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3,84

sur 318 notes
Quand je voyage en Irlande, je choisis de préférence un roman irlandais pour m'accompagner. Cette année j'ai opté pour "assez de bleu dans le ciel" (les jours de pluie c'est tout ce qu'on demande !) parce que l'action se situait dans le Donegal, région visitée l'an passé. Je comptais sur l'art de Maggie O'Farrell pour restituer la beauté sauvage de cette région assez épargnée par le tourisme de masse.
Belle déception. Je suis embarquée dans une histoire improbable avec d'incessants va-et-vient dans le temps et aucun tableau des superbes espaces naturels.
Je retiens seulement à la page 293, une très réaliste description de la migraine et à la page 305 une évocation tout aussi concrète des affres de la navigation de plaisance : deux sujets qui me parlent beaucoup.
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Donegal, comté à l'extrême Nord de l'Irlande. Nous sommes dans un lieu des plus reculés que même les moutons semblent avoir déserté.
Daniel, linguiste américain, nous explique, avec un certain humour bien plaisant dès le premier chapitre, comment il a atterri dans ce coin désertique. Brisé par son divorce et par son impuissance à obtenir des droits de visite pour ses deux enfants, il s'est envolé sur un coup de tête vers la terre de ses ancêtres pour récupérer les cendres de son grand-père.
Et perdu au coeur de ce Donegal, ils nous raconte sa rencontre improbable avec Claudette, ex-vedette de cinéma recherchant l'anonymat le plus total après avoir subi les affres de la célébrité.
Cela fait maintenant une dizaine d'années que Daniel est installé en Irlande mais même au fin fond de cette contrée verdoyante, son passé ombrageux, lors de ses années d'étudiants, le rattrape. Doit-il l'enfouir, le cacher à Claudette ? Doit-il s'en libérer quelles qu'en soient les conséquences ? Mais Claudette pressent trop bien la lourdeur des non-dits et son caractère intransigeant ne sera pas facile à convaincre.

Autour de Daniel, femme, enfants, parents et amis sont autant de voix qui vont nous éclairer sur le vécu de cette famille.
Les personnages sont terriblement attachants, souvent empreints de sensibilité à fleur de peau. Les tensions qui surgissent au sein du couple, les difficultés à être parents, les joies et les peines qui sillonnent toute existence sont dépeintes avec justesse et précision. Tout est approfondi, rien n'est laissé au hasard et il n'y a pas de zone d'ombre. Tout, dans le moindre détail du quotidien, donne une sensation de réalisme, de crédibilité.
L'alternance de phrases courtes et de phrases plus développées est très bien dosée et nous transporte dans l'univers de ce roman.
Une fresque familiale sur la Vie, tout simplement !

Merci aux éditions Belfond et à Masse Critique pour ces belles heures de lecture que je recommande chaudement à toute personne aimant les romans intimistes.
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Au cœur d’Assez de bleu dans le ciel, il y a un couple ; Daniel et Claudette, deux personnalités fortes et atypiques, et leur amour. Comment il naît, prend toute la place, puis vacille. Le roman commence par une première lézarde dans la forteresse, comme si soudain la vie gonflait ses joues pour éteindre la flamme. Certaines existences sont bâties sur des failles. La vie semble solide, jusqu’à ce qu’une simple voix entendue à la radio fasse frémir le roc, menaçant la citadelle entière d’engloutissement. Pourquoi, comment ?

L’amour, l’enfant, la famille, la perte, le deuil, la transmission, le sens de la vie, son rebours, ses bonds de cabri. Autant de thèmes que Maggie O’Farrell explore ici, en nous donnant à réfléchir. Elle excelle pour camper sans jugement des personnages tout en nuances et complexes, parfois peu sympathiques mais toujours crédibles et attachants. Analyse psychologique très fine, écriture élégante et sans ostentation, intrigue impeccablement maîtrisée, autant d’ingrédients qui font d’Assez de bleu dans le ciel une fresque à plusieurs voix brillamment construite.

