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3,84

sur 318 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est le souvenir de la disparition d'Esmé Lennox , lecture captivante , qui est à l'origine de ce choix. Et ça part très bien. L'Irlande, un personnage énigmatique, une ambiance particulière, le premier chapitre est très accrocheur.
C'est après que ça se gâte.
L'histoire est intéressante, et les aperçus des portraits des personnages incitent à aller plus loin.

Alors une fois de plus : pourquoi morceler le propos et mélanger les époques ? Pour masquer la banalité qu'une chronologie ordinaire révèlerait? Est-ce la crainte que le lecteur s'ennuie?

A mon avis, cette construction mobilise des ressources de mémoire et de concentration qui nuisent à la symbiose entre le lecteur et le fond de l'intrigue. Et des éléments qui sont fondamentaux pour comprendre l'évolution risquent d'être omis dans la trame reconstituée au cours de la lecture. Certes les redites viennent compenser les conséquences de ce désordre , mais c'est de l'énergie inutilement utilisée. Et il est sans doute préférable de parcourir l'ensemble d'une traite (ou au moins en ne morcelant pas la lecture, au risque de devoir tout reprendre au début) pour compenser l'apparent chaos du récit.

C'est comme un puzzle dont on vous distribue une par une les pièces, sans aucun indice sur la vue d'ensemble. C'est tendance et ça m'agace. Même si je comprends bien que c'est un miroir qui reflète l'ambiguïté des sentiments de Daniel.

Dommage car encore une fois, c'est une intrigue riche, l'histoire d'un amour perdu, l'histoire d'un homme hanté par ses choix passés, mal au présent, incapable de se reconnstruire sur les ruines de son amour de jeunesse, rongé par la culpabilité. Les portraits des nombreux personnages qui gravitent autour de lui à travers les époques et les lieux sont également riches et complexes, et bien analysés.

L'écriture est tout à fait remarquable, (ce qui contrebalance mon mouvement d'humeur contre la construction).


C'est au total malgré tout un roman que j'ai aimé, et que je n'hésiterai pas à conseiller et une auteure que je continuerai à suivre.

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Il y a assez de bleu dans ce ciel d'Irlande pour faire une histoire multicolore, pleine amour, d'enfants, de drames, de solitude.
Une histoire multicolore, tournoyant autour d'êtres différents.
Une histoire éclatante, même si le noir en forme une constante toile de fond.

Maggie O'Farrell a le don de se couler dans une foule de personnages, qu'ils aient 5 ans ou 70 ans. Elle adopte leur point de vue, leurs réflexions amères ou enchantées, leurs comportements quotidiens ou inhabituels, leur langage, aussi. Et la magie, c'est qu'on y croit ! Car tout est décortiqué avec finesse. Cette auteure a de l'affection pour ses personnages, cela se voit, cela se sent. Elle tend les fils de l'un à l'autre, d'une époque à l'autre, en désordre. le résultat est une belle toile tissée de complexité psychologique.

Le coeur de l'histoire : la rencontre d'un homme et d'une femme, sous le bleu du ciel d'Irlande.
Ils sont jeunes encore, mais ils portent sur eux le poids de ce qu'ils ont vécu jusque là. Claudette est une actrice célèbre qui a décidé de tout abandonner du jour au lendemain. Daniel a connu un drame dans sa jeunesse, lors de son premier amour.
Et voilà, tout se met en place. Nous nous introduisons dans leurs pensées, mais aussi dans celles de personnages qu'on dit secondaires, nous voyageons dans le temps – entre 1986 et 2016, avec un petit saut dans les années 40 - , et dans l'espace, entre l'Amérique et l'Irlande, l'Angleterre et la France.

Les points de vue sont multiples et changent d'un chapitre à l'autre.
Les faiblesses – des faiblesses humaines, il y en a ! - sont mises en avant avec bienveillance, les forces sont dévoilées avec humour.
J'ai souri, et même ri aux éclats dans le tout premier chapitre.
Je me suis attendrie, je me suis passionnée. J'ai même pleuré à un certain moment.

