Après un voyage au Japon en 2023, je suis rentrée avec un goût de « Revenez-y ». Surtout à Kyoto... Chaque mois, je lis au moins un ouvrage d'un auteur japonais. Pour rester objective par rapport à ce pays sans atténuer mon engouement, j'ai voulu lire
Japon La face cachée de la perfection par la journaliste
Karyn Nishimura-Poupée. Son témoignage d'expatriée française volontaire m'intéressait. Je n'ai pas été déçue. Entre un système politique fermé à parti unique, et des médias sous sa surveillance, souvent inféodés, peu de place pour l'esprit critique et la liberté d'expression. Heureusement que
Kenzaburo Oé m'a fait entendre une autre voix, remplie d'authenticité et de liberté. Concernant le système éducatif, je le trouve générateur de violence comme le nôtre, mais différemment : peu de place là aussi pour l'expression de soi-même avec pour mot d'ordre l'obéissance, rien que l'obéissance pour former des futurs salariés soumis. Heureusement que j'avais lu
Totto-chan : la petite fille à la fenêtre, de la journaliste japonaise
Tetsuko Kuroyanagi, qui montrait que là bas aussi l'éducation nouvelle avait fait des émules. Derrière le sentiment de sécurité, ne pas oublier les violences faites aux femmes dans l'intimité, le système de pègre des yakuzas avec leur code de l'honneur hérité des samouraïs... (on sait ce que cela a donné pendant la 2e guerre mondiale, avec des militaires qui ont ordonné à des habitants d'Okinawa un suicide collectif car les Américains débarquaient...). le poids de la société patriarcale, une justice pas juste du tout (où des innocents sont tenus pour coupables...) avec au bout la peine de mort, dans un pays qui fait partie des pays démocratiques (mais son modèle ne serait-il pas celui des USA?). Bon. Tableau pas très reluisant et attirant mais il ne m'empêche pas d'aimer le Japon et
les Japonais...