la Bolivie, on parcourt les différents fils d’existence en tentant de dénouer l’écheveau. Remonter aux sources, parfois à d’autres générations, comprendre les non-dits, découvrir les secrets, se prendre en pleine pomme les occasions ratées. Il y a des passages tragiques dans ce roman, d’une grande beauté. Des relations touchantes. Ce roman est profondément une réussite. Merci aux éditions Belfond pour l’envoi, et à Babelio.
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