Merci aux éditions Belfond et à Babelio par la même occasion pour cette immersion dans la vie arc-en-ciel, du sourire d'un enfant au désespoir d'un père, de la dépression d'une femme à l'humour d'un homme, de la vivacité d'un adolescent à la trahison d'un ami...Et ce n'est pas fini : il y a encore assez de bleu dans le ciel !
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Voici un roman foisonnant qui mélange allègrement les dates, les lieux, les personnages.
Il réclame donc toute notre attention pour connaître les liens qui relient Daniel, Claudette, Niall, Phoebe, Marithe, Ari, Calvin etc ( oui, il y en a d'autres ! ).
Heureusement, le titre de chaque chapitre donne des repères temporels, géographiques et nominatifs, sinon...
J'avoue avoir eu un peu de mal au début, surtout parce que je sortais de la lecture de "La papeterie Tsabuki" qui m'a marquée plus que je ne le pensais. La transition fut donc difficile.
Mais, en faisant bien attention aux indices qui parsèment les chapitres, j'ai fini par prendre du plaisir à cette lecture.
L'écriture mérite que l'on fasse cet effort et je ne le regrette pas.
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Un récit sur les relations conjugales et familiales, sur l'amour parental, tout en plans et en angles, moins léger que le titre ne pourrait le laisser supposer.

Daniel, Donegal (Irlande), 2010. le premier chapitre plein d'humour nous propulse comme une bourrasque dans le quotidien de Daniel, son extravagante femme Claudette, et leurs enfants. Daniel et Claudette forment un couple atypique, tout en contrastes. On pourrait presque dire que ces deux-là se sont trouvés comme on percute par inadvertance le seul arbre planté au milieu de nulle part. Mais voilà… alors que Daniel patiente dans la voiture tandis que sa femme ouvre enfin l'ultime (et douzième!!) portail qui mène à la grande route, une voix de femme captée inopinément à la radio, à peine un grésillement, va faire refluer des souvenirs enfouis.

Sur le fond, l'histoire n'a rien d'original mais elle est portée par une trame construite comme un jeu, celui-là même qu'évoque Daniel, page 54, et qui consiste à « relier des points éparpillés sur une page. de trait en trait, suivant l'ordre des chiffres, une image émerge du néant, donnant un sens à cet apparent chaos. » Chaque chapitre représente l'un de ces points, une étape dans le temps et l'espace, sans logique apparente, racontée par un narrateur différent, principalement un membre de la famille. J'ai bien aimé cette constellation de souvenirs et de regards dont les inévitables ramifications s'imbriquent peu à peu. C'est par les personnages eux même que Maggie O'Farrell fixe notre attention (a fixé la mienne en tout cas !), des personnages qu'on est impatient de découvrir, et qui ne consentent à nous révéler leurs failles et leur fragilité qu'avec parcimonie, presque pudiquement.

Avec finesse, sensibilité et humour, Maggie O'Farrell parvient à créer une atmosphère feutrée, intime. S'il m'a parfois manqué une certaine continuité (principalement au début en fait), chaque chapitre n'en demeure pas moins un petit havre d'émotion, presqu'une mini histoire dans l'histoire avec son lot d'amour mais aussi de déception, de non-dits, de culpabilité, de solitude. Comme la vie, ce livre a multi facettes, certaines agréables, d'autres moins. Celle que je retiens, ce sont les fêlures qui nous forgent ou nous détruisent. A travers une galerie de personnages, elle nous montre comment certains parviennent à se construire, se reconstruire, simplement à vivre avec, ou pas. Une lecture bien agréable.
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Je viens de finir Assez de Bleu dans le Ciel le dernier roman de Maggie O'Farrell, et une question me taraude ; pour quelle raison des écrivains, ou des artistes viennent chercher en Irlande un refuge, une paix intérieure ou peut être une tentative d'une vie nouvelle ?
Pour Michel Houellebecq il y a sans doute l'envie de se régénérer, pour Pierre Perret visiblement, passionné de pêche en rivière, c'est une certaine paix intérieure qu'il vient retrouver, et pour nos personnages ?