Entre l’Ecosse, les Etats-Unis, l’Irlande et un peu la France et la Suède, voire la Bolivie, on parcourt les différents fils d’existence en tentant de dénouer l’écheveau. Remonter aux sources, parfois à d’autres générations, comprendre les non-dits, découvrir les secrets, se prendre en pleine pomme les occasions ratées. Il y a des passages tragiques dans ce roman, d’une grande beauté. Des relations touchantes. Ce roman est profondément une réussite. Merci aux éditions Belfond pour l’envoi, et à Babelio.
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Au moment de quitter sa famille en Irlande pour aller fêter l'anniversaire de son père, David entend à la radio la voix de son premier amour. le début d'une plongée dans ses souvenirs. Un roman choral qui mêle les voix et les époques. Une histoire sensible de nostalgie, de retour sur soi, de regrets et de remords, par moments complexe chronologiquement et un peu longue, mais qui sait à merveille faire revivre personnages, paysages et sentiments.
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C'est l'histoire de Daniel... Daniel qui aime Claudette, qui a aimé Nicola, qui a aimé sa mère, qui n'a pas aimé son père; Daniel qui est linguiste, a quatre enfants et un penchant pour la boisson et la déprime. C'est aussi l'histoire de Claudette, qui a été mille personnages et qui a fui la lumière pour habiter une maison perdue au fin fond de l'Irlande; Claudette qui a tellement peur de l'abandon qu'elle préfère quitter la première, qui a aimé Timou et qui aime Claude.

Maggie O'Farrell nous entraine dans un véritable tourbillon, passant allègrement des années 80 à 2016, dans le désordre, par à à-coups, à travers les voix de plusieurs personnages; certains qui ne feront qu'une apparition éphémère éclairant le lecteur le temps d'un unique chapitre.

Ce roman est un vrai coup de coeur. Je ne connaissais pas l'autrice et j'ai découvert une plume agréable et polymorphe. Parce que d'emblée, en quelques mots, elle parvient à nous immerger totalement dans l'univers du "narrateur" de chacun des chapitres de ce roman choral. C'est parfois flagrant (comme le chapitre avec les notes en bas de page), c'est parfois beaucoup plus subtil; ça ne s'explique pas, ça se ressent.

Le fait que le récit ne soit pas linéaire apporte un véritable plus à l'intérêt que peut présenter l'histoire. Parce que finalement, on pourrait presque dire qu'il ne s'agit là que d'une histoire de famille, un peu compliquée certes, mais sans rien d'extraordinaire. Et pourtant, on se surprend à s'attacher à chacun des personnages, même les éphémères, parce que l'autrice prend le temps de nous les rendre attachants, tout simplement. Et même si je suis arrivée à la dernière page, et même si c'était un pavé de plus de 500 pages, j'aurais encore bien fait un bout de chemin avec toute cette petite famille.
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Choisi pour correspondre à la lettre O du challenge ABC. Alors heureuse découverte ou déconvenue ? Ni vraiment l'un ni vraiment l'autre. Un roman que j'ai assez aimé mais sans me dire je reviendrai à cette auteure comme avec Gaëlle Josse par exemple.
Ca avait pourtant assez bien commencé, avec différentes voix pour narrer les événements, mais tout ne m'a pas semblé indispensable. Cet homme déchiré entre la femme avec laquelle il vit, femme peu commune et le souvenir d'un amour de jeunesse, ou plutôt la peur qu'elle soit morte par sa faute aurait pu à mon sens être plus concise. Mais j'ai été touchée par l'amour qu'il porte à ses enfants.

Cette critique ne présente pas grand chose du livre mais beaucoup d'autres le font très bien.

A la réflexion, peut-être que je donnerai une seconde chance à Maggie O'Farrell.
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J'avoue avoir eu quelques difficultés à entrer dans l'histoire au début. Les chapitres alternent les personnages et les époques, de quoi avoir du mal à s'y retrouver. Mais maintenant que j'ai terminé et refermé ce livre, je m'aperçois que les personnages et la chronologie sont finalement assez clairs dans mon esprit et que j'ai vraiment beaucoup apprécié la construction atypique du récit. On entre dans la vie de plusieurs personnes qui gravitent plus ou moins loin de Daniel et de l"intrigue principale. Ainsi, on se balade au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Inde, et de 1944 à 2016.
Ce livre me laisse une très bonne impression, tant dans la qualité de la plume, la construction, que dans la psychologie des personnages. J'aimerais tenter une nouvelle expérience avec cette auteure qui m'a beaucoup plu.
Lien : https://www.facebook.com/Les..
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Je découvre -enfin- la plume de Maggie O'Farrell et je peux vous dire que je vais lire tous ses autres romans !

