Très beau recueil jeunesse qui offre une bien belle balade illustrée de dessins tout aussi beaux que les textes, d'une douceur infinie, écrits simplement mais ouvrant la voix à cette poésie, celle de la vie.
Un chemin accessible dès 7 ans et ce, sans limite d'âge, il m'a enchantée !
Commenter  J’apprécie         759
Cent-dix-sept pages à se laisser bercer par la poésie de Carl Norac, c’est plus qu’il n’en faut pour partir en voyage. Ce poète et auteur jeunesse belge, dont l’œuvre foisonnante a été récompensée par de nombreux prix et distinctions, aujourd'hui traduit en 47 langues, vient de publier aux éditions Pastel Petits poèmes pour y aller, 69 poèmes courts qui nous emmènent vagabonder quelque part entre les nuages, la cime des arbres et le sommet des montagnes.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Encore un dernier poème pour y aller
Un poème parfois, ce n'est pas grand-chose.
Pas une longue chanson,
mais assez de musique pour partir
en promenade sur une étoile,
à vue de rêve ou de passant.
C'est le sourire des inconnus
au coin d'une heure, d'une avenue.
C'est un aller qui part sans son retour
pour voir de quoi le monde est fait.
Un poème parfois, ce n'est pas grand-chose.
Un insecte sur ta peau dont tu écoutes
la musique des pattes.
La sirène d'un bateau suivie par des oiseaux,
ou un pli de vagues.
Un arbre un peu tordu qui te parle pourtant du soleil
ou qui te rappelle ces mots tracés sur un mur
de ta rue :
"Sois libre et ne te tais pas !"
Nous allons chercher le fond des choses
dans l’effet miroitant
de la bruine sur l’étang.
Nous avons peur de noyer nos mots :
c’est écrit.
Nous avons peur que le silence nous dévore :
c’est écrit.
Nous avons peur du temps quand il passe
trop vite ou se tait pour nous attendre :
cela demeure à écrire,
à l’envers de la nuit ou à contre-jour.
C’est pourquoi nous traçons encore
nos poèmes, sans détour,
pour nager, moins vaguement,
vers le fond des choses.
J'ai un silence à te dire.
Il est bavard, ce silence. Il siffle dans ma tête
dès que je te vois, il rougit sur mes joues,
me gratte le nez, tremble sur mes lèvres,
toussote dans ma gorge,
fait des claquettes sur le parquet
et sur cette page, voilà
qu'il me tombe des mains.
Le soleil est une femme tatouée
qui brille pour tout le monde.
Quelque part dans l'univers,
elle a dû désirer être mère.
Tatouée, elle l'est de ses rayons,
elle nous enseigne, de loin, l'horizon,
à vivre l'ombre et la lumière,
à nouer ensemble le jour et la nuit.
Nous avons peur que le silence nous dévore :
c'est écrit.
Nous avons peur du temps quand il passe
trop vite ou se tait pour nous attendre :
cela demeure à écrire,
à l'envers de la nuit ou à contre-jour.
Rencontre avec Carl NoracDans le cadre du cycle «Les visiteurs du soir», le Centre national de la littérature pour la jeunesse (CNLJ) de la BnF propose des rencontres avec les acteurs de la littérature pour la jeunesse. Auteurs, illustrateurs, éditeurs ou conteurs viennent présenter leurs projets et partager leurs expériences.Cette séance accueille l'écrivain et poète belge Carl Norac. Auteur de plus de 80 livres de contes ou de poésies pour enfants traduits en 47 langues, il a été intronisé en janvier 2020 poète national en Belgique.Rencontre animée par Mateja Bizjak-Petit, metteuse en scène, poétesse et traductrice franco-slovèneSéance enregistrée le 11 janvier 2024 à la BnF I François-Mitterrand.
+ Lire la suite