Le ciel bleu de l'Irlande est souvent dilué, estompé, mais y en a-t-il assez de bleu ? le bleu irlandais, est comme cette encre de Chine, elle porte tant de nuances que tous les fantômes du passé peuvent s'y faufiler en y laissant quelques tâches.


Ce livre est singulier, car deux femmes portent la quintessence du projet romanesque de l'auteur, fuir ou disparaître, deux facettes d'une même réalité, quitter le monde d'avant et se projeter dans l'inconnu, Daniel Sullivan fuit mais qui ? Sinon lui même peut être.


Dans ce triangle que je tente d'esquisser, entre Claudette Wells, l'ancienne star de cinéma, Nicola Janks universitaire indépendante et conférencière qui suscitera une passion amoureuse, et Daniel Sullivan qui traversera les premières années de sa vie de façon chaotique suite à son divorce, ce sont leurs enfants que Maggie O'Farrell, interpose, raconte, dissèque avec une tendresse et cette justesse que seuls une mère ou un père, peuvent exprimer.


Dans l'éloge de la fuite Henri Laborit pose la question de notre libre arbitre, et de présenter la révolte comme une mauvaise réponse, à une vraie question, se révolter c'est courir à sa perte, je pense aussi à un autre livre qui projette le personnage central vers l'espérance, l'espérance d'un baiser, donc l'espérance d'un bonheur possible.

Dans ce roman à multiples facettes, c'est pourtant Daniel Sullivan qui charpente la construction vertigineuse de Maggie O'Farrell, et l'on serait tenté d'expliquer sa fuite perpétuelle, comme une dérobade à ses responsabilités, et peut-être dirons-nous, il n'a jamais su que fuir. Mais chez lui de multiples blessures se réveillent, elles cadencent sa trajectoire, depuis la perte de la garde de ses enfants, le décès de sa fille, jusqu'au poids du remord d'une passion avortée.


Non nous ne sommes pas dans une problématique de robinets qui fuient, nos personnages sont trop complexes pour se limiter à cette intrigue. Ce qui est passionnant dans ce labyrinthe d'événements familiaux, c'est le soin avec lequel la romancière a radiographié ses personnages, on sent leur fragilité, on devine leurs désirs les plus profonds, on partage leurs angoisses.


La culpabilité imprime à la douleur des sentiments la pesanteur de l'âme, au point de la ressentir à travers Nicola, son corps exsangue privé de vie est plombé, et son estomac vide pèse sur tout son être, l'empêche d'avancer, fuir ou disparaître ; peut-on faire le bon choix, quand la culpabilité vous noie ?

Cette culpabilité, suscitera la révolte chez Claudette et la fuite libératrice, cette culpabilité cette insidieuse invention de ténébreux évangélistes va engloutir, Sullivan, sauvé par son propre fils, perdu depuis son divorce et retrouvé après plus de vingt ans .


Ce roman est aussi la rencontre magique de l'enfant et d'un père, de Ari et de Daniel, qui lui demande: "je vois que tu as un bégaiement" et l'enfant de répondre à sa mère "j'ai trouvé un copain", après quelques échanges. La guérison de Ari comme le signe d'un possible.