Assez de bleu dans le ciel est un roman touchant, sensible, émouvant. La romancière met en avant des personnages très attachants, des lieux magnifiquement bien décrits, une ambiance intime et remplie d'émotions. Tout est fait pour nous dépayser et nous faire entrer à corps perdu dans la vie des protagonistes. le lecteur va découvrir plusieurs générations, des lieux, des pays très différents et tout un florilège d'histoires et de récits.

Ce que j'ai aimé dans ce roman c'est la faculté de l'auteure à intégrer, à s'imprégner de ses personnages, de leur donner vie, de la vraisemblance et une résonance auprès du lecteur. Peu importe le sexe, l'âge, le cadre spatio-temporel : tous ces êtres sont différents, complémentaires et on les aime tous d'une certaine manière. Ce sont les personnages qui forgent le gros point de l'intrigue avec notamment des belles histoires de coeur.

La plume de Maggie O'Farrell est merveilleusement bien traduite par Sarah Tardy, c'est une écriture soignée et poétique, elle apporte un vent de fraicheur et de douceur via sa prose. C'est un roman parfait pour cette période de l'année, un roman qui nous fait voyager et ne peut pas vous laisser indifférent.

En définitive, une très belle lecture qui ne me donne qu'une envie : lire les autres romans de cette grande romancière !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Je referme ce livre que je viens de terminer très partagée dans mes impressions.
D'une part l'agacement face à cette narration kaléiodoscopique qui fait fi de la chronologie et saute d'un personnage et d'une époque à l'autre, contraignant le lecteur à un effort de réflexion pour replacer le chapitre qu'il est en train de lire dans une trame narrative cohérente...
D'autre part l'émotion face aux histoires individuelles racontées comme des nouvelles qui s'entrecroisent et trouvent leur place à la manière des motifs dans une tapisserie...
C'est autour de Daniel , personnage pivot, que s'articulent les différentes states du récit. On le retrouve à tous les âges de la vie, à chaque fois soumis à des situations qui l'oppressent et la tentation de la fuite est une constante dans son comportement.
Toutes ces étapes vues par lui-même et ses proches tournent autour du thème de l'abandon et de la culpabilité, de la fuite et du désir de revenir en arrière, bien que le succès de sa démarche soit loin d'être garanti.
Ce roman déroutant présente des personnages forts qui luttent pour survivre, telle Claudette la seconde épouse de Daniel, star internationale qui a orchestré sa disparition pour se cacher avec son enfant au fin fond de l'Irlande rurale, mais aussi Niall le fils de Daniel qui assume avec courage sa maladie, la mort de sa soeur bien-aimée mais aussi toutes les carences liées à l'absence de son père.
Que de belles analyses des personnages de cette histoire offertes par une plume délicate et raffinée ! Comme ce roman aurait pu être exceptionnel si le choix de construction avait été différent !
A la fois une belle découverte que cette incursion dans la littérature irlandaise que je ne connais pas du tout, mais aussi un goût d'inachevé qui me laisse sur ma faim. Peut-être faudra t'il que je lise un autre livre de Maggie O'Farrel pour pouvoir apprécier pleinement toutes les facettes de son indéniable talent de romancière.
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J'avais découvert cette auteure avec L'étrange disparition d'Esme Lennox, qui avait été un coup de coeur absolu.
Ma deuxième rencontre avec ce stylo et cette façon de penser et de construire des histoires est encore un succès.
Tout semble reposer sur le narrateur du début, en 2010, lorsqu'il découvre que son amour de jeunesse est décédée. laissant seconde femme et enfants, il part sur les traces de cet ancien amour. Puis les chapitres le quittent et s'intéressent aux destins croisés de ses enfants d'un premier mariage, de sa femme, actrice en fuite vivant cachée. C'est en réalité la personnalité de cette dernière qui, à mon avis, fait tout le sel de ce roman.
Fantasque, solaire, intelligente, entière, cette femme de roman est de celles à qui on voudrait ressembler. Tout le récit tend vers elle, vers son choix d'une vie à la campagne, du partage et de l'amour avant tout.
Un très joli roman sans prétention sur les actes manqués et le pouvoir de l'amour, tout en finesse et qui m'a tiré quelques larmes à la fin, sans mièvrerie aucune.
Coup de coeur renouvelé !
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