Il faut s'enfuir en Irlande pour voir la pluie avant qu'elle ne tombe, déchiffrer le ciel, perdre son temps, effacer toute trace de culpabilité pour lire les romans Irlandais....
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Daniel, un américain émergeant d'un divorce difficile, est de passage en Irlande quand il rencontre par hasard Claudette, une ancienne actrice qui se terre avec son fils dans un coin perdu pour protéger férocement son anonymat . Ils tombent amoureux, Daniel s'installe chez elle et ils ont une vie tranquille, élevant deux enfants dans une solitude bienheureuse, jusqu'à ce qu'un fait surgi du passé de Daniel menace de détruire ce bel équilibre.
C'est leur(s) histoire(s) que nous raconte Maggie O'Farrel.
Si la thématique peut paraître assez banale, ce qui l'est moins est la façon dont l'auteur s'y prend car c'est par la voix d'une multitude de personnages que nous découvrons Daniel et Claudette.
Parents, enfants, amis, chacun apporte ses pièces à un puzzle qui se forme sans respecter aucune chronologie. Des sauts désordonnés en arrière dans le temps, loins d'être déstabilisants, donnent à l'ensemble l'effet d'une machine complexe mais parfaitement construite. C'est une originalité qui confère à ce roman une saveur toute particulière. Mieux vaut avoir du temps devant soi pour le lire car en interrompant la lecture trop longtemps, le risque est de ne plus trop savoir qui est qui....
Si le couple est le coeur de cette histoire, l'enfant qui en est la continuité naturelle, est un sujet omniprésent tout au long des pages. Qu'il soit légitime, naturel ou adopté, désiré ou non, mort ou vivant, il donne à voir une parentalité dans tous ses états, avec ses joies et ses tourments. Ces façons de vivre le fait d’être (ou de ne pas être) parent est à mon avis le vrai thème de ce roman plus profond qu'il n'y paraît de prime abord.
Surprenant, émouvant sans jamais être trop sentimental et teinté par moments d'une franche drôlerie, Assez de bleu dans le ciel a été une belle découverte pour moi qui n'avais jamais encore lu un ouvrage de Maggie O'Farrel.
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Nous sommes en 2010 dans une maison du Donegal en Irlande, au bout d'une piste que l'on ne peut atteindre que si on sait que la maison se trouve là, au bout du chemin sur lequel il va falloir ouvrir (et refermer) pas moins de douze portails...avant d'atteindre la route qui ne se situe pourtant qu'à 1 km à vol d'oiseau.
Là, dans cette vallée isolée où même les moutons ne supportent pas l'altitude, une famille s'est installée au milieu des prairies comme dans un refuge...
Le lecteur fait connaissance avec Daniel Sullivan, le père, alors qu'il doit partir prendre l'avion pour se rendre aux États-Unis, le pays d'origine de la famille, pour fêter les 90 ans de son propre père. Or l'angoisse l'étreint car depuis la mort de sa mère, ils sont fâchés et il n'est pas retourné là-bas.
Tout va bien pour lui dans sa vie...Daniel est linguiste et il doit d'ailleurs donner un dernier cours à l'Université de Belfast avant de traverser l'Atlantique. Ses enfants le comblent de joie et il adore Claudette, sa femme, une merveilleuse mère et compagne, un peu excentrique c'est vrai, excessive et "fofolle" .
Mais lorsque, en chemin, il entend à la radio la voix de Nicola, sa petite amie de jeunesse dont il n'a plus eu de nouvelles depuis vingt ans, malgré ses lettres et ses appels, il comprend que celle-ci est décédée des années auparavant. Il ne peut empêcher les souvenirs de remonter d'un coup à la surface. Est-il responsable de sa disparition ? le doute et les remords le rongent et savoir, devient pour lui une véritable obsession.
Il n'a de cesse de repenser à sa jeunesse, à ses amis d'alors, à sa première épouse et à ses deux premiers enfants qu'il n'a pas revu depuis 10 ans parce que son ex-femme a tout fait pour ça, et qui lui manquent beaucoup. Il pense à Nicola qu'il a aimé puis quitté dans des circonstances dramatiques.
Alors que sa famille américaine l'attend, il va traverser l'Amérique et tout faire pour revoir ses enfants...puis au retour, il décide de passer par Londres pour tenter de revoir Todd, cet ancien ami qu'il n'a pas revu lui non plus depuis deux décennies et qui reste son seul moyen d'en savoir plus sur Nicola.
Mais comment Claudette, sa femme va-t-elle prendre ce changement de programme imprévu ? Daniel bien sûr, la connaissant, s'attend au pire...

Avec une extraordinaire maîtrise, l'auteur déroule par flash-backs successifs la vie de ses personnages et nous fait entrer au coeur de ces familles dont les histoires pourraient paraître bien banales si elles nous étaient contées par une autre plume que la sienne. le lecteur est transporté des années 44 jusqu'à aujourd'hui. Chaque chapitre se situe dans un lieu et temps différent mais le lecteur sait parfaitement qui parle. Peu à peu au fil des événements, le puzzle se met en place.
L'auteur, avec son écriture toute en finesse, emplie de tendresse et d'empathie pour ses personnages nous dévoile encore une fois, son immense talent. Elle aborde avec humour, douceur et sagesse les problèmes de couple, parle de sa fragilité, du poids des blessures de l'enfance, et des dégâts de l'addiction...mais aussi de la paternité déchue, des choix de vie qui vont impacter sur toutes les générations futures et donc de la vie tout simplement. de plus, elle a le don de capturer LE détail qui va rendre ses personnages encore plus humains et proches de nous...

Et tout cela explique qu'encore une fois l'émotion soit au rendez-vous.

Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Je ne sais pas vraiment pourquoi mais Maggie O'Farrell parvient à me toucher à chaque fois. Depuis Quand tu es parti, bouleversant et justement réédité ces jours-ci par Belfond, j'explore avec elle les méandres des relations familiales faites de secrets enfouis, de sentiments trop souvent tus, de désillusions, de renoncements et de passions dévastatrices. Cette fois encore, elle fait mouche avec ce qui est peut-être son roman le plus ambitieux. Une fresque immense, une sorte de Grand Livre de la vie qui s'étend de 1944 à 2016 de New York à l'Irlande en passant par le Suffolk, La Californie et la Bolivie.

D'ailleurs, il faut parfois s'accrocher pour ne pas perdre le fil tant les sauts dans le temps et l'espace donnent une impression de vertige. Si l'intrigue tourne autour du couple formé par Daniel et Claudette Sullivan, les personnages qui s'y rattachent, comme autant de traces de leurs anciennes vies sont tout aussi importants, éléments d'un puzzle que le lecteur découvre dans un ordre très libre. D'où cette impression de tourbillon, moyen pertinent et intelligent de retranscrire l'état d'esprit de Daniel, le héros, dont les multiples vies se sont enchaînées sans qu'il les organise vraiment. Daniel qui a souvent fui, refusé l'obstacle ou tout simplement de se remettre en question. Lorsque nous faisons sa connaissance, nous sommes en 2010, dans le Donegal. Il vit avec Claudette, sa seconde épouse dans une maison totalement isolée avec leurs deux enfants, Marithe et Calvin. Alors qu'il s'apprête à prendre l'avion pour rendre visite à son père mourant à New York, une voix entendue à la radio le ramène soudain au souvenir de son premier grand amour, Nicola rencontrée alors qu'il étudiait en Angleterre. Un souvenir douloureux et qui s'avère dévastateur lorsqu'il comprend que la jeune femme est morte peu de temps après leur séparation.

A partir de là, le lecteur est entraîné dans une vaste rétrospective des vies de Daniel et de Claudette et je ne vais pas vous en parler ici car je n'ai aucune envie de dévoiler quoi que ce soit de ce passionnant parcours. Sachez simplement qu'il est question de choix, de famille, de vie amoureuse et de paternité. La question de la filiation est omniprésente et c'est autour de ce point que l'auteur tisse sa toile en montrant l'impact des différents choix sur les générations futures. Depuis Teresa qui renonce aux promesses de l'amour pour tenir un engagement jusqu'à à Rosalind qui découvre les mensonges de toute une vie d'un mari qu'elle croyait connaître. de Nicola qui choisit sa carrière plutôt que la maternité à Maeve qui ne recule devant aucun sacrifice pour devenir enfin mère. A travers ces choix de femmes c'est pourtant bien de paternité dont il est question. Paternité imposée ou au contraire volée. Et paternité voulue, vécue, recréée, assumée.

Maggie O'Farrell mène son intrigue de main de maître, nous offre une galerie de personnages romanesques à souhait mais surtout humains, tellement humains. Elle excelle à nous parler de ce qui est tu, qui ronge et attend son heure pour faire écrouler tout l'édifice d'une vie bâtie sur des fondations branlantes. Mais elle croit également en la capacité de l'homme à se reconstruire et, plus important que tout, elle croit au pouvoir de l'amour.

Loin de toute mièvrerie, sans aucune facilité, Maggie O'Farrell nous livre un superbe roman d'amour, celui d'un couple hors normes et terriblement attachant. de la très belle ouvrage.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Roman Choral
2010 - Daniel vit en Irlande avec sa femme Claudette et ses deux enfants : une fille et un bébé.
On apprend un peu plus tard qu'il est américain et a vécu à Los Angeles avec une première épouse dont il a divorcé et avec qui il a eu deux enfants. Puis on assiste à sa rencontre avec sa future deuxième épouse Claudette (en 1995)

Deuxième chapitre : point de vie de Claudette pour son arrivée à Londres (1985)

Troisième chapitre : point de vue de Nial fils aîné de Daniel (1995), il a une dizaine d'années et atteint d'un eczéma qui ne lui laisse aucun répit.

Chaque chapitre a le nom d'un personnage, le lieu et l'année où se déroule l'action.
J'aime beaucoup ces aller-retour entre présent et passé. Il permet de voir les personnages à des moments très difficiles de leur vie, un peu comme un patchwork de vies.
J'ai trouvé la première moitié passionnante (une chronique un peu comme celles de Richard Russo), la deuxième partie m'a moins intéressée (j'ai eu du mal à m'identifier au personnage principal qui sombre dans la dépression et l'alcoolisme même si cela reste très bien écrit et raconté)
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Au cœur d’Assez de bleu dans le ciel, il y a un couple ; Daniel et Claudette, deux personnalités fortes et atypiques, et leur amour. Comment il naît, prend toute la place, puis vacille. Le roman commence par une première lézarde dans la forteresse, comme si soudain la vie gonflait ses joues pour éteindre la flamme. Certaines existences sont bâties sur des failles. La vie semble solide, jusqu’à ce qu’une simple voix entendue à la radio fasse frémir le roc, menaçant la citadelle entière d’engloutissement. Pourquoi, comment ?

L’amour, l’enfant, la famille, la perte, le deuil, la transmission, le sens de la vie, son rebours, ses bonds de cabri. Autant de thèmes que Maggie O’Farrell explore ici, en nous donnant à réfléchir. Elle excelle pour camper sans jugement des personnages tout en nuances et complexes, parfois peu sympathiques mais toujours crédibles et attachants. Analyse psychologique très fine, écriture élégante et sans ostentation, intrigue impeccablement maîtrisée, autant d’ingrédients qui font d’Assez de bleu dans le ciel une fresque à plusieurs voix brillamment construite.

Entre l’Ecosse, les Etats-Unis, l’Irlande et un peu la France et la Suède, voire la Bolivie, on parcourt les différents fils d’existence en tentant de dénouer l’écheveau. Remonter aux sources, parfois à d’autres générations, comprendre les non-dits, découvrir les secrets, se prendre en pleine pomme les occasions ratées. Il y a des passages tragiques dans ce roman, d’une grande beauté. Des relations touchantes. Ce roman est profondément une réussite. Merci aux éditions Belfond pour l’envoi, et à Babelio.
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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